Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Deadlands
Mère : Toa Fraser
Date de naissance : 2014
Majorité : 29 juillet 2015
Type : Sortie vidéo
Nationalité : Nouvelle-Zélande
Taille : 1h47
Poids : Budget NC
Genre : Action, Aventure
Livret de famille : James Rolleston (Hongi), Lawrence Makoare (le guerrier), Te Kohe Tuhaka (Wirepa), Xavier Horan (Rangi), George Henare (Tahe), Raukura Turei (Mehe)…
Signes particuliers : Après Apocalypto et les mayas, découvrez Deadlands et les Maoris…
DEADLANDS : LA BALADE SAUVAGE
LA CRITIQUE
Résumé : Hongi, le jeune fils d’un chef de tribu Maori, doit venger l’assasinat de son père afin d’apporter la paix à son clan et d’honorer les âmes de ses proches. Pour mieux lutter contre ses ennemis menés par leur chef Wirepa, Hongi va devoir s’aventurer sur les Terres Mortes et forger une alliance avec un grand et mystérieux guerrier qui règne sur la région depuis de nombreuses années.L’INTRO :
Rares sont les films purement néo-zélandais qui parviennent à se frayer un chemin vers une distribution vidéo et encore moins en salles. Sans doute un peu boosté par son bel accueil au festival de Toronto où il a été présenté en séance spéciale, The Dead Lands y est parvenu et il faut bien avouer que cette fresque maori le méritait bien car ce quatrième long-métrage du réalisateur Toa Fraser affiche des qualités et une noblesse dont il aurait été dommage de se priver. Porté aux nues par des cinéastes tels que James Cameron ou Peter Jackson qui l’ont couvert d’éloges, The Dead Lands nous propose un voyage mystico-brutal dans la Nouvelle-Zélande ancestrale, dans des contrées encore sauvages et primitives, régies par la violence des affrontement entre tribus et dominées par une spiritualité omniprésente alors que la vie s’articule entièrement aux rites et coutumes du culte de la mémoire des défunts ancêtres.L’AVIS :
Limité par ses contraintes techniques et budgétaires, Toa Fraser ne pouvait signer une immense épopée historique rutilante. Non sans habileté et avec des ambitions fortes, le cinéaste contourne le problème et s’attache à une fresque plus intimiste mais néanmoins spectaculaire, mettant aux prises le jeune fils du chef d’une tribu animé par un besoin de justice vengeresse après que son clan ait été décimé par les guerriers sanguinaires d’une autre tribu voisine cherchant à affirmer sa suprématie. Sur fond de traditions, de devoir filial, de croyances et d’impératifs mystiques de rendre justice et honneur aux morts, l’affrontement héroïque ne convoquera donc pas d’immenses armées dans les vastes plaines de Nouvelle-Zélande façon Le Seigneur des Anneaux, mais s’appliquera à illustrer une petite guerre de clans acharnée entre autochtones rageurs dans une traque en forêt à la fois nerveuse et barbare.On ne pourra éviter la comparaison facile mais The Dead Lands peut être perçu comme le pendant maori du Apocalypto de Mel Gibson et son immersion dans la culture ancestrale maya. Du moins pendant un temps, alors que le film s’appuie sur les mêmes bases de départ (le massacre d’un clan et le parcours d’un survivant) et sur une démarche assez similaire de la mise en valeur d’un peuple, son mode de vie, ses coutumes, sa langue. A l’autre bout du monde, Toa Fraser nous plonge dans les mythes du folklore néo-zélandais mais ne prend finalement pas la même direction dramatique. Conscient de ce qu’il peut et ne peut pas faire, le cinéaste évacuera toute étoffe de l’univers qu’il met en scène, pour se concentrer entièrement sur cet affrontement furieux entre tribus, proposant comme une sorte de mini-blockbuster efficace à échelle humaine. L’exécution ne sera pas sans défauts, d’un script assez limité dans sa structure contraignant l’attachement aux personnages et l’abandon total dans la civilisation dépeinte, à une mise en scène somptueuse et ultra-léchée mais qui se retourne un peu contre l’œuvre en amenuisant l’impact radical et primitivement barbare de cette aventure violente et implacable, en passant par des longueurs visant à donner l’ampleur d’un long-métrage à l’entreprise ou encore un jeu tout en expressivité qui pourra en gêner certains (combien de fois on ne peut s’empêcher de songer aux fameux haka théâtral des All Back). Mais malgré ces défauts, maladresses ou contraintes, appelons-les comme on veut, The Dead Lands a de sacrés beaux moments de cinéma à défendre, offre des combats dantesques d’une brutalité inouïe qui imprègnent leur rythme au film, et à son modeste niveau, Toa Fraser nous expédie sans ménagement dans une terrible quête vengeresse au souffle épique, malheureusement tiraillée entre ses qualités et ses manquements. On en retiendra surtout une identité forte, une sincérité louable et une haute dose de bonne volonté de Fraser qui nous laisse contempler un beau spectacle rugueux et saisissant, lorgnant discrètement vers un hommage au Conan de Milius.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux