Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Personal Shopper
Père : Olivier Assayas
Date de naissance : 2016
Majorité : 19 octobre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre : Drame, Fantastique
Livret de famille : Kristen Stewart, Lars Eidinger, Sigrid Bouaziz, Nora Von Waldstätten, Anders Danielsen Lie, Ty Olwin, Pascal Rambert…
Signes particuliers : L’une des plus grosses incompréhensions de la sélection cannoise 2016.
ENTRE DRAME ET FANTASTIQUE, ASSAYAS SOMBRE.
LA CRITIQUE
Résumé : Maureen, une jeune américaine à Paris, s’occupe de la garde-robe d’une célébrité. C’est un travail qu’elle n’aime pas mais elle n’a pas trouvé mieux pour payer son séjour et attendre que se manifeste l’esprit de Lewis, son frère jumeau récemment disparu. Elle se met alors à recevoir sur son portable d’étranges messages anonymes…L’INTRO :
Il y a deux ans, Olivier Assayas était à Cannes pour Sils Maria. Consternation au moment des délibérés, son drame avec Juliette Binoche et Kristen Stewart ne sera pas récompensé, alors qu’il s’était imposé comme l’une des meilleurs œuvres de la compétition. Deux ans plus tard, le même Assayas est de retour, avec la même Kristen Stewart à ses côtés. Cette fois-ci, c’est pour Personal Shopper, un thriller dramatico-fantastique que l’on espérait au moins aussi réussi. Chahuté par la critique, Personal Shopper a tout de même été couronné du prix de la mise en scène. Au-delà de ce succès, un auteur est encore une fois loué pour son film le moins bon, et c’est dommage.L’AVIS :
Récit plat et désincarné, qui essaie de raconter plein de choses mais qui en réalité ne raconte rien (ou du moins rien d’intéressant), Personal Shopper erre entre le maladroit et le gênant, et en dehors d’une maigre poignée de scènes réussies éparpillées tout au long d’un métrage interminable et ennuyeux comme la pluie, tout n’y est que fausse intelligence, voire bêtise discrètement prétentieuse. On voudrait croire en ce portrait psychologique d’une femme qui peine à faire le deuil de son frère jumeau. On voudrait croire dans l’étrangeté de son don de médium. On voudrait croire à sa crise existentialiste incarnée par son « job » aussi original que peu gratifiant (Maureen est une acheteuse personnelle au service d’une star, elle s’occupe de courir les magasins pour alimenter sa garde-robe). On voudrait croire aussi dans cette intrigue à suspenses avec ces mystérieux messages inconnus qui chahutent son Iphone en surchauffe. Malheureusement, on ne croit au final en rien dans cette affaire souvent consternante de vacuité, conduite sur un rythme quasi monotone et illustrée par une mise en scène sans génie, voire ampoulée, cumulant des effets de manche venus d’un autre temps. Et dire que c’est cette même « mise en scène » que Cannes a jugé bon de saluer avec le prix dédié…On a souvent l’impression qu’Olivier Assayas signe deux films différents en un seul, et que le mariage ne prend pas. Au milieu de ce naufrage souvent pontifiant, Kristen Stewart envoie des textos, achète des habits, et trimballe sa mélancolie dans ses fringues en mode sac à patates. L’actrice, mise à nue (dans tous les sens du terme) et filmée une fois de plus amoureusement par le cinéaste, y est toutefois formidable, et c’est probablement la seule chose que l’on retiendra de ce récit terne, confus et profondément répétitif, qui s’embourbe dans son intrigue embarrassante de ridicule, de paresse et de facilité. Kristen Stewart donc, et les quelques scènes fantastiques inquiétantes qui parsèment le récit, et qui n’auront rien de honteuse sur un plan visuel. Et alors qu’Assayas tente le pari du mystère en latence jusqu’au bout, accompagné de la carte des « plusieurs lectures possibles », Personal Shopper de laisser sur le carreau par sa faiblesse, par son manque d’inspiration, par l’ennui qu’il provoque avec ses allures de téléfilm bancal virant parfois au grotesque.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux