Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Ronald Neame
Père : Etats-Unis
Livret de famille : Sean Connery (Bradley), Natalie Wood (Tatiana), Karl Malden (Sherwood), Martin Landau (Adlon), Brian Keith (Dubov), Trevor Howard (Hugues), Henry Fonda (Le Président), Joe Campanella (Easton)…
Date de naissance : 1979
Nationalité : Etats-Unis
Taille/Poids : 1h48 – 16 millions $
Signes particuliers (+) : Les scènes catastrophes sont plutôt convaincantes et intégrées dans un script au canevas moderne. Le casting old school et clinquant donne de la classe à cet honorable divertissement doublé d’un message de paix pour l’époque simple mais efficace..
Signes particuliers (-) : Un peu kitsch aujourd’hui et handicapé par une romance qui prend trop de place et des dialogues assez benêts.
COCOS, CAPITALISTES ET FIN DU MONDE
Résumé : Un gros météore menace d’entrer en collision avec la Terre. Alors que des scientifiques américains cherchent une solution pour sauver l’humanité, ils se rendent vite à l’évidence : la seule alternative est détenue par les Russes. Leur soi-disant secret satellite d’observation Hercule, en orbite autour de la terre, a les capacités militaires de le détruire. Mais pour ça, Américains et Soviétiques doivent collaborer…
Avec Meteor en 1979, le cinéaste Ronald Neame concilie deux thématiques phares de la décennie. D’une part, le registre du « film catastrophe » très en vogue à l’époque et qui n’aura jamais été aussi productif et d’autre part, la peur de l’angoissante guerre froide mettant dos-à-dos la puissante Amérique capitaliste et le bloc soviétique communiste. Déjà auteur de L’Aventure du Poséidon sept ans plus tôt, Neame retrouve un genre auquel il a contribué de fort belle manière pour une nouvelle œuvre aux relents apocalyptiques dans un contexte historique de paranoïa face à l’angoisse d’une potentiel guerre nucléaire qui signerait la fin de l’humanité.
Grosse production conçue selon une écriture moderne faite de climax réguliers bien que le premier n’arrive qu’assez tardivement dans l’intrigue, Meteor cristallise le meilleur d’un genre dont il est un archétype même de l’époque des seventies. Effets spéciaux au service de destructions spectaculaires, gros casting de stars (Karl Malden, Sean Connery, Nathalie Wood, Martin Landau, Henry Fonda, Trevor Howard, rien que ça !) et un suspens jouant sur les peurs et l’histoire géopolitique internationale de l’époque, cette imposante machine qui marque quasiment la fin de la carrière de son auteur (qui ne réalise plus que deux films ensuite, sur les onze prochaines années) souffre aujourd’hui d’un inéluctable défaut. En un sens remaké par le bourrin Michael Bay avec son ultra-spectaculaire Armageddon à la fin des années 90, Meteor a aujourd’hui vieilli. N’ayant pas les technologies numériques actuelles pour l’aider, il fait figure avec les ravages du temps, de film presque kitsch relégué aujourd’hui, au placard comme un vieux balai remplacé par un efficace aspirateur.
Un défaut auquel le film ne peut concrètement rien et c’est en le voyant avec le prisme de l’époque dans laquelle il s’inscrit, qu’il conserve néanmoins son intérêt. Plus intelligent que le blockbuster de Bay, il est surtout le reflet surtout d’une époque et de ses angoisses. Avant d’entamer son attendue partie « catastrophe » bien rythmée et construite, il s’attache à mettre en évidence la complexité d’un monde alors bipolaire où le bien de l’humanité était encore soumis au diktat d’une tension politique entre deux puissances frileuses à entrouvrir la porte à une éventuelle collaboration au nom et au service de l’humanité. Neame cible bien ce conflit américano-russe en s’attachant sans réel manichéisme à traduire une situation militairement délicate, opposant des points de vue intéressants. Sans être un chef d’œuvre façon La Tour Infernale, handicapé par une histoire de romance très lourde et des dialogues pas toujours subtils et fins, Meteor n’en demeure pas moins un film culte à la réputation établie. Du bon gros spectacle à l’ancienne.
Bande-annonce :
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