Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The Nice Guys
Père : Shane Black
Date de naissance : 2016
Majorité : 15 mai 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h56 / Poids : NC
Genre : Comédie, Action
Livret de famille : Ryan Gosling, Russell Crowe, Margaret Qualley, Kim Basinger, Angourie Rice, Matt Bomer…
Signes particuliers : Le roi du buddy movie est de retour !
SHANE BLACK DÉGAINE SON ARME FATALE !
LA CRITIQUE
Résumé : Los Angeles. Années 70. Deux détectives privés enquêtent sur le prétendu suicide d’une starlette. Malgré des méthodes pour le moins « originales », leurs investigations vont mettre à jour une conspiration impliquant des personnalités très haut placées…L’INTRO :
Même si la toile se déchaîne depuis des mois sur une poignée de films de super-héros rutilants, The Nice Guys est pourtant l’une des péloches qui nourrissait le plus d’attente en 2016, notamment auprès d’une foule de cinéphiles et de geek la bave aux lèvres. Pourquoi ? Tout simplement parce que le roi du buddy movie est de retour au buddy movie, avec une comédie d’action seventies portée par un duo dont la rencontre semblait faire des étincelles. D’un côté, l’impérissable Russell Maximus Crowe. De l’autre, le beau gosse Ryan Gosling. Au centre, en chef d’orchestre de cette réunion trépidante, le légendaire Shane Black, celui-là même qui a participé de définir les codes du genre avec L’Arme Fatale, avec Le Dernier Samaritain, avec Last Action Hero… Après s’être un peu perdu du côté des studios avec son plus que moyen Iron Man 3, c’est un Shane Black en forme qui est de retour avec The Nice Guys, nouveau délire od school que l’on espérait aussi jubilatoire que son génial Kiss Kiss Bang Bang il y a onze ans.L’AVIS :
Avec The Nice Guys, Shane Black enterre définitivement son expérience mitigée du côté de chez Marvel et revient à ce qu’il sait faire de mieux. Un duo qui régale, une ambiance rétro, une enquête, beaucoup d’humour, pas mal d’action, un zeste de noirceur et un esprit délirant, pas de doute, c’est du pur Shane Black, c’est du pur buddy movie façonné dans le souvenir des eighties. Si le scénariste-réalisateur n’invente rien par rapport à son œuvre passée, il capitalise sur son propre héritage et mélange toutes ses créations passées pour exhumer le cœur d’un registre qui s’est souvent perdu sans lui. Dans The Nice Guys, on retrouve un peu de L’Arme Fatale, un peu du Dernier Samaritain, un soupçon de Last Action Hero (avec au passage, un micro clin d’œil référentiel lors d’une chute de balcon), une portion de Kiss Kiss Bang Bang… On pourra dire que Shane Black s’auto-plagie lui-même et quand bien même, on s’en fout, tant qu’il met tout cela au service de notre pur plaisir programmé d’avance. Et ça fonctionne !Mené sur un rythme d’enfer à grands renforts d’action pétaradante, de péripéties rocambolesques et d’un humour traversant la pitrerie, le burlesque, le comique de situation ou de dialogue jouissif, The Nice Guys ressuscite un esprit d’antan qui aura accouché de joyaux devenus cultes. Dans un Los Angeles seventies délicieusement reconstitué, Shane Black marie un tandem improbable et détonnant, et le propulse au cœur d’une folle intrigue toute en non-sérieux. Jouant la carte de l’inconséquence et de la décontraction cool, The Nice Guys s’avère vite irrésistible malgré quelques carences qui en amenuisent l’effet. Peut-être parce qu’on en attendait trop, la danse est rondement conduite mais freinée par quelques longueurs, l’humour est impayable mais on en aurait voulu plus, l’action est efficace mais peine à embarquer. Finalement, The Nice Guys est un bonheur autant qu’une petite déception, car il vendait du rêve et se contente d’offrir du bon. Tous les ingrédients requis sont pourtant présents mais le show laisse étrangement sur sa faim, comme s’il triomphait avec panache mais sans gloire. Cela étant dit, même si la mesure ne grimpe pas à 100% sur l’échelle du « kiff », le plaisir est bel et bien là, et l’on se régale à voir un Ryan Gosling drôle avec ses faux airs de Pierre Richard gentiment crétin et poissard, au moins autant que l’on se régale à voir un Russell Crowe en mode castagneur bourru lancé comme un bulldozer ou un Shane Black décidément formidable quand il s’agit de construire des univers marginaux teintés de second degré.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux