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THE LOBSTER de Yorgos Lanthimos : la critique du film & le test Blu-ray

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Spectateurs

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note 3 -5
Carte d’identité :
Nom : The Lobster
Père : Yorgos Lanthimos
Date de naissance : 2014
Majorité : 08 avril 2016
Type : Sortie vidéo
(Editeur : Blaq Out)
Nationalité : Grec, anglais…
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de famille : Colin Farrell (David), Rachel Weisz, Jessica Barden, Olivia Colman, Ashley Jensen, Ariane Labed, John C. Reilly, Léa Seydoux, Ben Whishaw…

Signes particuliers : La curiosité barrée du dernier festival de Cannes, récompensée du Prix du Jury.

L’OFNI QUI A SURVOLÉ LA CROISETTE

LA CRITIQUE

Résumé : Dans un futur proche… Toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’Hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme soeur. Passé ce délai, il sera transformé en l’animal de son choix. Pour échapper à ce destin, un homme s’enfuit et rejoint dans les bois un groupe de résistants ; les Solitaires. the-lobsterL’INTRO :

Une coproduction européenne dirigée par un jeune metteur en scène grec, avec des stars internationales telles que Colin Farrell, Rachel Weisz, John C. Reilly, Ben Whishaw ou Léa Seydoux et proposant une dystopie d’auteur complètement barrée sur un monde où le célibat est interdit avec l’histoire d’un homme envoyé dans un hôtel destiné à créer des couples sous peine d’être transformé en l’animal de son choix passé 45 jours sans trouver l’âme sœur, mais avec la possibilité de gagner du temps de rab en tuant des « solitaires » dans des traques organisées en forêt où se cachent une société dissidente et inversée, interdisant les relations intimes et amoureuses… The Lobster était clairement l’œuvre la plus iconoclaste et déjantée présentée au dernier Festival de Cannes. Et personne n’a craché dessus car à l’image des Nouveaux Sauvages l’année d’avant, un peu de folie sur la Croisette n’avait pas été de refus au milieu de la pléiade d’œuvres austères et lourdes présentées.the_losbterL’AVIS :

Réalisé par Yorgos Lanthimos, lauréat du Prix « Un certain Regard » avec Canine en 2009, The Lobster nous plonge dans un univers totalement décalé et absurde, où se côtoient dans un étrange mélange, drôlerie ubuesque et pression suffocante, non sans un succulent plaisir jubilatoire associé à une radicalité déconcertante. Dans la veine d’un cinéma d’auteur relativement accessible à tous, The Lobster est une fable angoissante peignant un monde terrifiant et extrême, dont le but n’est autre que de dresser une parabole de nos sociétés contemporaines où la quête d’un « partenaire de vie » est devenue presque un enjeu majeur élégiaque pour répondre à une normalité quasi-imposée par les codes sociétaux. Par le biais d’un univers froid et anxiogène, le cinéaste saisit avec une intelligence ludique, oscillant entre hilarité générale, surréalisme métaphorique et mélancolie émouvante, un fin portrait de l’angoisse du célibat à l’heure où notre monde actuel est quasiment régit par une forme de fascisme sentimental et de dictature du système de la vie à deux. Jusqu’au-boutiste et profondément timbré, avec le concours d’un Colin Farrell épatant en monsieur tout-le-monde bedonnant, le film de réalisateur grec nous pousse hors de nos habitudes d’un cinéma confortable et s’impose à la force d’un ton singulier et politiquement incorrect qui fait toute sa délicieuse originalité.The-Lobster_2Quelque part entre le cinéma de Quentin Dupieux et l’excellente série américaine Man Seeking Women (avec Jay Baruchel), The Lobster séduit, emballe, régale, déclenche des torrents de rires en même temps qu’il effraie… du moins tout au long de sa première moitié. Car The Lobster a beau être drôle, original et inventif, il est aussi bien long, répétant les mêmes motifs et les mêmes idées deux heures durant, au point de finir par enfoncer des portes qu’il a lui-même ouvert précédemment. Lorsque Lanthimos opère son virage de mi-parcours pour s’attaquer à sa seconde partie clairement moins réussie, le cinéaste se met alors à labourer un discours qu’il a déjà suffisamment creusé et son effort prend du plomb dans l’aile, moins virtuose, moins palpitant, moins féroce. Malgré l’inversion de son récit qui aurait dû lui donner un nouvel élan et l’apparition de nouveaux personnages (Weisz en coup de cœur adorable et Seydoux en tyran anti-amour), The Lobster se met à ronronner, à tourner en rond, à perdre de sa superbe, tombant ainsi dans l’inégal dommageable. Aussi furieusement excellent durant une heure, qu’il ne se révèle étiré et redondant ensuite, on regrettera d’autant plus cette inconstance soudaine, que les idées et intentions étaient plus bonnes.the_lobster_blu-ray

LE BLU-RAY DU FILM

Blaq Out a eu la bonne idée de compléter son édition de The Lobster avec quelques suppléments pertinents. La quantité n’est pas forcément au rendez-vous, mais la qualité est bien présente. Tout d’abord, un entretien avec son auteur, le réalisateur Yorgos Lanthimos. Le cinéaste évoque sa vision du projet, sa conduite, son affection pour une réalité déformée ou son goût peu prononcé pour les univers réaliste. Et pour ceux qui aimeraient en savoir plus sur Lanthimos, son précédent court-métrage Necktie, tourné en 2013, est également à découvrir, de même que la bande-annonce de Alps, long-métrage de 2011. Côté distribution, à défaut de pouvoir voir s’exprimer les « grosses stars » du film telles que Colin Farrell, Rachel Weisz ou Léa Seydoux, un second entretien (9 minutes) permettra d’entendre la française Ariane Labeb. La jeune, jolie et talentueuse comédienne parle du cinéma de Yorgos Lanthimos et revient sur son expérience de ce tournage assez particulier. Enfin, un court making of de 5 minutes complète ce courte balade autour du film.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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