Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Ain’t Them Bodies Saints
Père : David Lowery
Livret de famille : Rooney Mara (Ruth), Casey Affleck (Bob), Ben Foster (Patrick), Keith Carradine (Skerritt), Rami Malek (Sweetie), Nate Parker (Will)…
Date de naissance : 2013
Majorité au : 18 septembre 2013 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 1h36
Poids : 3 millions $
Signes particuliers (+) : Un subtil western romantique élégant dans son minimalisme esthétisé soutenu par une fabuleuse distribution et des personnages forts qui s’entrechoquent dans une histoire d’une grande tendresse.
Signes particuliers (-) : Lowery en fait trop dans tout. Trop dans le naturalisme, trop dans l’émotion discrètement forcée, trop dans le cachet indépendant de posture, trop dans les références évidentes ou trop dans le non-rythme d’une oeuvre magistrale mais vite ennuyeuse…
UNE LENTE CAVALE ROMANESQUE
Résumé : Bob et Ruth s’aiment passionnément. Mais Bob et Ruth sont aussi un couple de criminels. A la suite d’un braquage qui tourne mal, la police débarque chez eux et encercle leur maison. Dans la fusillade, un policer sera blessé. Bob prend tout sur lui et innocente la femme de sa vie, qui vient tout juste de lui apprendre qu’elle est enceinte. Mais en prison, Bob n’a qu’une idée en tête, retrouver sa femme et sa fille qu’il ne connaît pas encore. Il s’évade avec comme seul objectif de rejoindre sa famille. sauf qu’entretemps, Ruth a changé de vie et est devenue une mère responsable. Elle va devoir choisir entre son passé avec Bob ou son avenir avec notamment le policier blessé à l’époque qui la courtise…
De Sundance à Cannes en passant par Deauville, l’indépendant Les Amants du Texas a voyagé pour parcourir les plus prestigieux festivals où il s’est à chaque fois fait remarqué pour ses qualités évidentes et sa distribution talentueuse. Second long-métrage du cinéaste David Lowery (après St Nick), il raconte la cavale amoureuse de Bob, un criminel romantique follement amoureux de Ruth, au point de s’évader de prison pour rejoindre à tout prix la femme de sa vie et l’enfant qu’elle a eu de lui entretemps. C’est le surdoué Casey Affleck qui prête ses traits à Bob alors que la non moins douée Rooney Mara incarne Ruth, femme au passé tumultueux mais désormais mère raisonnée. Ben Foster ou Keith Carradine complètent ce casting séduisant, apportant l’un et l’autre touchant et charisme.
Sous ses allures de film d’action racontant pour la énième fois une histoire classique si souvent abordée par le passé au cinéma, Les Amants du Texas s’inscrit dans la différence. Si Lowery confie qu’il se dirigeait dans un premier temps vers le thriller effréné, les étapes de construction et d’écriture de son scénario lui ont rapidement fait changer de voie pour finalement atterrir à la croisée des genres quelque part entre le western, le drame, le polar, le film romantique, le thriller et étrangement, le non-film d’action servi par une lenteur contemplative s’attachant davantage à mettre en valeur ses magnifiques personnages et les conséquences de leurs décisions, plutôt que recherchant l’action elle-même, finalement éconduite de cette balade poético-romanesque au charme envoûtant iconoclaste porté par un sens intimiste du tragique et du lyrique. Lowery revendique ses nobles inspirations qui de toute manière, ne sont pas dissimulables. On pense à Altman, on pense parfois aux Coen, on songe à Cormac McCarthy mais surtout, on voit du Terence Malik dans cette fable naturaliste et minimaliste bouleversante que n’aurait pas renié le père de La Balade Sauvage. Ces transits Amants du Texas forment une romance criminelle puissante dans l’immensité des antagonismes qu’elle convoque, tour à tour folle et réfléchie, passionnelle et complexe, parfois mythologique, souvent mélancolique, et baignée d’une atmosphère de fragilité forte et délicate à la fois où les sentiments émergent à f