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MERANTAU (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Merantau
Parents : Gareth Evans
Livret de famille : Iko Uwais, Sisca Jessica, Mads Koudal, Christine Hakim, Youssouf Aulia, Alex Abbad…
Date de naissance : 2009
Nationalité : Indonésie
Taille/Poids : 2h04 – Petit budget

Signes particuliers (+) : La découverte d’un art martial méconnu. Furieux, brutal, hargneux, plus réaliste. L’élégance de la mise en scène. Un super acteur/fighter. Une ambition folle.

Signes particuliers (-) : Parfois maladroit dans sa narration comme peuvent l’être les films de jeunesse. L’absence de bruitage sur les combats peut être perturbant.

 

ET MON POING… TU L’AIMES MON POING ?

Résumé : Le jeune Yuda, expert en Silat, un redoutable et puissant art martial, quitte sa calme campagne et sa famille pour aller tenter sa chance dans la capitale Djakarta. A peine arrivé, il va devoir intervenir pour aider Astri, une jeune femme frappée dans la rue par son mac…

2003. Le monde découvre un petit film Thaïlandais, Ong Bak et sa star Tony Jaa, nouveau roi de la castagne qui fait très très mal. Ouvrant un juteux marché à l’international, l’Asie, terre d’accueil en accord avec la culture locale, des films de baston les plus spectaculaires, nous envoie depuis régulièrement des bombes énervées révélant au passage des athlètes d’exception. Nouveau venu dans le genre, Merantau nous vient tout droit d’Indonésie et met en lumière son jeune prodige, expert en Silat (un art martial local) le dénommé Iko Uwais. Avec sa gueule d’ange et sa coiffure de premier de la classe inoffensif, Iko Uwais cache bien son jeu. Car derrière cette façade naïve, il est un redoutable adversaire dont les coups sont à éviter !

Comme beaucoup de films du genre, Merantau est assez simple et classique dans sa conception. Les ingrédients sont d’ailleurs à peu près les mêmes que le précité Ong Bak : un athlète exceptionnel faisant office de bête de foire pour promouvoir un art martial méconnu (c’était le Muy Thaï pour Ong Bak, ce sera le Silat ici) dans une opposition manichéenne entre ville dépravée, impitoyable et cruelle et campagne douce, idyllique et pure et dans le même temps entre un jeune homme naïf et gentil et de méchants bad guy (étrangers au passage pour souligner des années de domination et d’occupation européenne en l’occurrence anglaise). Le scénario ne se complique pas la vie. Débarquant plein de rêve et d’illusion dans la grande méchante ville, notre jeune Yuda va faire l’apprentissage initiatique d’un monde radicalement différent, perverti par l’argent et la luxure. Sa bravoure, sa compassion envers autrui et sa droiture vont forcément le pousser à croiser le fer avec des crapules, dans des combats à la fois moraux opposant des valeurs diamétralement opposées et surtout bien bourrins et spectaculaires comme on les attend.


A ce titre, Merantau fait office de modèle. Le juvénile Iwo Uwais expose son savoir-faire dans des combats qui au fil des minutes vont devenir de plus en plus dantesques amenant, en toute logique, à un final rugueux et explosif où les coups portés sont d’une radicalité à faire frissonner. Et c’est un obscur écossais, Gareth Evans (auteur d’un précédent et confidentiel drame, Footsteps) qui est chargé d’organiser et de mettre tout ça en images. Britannique grand amateur de film d’arts martiaux et auteur d’un documentaire sur le méconnu Silat, Gareth Evans va apporter un savoir-faire européen à cette œuvre résolument indonésienne pour littéralement élever ce petit film par une mise en scène d’une sacrée élégance sachant se montrer à la fois raffinée et âpre quand nécessaire tout en gardant une maîtrise de chaque instant sans céder au grand n’importe quoi visuel pour nous faire profiter au mieux de moments d’action parfaitement orchestrés et chorégraphiés. Posée mais ne perdant pas une seule seconde des puissants combats qu’il filme avec véracité et réalisme (l’absence sonore de toute sur-amplification des coups peut paraître du coup déroutante en raison d’année de mauvaises habitudes) la réalisation d’Evans va devenir une réelle valeur ajoutée à un film se savourant comme une nouvelle petite claque made in de là-bas.

Conjuguant romance (avec la belle Sisca Jessica que l’on serait tenté de vouloir épouser sur-le-champ) et action à base de coups de tatane dont on ressent les impacts depuis notre fauteuil confortable sur fond de traditionnelle exorcisation d’un passé historique colonialiste (l’Indonésie faisant partie à l’époque des Indes néerlandaises) via une opposition entre étrangers corrompant le pays et un indonésien se dressant contre eux, Merantau fait son petit effet et donne envie avec impatience de découvrir le prochain exercice du duo Evans-Uwais, avec le futur The Raid. Et en parlant d’Uwais, on parle déjà de lui pour une nouvelle version de Mortal Kombat. Ah quand ça va vite, ça va vite…

Bande-annonce :

2 thoughts on “MERANTAU (critique)

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