Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : Guardians of the Galaxy Vol. 2
Père : James Gunn
Date de naissance : 2016
Majorité : 26 avril 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h16 / Poids : 170 M$
Genre : SF, Action, Comédie
Livret de famille : Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Michael Rooker, Karen Gillan, Kurt Russell, Sylvester Stallone, Pom Klementieff, Elizabeth Debicki, les voix de Bradley Cooper et Vin Diesel…
Signes particuliers : Tout pareil que le premier.
LA FACE B DE LA MÊME K7
LA CRITIQUE DE LES GARDIENS DE LA GALAXIE 2
Résumé : Musicalement accompagné de la « Awesome Mixtape n°2 » (la musique qu’écoute Star-Lord dans le film), Les Gardiens de la galaxie 2 poursuit les aventures de l’équipe alors qu’elle traverse les confins du cosmos. Les gardiens doivent combattre pour rester unis alors qu’ils découvrent les mystères de la filiation de Peter Quill. Les vieux ennemis vont devenir de nouveaux alliés et des personnages bien connus des fans de comics vont venir aider nos héros et continuer à étendre l’univers Marvel.
La bande de super-héros la déjantée du cosmos est de retour pour de nouvelles aventures où Star-Lord et ses joyeux comparses vont devoir livrer bataille afin de protéger une galaxie, une de fois plus, menacé par un terrible danger ! Peter Quill, Gamora, Rocket Racoon, Drax et Groot… Le public les avait adorés il y a trois ans alors qu’ils surfaient dans l’espace au son de Hooked on a Feeling. Il peut d’ores et déjà se frotter les mains car la brochette n’a rien perdu de sa superbe, et revient en force dans un « Volume 2 » dont le casting a pris un peu de muscles avec les arrivées de Kurt Russell ou Sylvester Stallone, pour ne citer qu’eux !Pour tout ceux qui avaient pris un pied monstre devant le premier Gardiens de la Galaxie, pas de doute, ce second chapitre de la franchise est fait pour vous. Marvel, James Gunn et toute l’équipe aux commandes de ce nouveau blockbuster estampillée « Space Opera comique de super-héros », se sont appliqués à bien reprendre tous les ingrédients forts du précédent, pour mieux les maximiser et élaborer un deuxième volet dans la droite lignée de ce qui avait plu. Humour ravageur, délires et clins d’œil geek à la pelle, bande originale méga-cool, univers pop et coloré, personnages décalés, esprit de cohésion, aventure remuante et petites touches d’émotions éparpillées aux quatre coins du récit. Tout est là, réuni pour une nouvelle salve de supra-fun qui ne manquera pas de faire mouche auprès des fans à la recherche de l’exacte recette qui les avait follement embarqués en 2014. Avec en bonus, quelques guest de luxe, des surprises que l’on se gardera bien de dévoiler, et un Baby Groot à croquer, sorte d’équivalent du BB8 de Star Wars, dont le capital choupitude grimpe aussi haut que son pouvoir de drôlerie. En somme, Les Gardiens de la Galaxie 2 est parfaitement calibré pour resservir un plat dont le succès est encore dans tous les esprits, et c’est peut-être justement sa limite.
A la longue, on commence à connaître par cœur Marvel et son sens du moulage et de la formule. Et si le studio est très doué pour pas mal de choses, l’innovation n’en fait guère partie. Surtout quand une saga est lancée et que le succès a été au rendez-vous. Avec Les Gardiens de la Galaxie 2, James Gunn et Marvel ont pris peu de risques et se sont contentés de dérouler une check-list où sont cochés un à un, tous les ingrédients impératifs pour reproduire l’exacte mécanique du précédent. Pas de surprise dans le fond, et les mêmes qualités et/ou défauts qui viennent s’étaler à l’écran. De fait, ceux qui n’avaient pas pleinement adhéré à l’engouement originel, n’auront que peu de chances d’adhérer davantage à cette suite qui privilégie la continuité et non la réinvention. D’autant que le film ne se contente pas de copier-coller les fondamentaux de son aîné, il s’applique à les démultiplie, parfois jusqu’à l’overdose. Drôle, Les Gardiens 2 l’est à n’en pas douter. Les gags s’enchaînent à la vitesse d’un bolide emprunté à Fast & Furious, et l’on est avant tout spectateur des numéros comiques de l’équipée « cosmos-polite », plus que de l’action qui tente de se frayer un chemin au milieu de cette débauche de rire. Premier problème. On se marre bien volontiers devant le caractère résolument fun de ces Gardiens. Impossible de le nier, le premier était drôle, et cette suite l’est doublement, voire triplement. L’ennui, c’est que cet humour délectable paraît souvent forcé, appuyé, comme si le script se devait de respecter un timing des blagues d’une précision horlogesque, au risque de basculer dans le bon vieux coup de coude en mode « hé, ho, c’est le moment de rire là ! ». Trop de délires geek tuerait-il le plaisir du délire geek ? C’était un peu la sensation ressentie devant le premier, et l’effet est encore plus fort dans ce Volume 2 qui en viendrait presque à sonner faux dans sa cool-attitude, malgré l’efficacité de son humour impayable. Reste que l’important est avant tout que l’ensemble fonctionne, et c’est le cas. Les zygomatiques sont mis à rude épreuve, au détriment de l’action et de l’émotion.Car à côté, on se surprend vite à complètement se désintéresser de l’histoire qui nous est racontée. Du moment que c’est drôle, le film peut dérouler n’importe quoi, on s’en fout. On est pris comme un lapin dans les phares d’une bagnole, obnubilé par les flashes des blagues, au point de se ficher pas mal du reste. Chose qui se vérifie aisément si l’on retire au film, son overdose de comique. Il ne reste… pas grand-chose. Certes, c’est pour cela qu’on aime Les Gardiens de la Galaxie et c’est ce ton décapant qui rend la franchise « différente » dans l’univers Marvel, mais peut-être qu’un meilleur dosage des ingrédients pourrait encore plus l’élever alors que pour l’heure, elle se contente de proposer au spectateur ce qu’il attend, sans chercher plus loin, sans chercher à surprendre. Dommage. Fort heureusement, le capital sympathie de la saga est intact, le plaisir est toujours coupable à souhait, mais les limites de la chose se dessinent très vite dès lors qu’on gratte un peu le vernis clinquant d’un esprit ultra-fun préfabriqué, qui masque un peu la forêt cachée derrière, et dans laquelle résident un scénario mal équilibré, un terrible manque d’émotions, des longueurs pesantes, un jeu d’acteur moyen, un final foutraque, et une direction artistique épouvantablement criarde à force de surjouer la carte du rétro eighties post-moderne. Et on ne parle même pas de la mise en scène de James Gunn, dont l’inspiration est sur courant alternatif, la géniale scène d’introduction apparaissant vite comme une illumination au milieu d’un film sans virtuosité. Bref, comme le premier, Les Gardiens de la Galaxie 2 fait illusion et remplit son contrat de distraction fort agréable, mais l’effet s’essouffle assez vite et les défauts sautent vite aux yeux derrière le délire cool attrape-geek.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux