Nom : Tracks
Père : John Curran
Date de naissance : 2013
Majorité : 27 avril 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : Australien
Taille : 1h52 / Poids : NC
Genre : Biopic, Aventure
Livret de famille : Mia Wasikowska, Adam Driver, Rainer Bock, Rolley Mintuma…
Signes particuliers : Un beau voyage dans l’outback australien en compagnie d’une grande Mia Wasikowska.
LE PÉRIPLE DU RENOUVEAU
LA CRITIQUE
Résumé : En 1975, Robyn Davidson, une jeune femme en quête de sens, abandonne sa vie urbaine pour traverser le désert Australien sur 2700 km. Sa solitude sera troublée par Rick Smolan, un photographe du National Geographic qui couvre son expédition. Inspiré d’une histoire vraie, son périple est jalonné de rencontres qui lui permettent de s’ouvrir au monde et de découvrir sa force intérieure.L’INTRO :
Avec Tracks, le réalisateur new-yorkais John Curran transpose à l’écran le célèbre best-seller éponyme de Robyn Davidson, aventurière qui couchera dans un livre paru en 1980, son expérience vécue cinq ans auparavant, d’une audacieuse traversée du désert australien, seule avec ses quatre chameaux et son chien. Un exploit humain qui sera immortalisé par intermittence au gré de certaines de ses escales, par le photographe Rick Smolan pour le magazine National Geographic. C’est la jeune Mia Wasikowska, qui prête ses traits à la courageuse Robyn Davidson, face à un Adam Driver équipé de son appareil photo et d’un joli short traditionnel bien saillant.L’AVIS :
Après Into the Wild, La Marche, The Way, Wild, Randonneurs Amateurs et on en oublie certainement au passage, voici donc Tracks, présenté au festival de Venise en 2013 et qui ne nous parvient en salles qu’aujourd’hui. Et de se demander une nouvelle fois, pourquoi les récits d’aventures « pédestres » fascinent-ils autant pour se multiplier à cadence aussi régulière sur les écrans ? Probablement car ils matérialisent à l’écran, un ensemble de choses tellement cinématographiques. L’envie d’ailleurs, l’impression de voyager par procuration, de découvrir des contrées lointaines, d’être en connexion avec la nature par écran interposé, de se faire le témoin d’une belle aventure humaine et d’un exploit physique, de savourer une illustration du dépassement de soi et du courage, tout en étant dans bercé par une tendre empathie pour ces modestes héros dont on partage un bout de la vie… C’est sans doute un peu pour tout cela et pour la beauté tant de leurs histoires que de leurs cadres ouvert sur une nature subjuguante, que le cinéma « de marche » est devenu aussi populaire, à tel point que l’on finira bien par y voir un jour, un sous-genre à part entière. Une chose est sûre, John Curran réunit tous ces ingrédients au sein de son nouveau long-métrage, épopée à la fois épique et intimiste, suivant à la trace sa jeune protagoniste lancée dans un défi qui fait écho à son mal-être existentiel.John Curran en appelle à une construction très classique et archétypale du genre, entrecoupant avec parcimonie son voyage aventureux, de petits flashbacks explicatifs, certes pas toujours adroitement employés, mais qui ont le mérite de dévoiler le bagage psychologique de son héroïne et d’en expliquer certains traits sans jamais tomber dans la démonstration narrative appuyée ni trop surcharger la fluidité de son doux récit. On y découvre un personnage qui a du mal à s’enraciner quelque-part, un peu désabusé du genre humain, probablement solitaire au plus profond de son âme aussi. Se sentant nul part chez elle, c’est finalement loin de tout que Robyn Davidson ira cherchera le réconfort d’un renouveau et d’une réconciliation avec les autres et avec elle-même.Les sensations de dépaysement, d’apaisement et de sérénité spirituelle qui se dégagent de ce magnifique périple physique et existentiel, traversant des paysages à la fois terrifiants et grandioses, qu’une très convaincante Mia Wasikowska arpente telle une petite chose courageuse perdue dans l’immensité désertique, offrent à Tracks toute sa beauté émotionnelle et permettent à John Curran de palier l’absence de suspense et d’enjeux forts au centre de son histoire, ou encore la linéarité de sa narration assez conventionnelle et illustrative. Mais le vrai renfort de poids sur lequel le cinéaste aura pu compter, outre les belles images « carte postale » de l’outback australien, s’appellera surtout Mia Wasikowska. Dévouée corps et âme à son rôle éprouvant, la jeune étoile du cinéma américain livre l’une de ses plus belles interprétations. Alors que son émouvante fragilité affronte la rudesse de son parcours difficile, que son besoin de solitude et de quiétude cohabite avec des rencontres magiques ou agaçantes, ou encore que son corps crasseux, nu ou brûlé par le soleil irradie l’écran, l’actrice devient rapidement la lumière de cette belle histoire tout en simplicité et en sincérité. Et alors que l’envie de solitude de son personnage est contemplée par des millions de spectateurs à l’écran, Mia Wasikowska noue avec eux, un lien indéfectible que l’on appréciera de bout en bout, durant les deux heures de son incroyable cheminement personnel et physique, même si le premier aurait pu davantage être creusé par John Curran, sans doute le seul regret de ce très joli Tracks, qui mérite d’être découvert sur grand écran.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux