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LE POULAIN de Mathieu Sapin : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Le Poulain
Père : Mathieu Sapin
Date de naissance : 2018
Majorité : 19 septembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h37 / Poids : NC
Genre
: Comédie satirique

Livret de famille : Alexandra Lamy, Finnegan Oldfield, Gilles Cohen, Valérie Karsenti, Philippe Katerine…

Signes particuliers : Une bonne satire du monde politique.

SOUS LES JUPES DE LA POLITIQUE

LA CRITIQUE DE LE POULAIN

Arnaud Jaurès, 25 ans, novice en politique, intègre par un concours de circonstances l’équipe de campagne d’un candidat à l’élection présidentielle. Il devient l’assistant de Agnès Karadzic, directrice de la communication, une femme de pouvoir et d’expérience qui l’attire et le fascine. Sans l’épargner, elle l’initie aux tactiques de campagne, et à ses côtés il observe les coups de théâtre et les rivalités au sein de l’équipe, abandonnant peu à peu sa naïveté pour gravir les échelons, jusqu’à un poste très stratégique.Venu du monde de la BD où il s’est fait un nom respecté, Mathieu Sapin passe pour la première fois à la mise en scène de long-métrage. Une inexpérience dont le néo-cinéaste fait fi puisqu’il s’y connaît sur un point plus important que tout : savoir raconter des histoires en images. Avec Le Poulain, qu’il a coécrit avec Noé Debré (scénariste éclectique de Dheepan, Le Brio ou Les Gamins), Mathieu Sapin nous plonge dans les coulisses du monde de la politique, à travers le regard d’un jeune apprenti qui y déboule comme un chien dans un jeu de quilles. Arnaud, 25 ans, atterrit par hasard dans le bureau d’Agnès Karadzic, directrice de la communication d’une candidate à l’élection présidentielle. D’abord peu impliqué du haut de son je-m’en-foutisme surpris, il va vite apprendre les rouages et les mécanismes d’un milieu basé sur l’arrivisme, l’opportunisme et l’ambition. A l’écran, le jeune Finnegan Oldfield fait face à la populaire Alexandra Lamy dans une comédie qui transpire l’esprit de satire.

Allez savoir si c’est une volonté de se démarquer, si c’est l’apport rafraîchissant d’un Mathieu Sapin novice et donc encore dépourvu de cynisme cinématographique, ou si c’est le courage de producteurs qui ont voulu tenter un pari, mais toujours est-il que Le Poulain prend la tangente des comédies classiques pensée dans la simplification permanente. Plus proche de la satire aiguisée que de la comédie traditionnelle aux gags fleuris, le film de Mathieu Sapin se régale à brocarder un monde politique régi par l’hypocrisie, la soif de pouvoir et le cynisme dévorant. A travers le regard d’un jeune naïf parachuté chez les requins, Mathieu Sapin s’amuse comme un fou à railler ce petit microcosme aux dents longues, sans jamais faire preuve de méchanceté pour éviter de s’empêtrer dans des clichés faciles. Ainsi, son film ne prête jamais le flanc à la polémique car Sapin ne caricature pas, il illustre avec une délicieuse pointe d’ironie bien sentie. Caustique et presque effrayant dans son portrait acerbe, Le Poulain se nourrit d’un ton sarcastique surprenant, lequel jouit d’un décalage très contrôlé pour amuser sur la forme tout en gardant un certain sérieux sur le fond. Le résultat est assez séduisant, parfois même grisant, mais avant tout maîtrisé dans sa dialectique prenant garde de ne pas jamais se laisser entraîner dans l’excès pour ne pas entamer la crédibilité de ce qu’il dépeint, à savoir un monde de requins observés par les yeux d’un jeune idéaliste qui va être contaminé par la folie ambiante qui règne autour de lui. Léger et grave, notamment dans son portrait désabusé de ceux qui nous gouvernent entre froideur, faiblesse, lâcheté, traîtrise ou égoïsme, Le Poulain est une comédie amère, portée une excellente Alexandra Lamy qui montre un autre visage (celui d’une séduisante et cruelle communicante) et un très correct Finnegan Oldfield. Le film est parfois un peu naïf, à l’image de son héros, mais il reste plaisant.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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