Nom : May December
Père : Todd Haynes
Date de naissance : 24 janvier 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h57 / Poids : NC
Genre : Drame, Comédie noire, Thriller
Livret de Famille : Natalie Portman, Julianne Moore, Charles Melton…
Signes particuliers : Audacieux ou ridicule, telle est la question.
Synopsis : Pour préparer son nouveau rôle, une actrice célèbre vient rencontrer celle qu’elle va incarner à l’écran, dont la vie sentimentale a enflammé la presse à scandale et passionné le pays 20 ans plus tôt.
FACE A FACE
NOTRE AVIS SUR MAY DECEMBER
Sauf que voilà, quand on s’aventure sur les terres du thriller dramatique où il est question de transgression, de mensonges, de jeux de faux semblants, il ne s’agit pas d’avoir peur d’y aller vraiment. Et Todd Haynes est passé complètement à côté de son affaire, comme s’il prenait les devants pour anticiper un possible raté en jouant une carte humoristique désamorçant les risques. Une manière de ne rien assumer ? Toujours est-il que le cinéaste livre une copie au mieux bancale, au pire d’une grande fadeur, une copie souvent agaçante et pas loin de la bêtise. Trop timide, Haynes semble être constamment sur une retenue qui sied mal à son film, lequel flanche sous le poids de cette trop grande sagesse. Alors qu’on l’attendait charnel et enivrant, May December est plat et barbant, sombrant dans l’exercice de style rongé par un dispositif ampoulé qui ne parvient jamais à susciter de l’émotion, bien au contraire. On se retrouve totalement à distance d’un objet cinématographique qui peut défendre quelques qualités mais lesquelles sont mises en péril par ces choix artistiques douteux et surtout ce ton ancré dans un entre-deux qui ne fonctionne pas.
Volontairement, May December plante sa balise à mi-chemin entre le pastiche amusé des drama-soap et le thriller psychologique sinueusement inquiétant. Sauf qu’il y a des mariages qui ne prennent pas et c’est le cas ici. May December n’est ni ensorcelant ou malaisant au premier degré, ni drôle au second. Cette volonté (assumée) de donner dans le drama téléfilmesque avec une imagerie couchée sur papier glacé bon marché, des motifs de mise en scène vintage et un gimmick musical caricatural, étouffe complètement le pouvoir magnétique et provocateur d’une œuvre qui tape complètement à côté de sa cible, ou de ses cibles. C’est dommage, on aurait aimé se délecter de ce duo de fabuleuses comédiennes dont les numéros d’actrices auraient dû tout sublimer, mais May December est au-delà du déceptif. Tour à tour grotesque, ennuyeux ou contreproductif, il donne l’ironique impression de tourner à vide et de finalement rien raconter de passionnant sur rien… alors que plusieurs thématiques fortes l’habitent.
Par Nicolas Rieux