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WINTER BREAK d’Alexander Payne : la critique du film

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Spectateurs

Nom : The Holdovers
Père : Alexander Payne
Date de naissance : 24 avril 2024
Type : sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : USA
Taille : 2h14 / Poids : NC
Genre : Drame, comédie dramatique

Livret de Famille : Paul GiamattiDa’vine Joy RandolphDominic Sessa

Signes particuliers : Drôle et émouvant, une réussite.

Synopsis : Hiver 1970 : M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, M. Hunham est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus, un élève de 1ere aussi doué qu’insubordonné. Trop récemment endeuillée par la mort de son fils au Vietnam, Mary, la cuisinière de l’établissement, préfère rester à l’écart des fêtes. Elle vient compléter ce trio improbable.

UN FILM QUI EN VAUT LA PAYNE

NOTRE AVIS SUR WINTER BREAK

Alexander Payne avait disparu depuis six ans et l’échec de son (très moyen) Downsizing. Mais parfois mieux vaut prendre son temps pour bien revenir plutôt que de précipiter le remise en route. Et si le comeback de l’auteur de Sideways est tardif, il en valait la peine. Quelque part entre Breakfast Club et Le Cercle des Poètes Disparus (Payne lui cite plus volontiers le méconnu Merlusse Marcel Pagnol), Winter Break erre entre le film d’école et le film de Noël, un entre-deux dans lequel il livre une fable magnifique sur l’acceptation de soi.

Noël arrive et les élèves d’un pensionnat aussi strict que très réputé partent pour les fêtes. Sauf une toute petite poignée d’étudiants contraints de rester. Pour les surveiller, le doyen assigne un vieux professeur d’histoire ancienne aussi ronchon qu’aigri et méprisant.

Evacuons la chose d’emblée, Winter Break est un problème, ou du moins un petit cas de conscience. On souhaiterait louer les mérites d’un film magnifique, l’un des plus beaux de son auteur avec Nebraska. On souhaiterait le célébrer comme l’un des plus beaux films de l’année 2023, on aurait aimé s’enflammer de sa présence aux Oscars en lui souhaitant toute la réussite du monde. Mais ce serait faire fi de la polémique autour de sa création douteuse. Le scénario aurait été entièrement plagié sur un ancien script (Frisco) de Simon Stephenson, scénariste du Pixar Luca, preuves à l’appui. La polémique avait éclatée à quelques jours des Oscars où le film, ironie du sort, était nommé pour l’Oscar du « Meilleur Scénario original ». Difficile d’occulter cette histoire peu reluisante qui n’anoblit franchement pas Alexander Payne et qui entache un peu son travail sur un film pour autant, sublime.

Balancé entre le rire de la comédie truculente et l’émotion du drame poignant, Winter Break est un bijou de finesse et d’intelligence, qui observe trois êtres brisés figés sous la neige d’un hiver des années 70. Comme à son habitude, Payne se révèle être un formidable portraitiste des sentiments et des conflits d’âmes complexes. The Holdovers (son titre original à traduire par « ceux qui restent ») est un bijou d’humanité et de sensibilité peignant admirablement les relations entre quelques personnages mal-aimés (et mal-aimables) qui doivent réapprendre à s’aimer eux-mêmes pour mieux ré-apprécier la vie.

 

Par Nicolas Rieux

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