S’il a été récompensé de l’Oscar du Meilleur Acteur pour sa performance dans le rôle de Vito Corleone, Marlon Brando ne se sera certainement pas vu décerner celui de l’acteur le plus cool des mains de Francis Ford Coppola. Le tempérament pas facile du légendaire comédien était alors bien connu à Hollywood, au point que la Paramount ne voulait même pas de lui au départ, par peur qu’il ne perturbe le tournage (remarquez, ils ne voulaient pas non plus de Pacino, preuve qu’ils avaient du flair les mecs). Il faudra une séance d’essais hallucinante pour que le studio se résigne. Lors d’une audition, Brando eut l’idée de se mettre plein de bouts de papiers dans la bouche afin d’avoir l’air d’un bouledogue, puis de prendre cette voix entre le lancinant et le chuchotement. Une inspiration géniale qui servira plus tard une prestation mythique. Mais si Brando était un artiste brillant, il n’en est pas moins resté le Brando au caractère compliqué pendant toute la durée du tournage du Parrain. Coppola en refera d’ailleurs les frais sur Apocalypse Now quelques années plus tard, mais déjà en 1973, le cinéaste a pu en avoir un aperçu, et il se sera arraché pas mal de cheveux. La raison ? Le refus de Marlon Brando d’apprendre son texte afin « d’être plus naturel ». Oui d’accord Marlon, c’est chouette la méthode Actor’s Studio, mais il y a des limites quand même !
Pour pallier ce problème, Francis Ford Coppola a dû se plier à mille et une ruses pour cadrer un peu son acteur un poil ingérable. Et son meilleur ami pendant le tournage sera… le post-it ! Elémentaire mon cher Watson. Des kilos de post-it seront utilisés pendant plusieurs semaines par toute l’équipe, ce qui devait être sacrément drôle à voir, avouons-le ! Coppola en collait partout, sur des lampes, sur les murs, sur des bureaux, sur le sol, partout où Brando pouvait les voir. Et sur les post-it, bah les lignes de textes de l’acteur voyons ! Il est même arrivé à plusieurs reprises que ses partenaires soient obligés de tenir face à lui des feuilles de papier, comme Robert Duvall par exemple, quand il était face à Brando et dos à la caméra. Aaaaaaaah les grands comédiens, talentueux mais jamais faciles !
Par Nicolas Rieux
les stars et leurs caprices il était quand meme géniale dans ce film