Nom : Mothering Sunday
Mère : Eva Husson
Date de naissance : 04 octobre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h44 / Poids : NC
Genre : Drame, Romance, Historique
Livret de Famille : Odessa Young, Josh O’Connor, Colin Firth, Olivia Colman…
Signes particuliers : Un très beau film.
Synopsis : Angleterre, 1924. Femme de chambre chez un couple d’aristocrates, Jane fréquente secrètement Paul, le fils des propriétaires du manoir voisin. Instinctivement, Jane sait que leur différence de milieu, et le futur mariage de Paul avec une autre, vouent leur liaison passionnée à l’échec. Elle se raccroche alors à ces étreintes dérobées comme à autant de futurs souvenirs destinés à nourrir sa plume d’écrivaine en devenir.
UNE ROMANCE IMPOSSIBLE
NOTRE AVIS SUR ENTRE LES LIGNES
Avec
Entre Les Lignes, Eva Husson se remet doucement de la catastrophe
Les Filles du Soleil, sa fresque féminine conspuée au festival de Cannes 2018 (faut dire que c’était sacrément mauvais). La réalisatrice a pris la direction de l’Angleterre des années 20 en adaptant le très beau roman
Le Dimanche des Mères de Graham Swift paru en 2016. L’histoire de Jane, une domestique qui fréquente secrètement Paul, le fils des propriétaires d’un manoir voisin. Leur histoire est aussi touchante que prédestinée. La différence de classe sociale, le mariage futur de Paul avec une jeune femme de sa condition, tout la condamne. Reste les instants de grâce qu’ils vivent sur le chemin de l’inéluctable.
Casting britannique, tournage en langue anglaise, temporalité historique, Eva Husson ne s’attaquait pas à du « facile » pour son film post-Les Filles du Soleil. D’autres se sont cassé(e)s la figure sur ce genre de pari. On pense à Deniz Gamze Erguven et son Kings mais ce n’est qu’un exemple au hasard. Sauf qu’il y a des scripts qui semblent destinés à des metteurs en scène et inversement. Et la rencontre « Eva Husson – Entre Les Lignes » est un mariage qui a fonctionné. La cinéaste a parfaitement épousé la délicatesse du roman, la délicatesse de cette passion vouée à l’échec, de laquelle naîtra quand même quelque chose. Ce qui touche surtout, c’est ce mélange de romanesque et d’intimisme fragile. Eva Husson signe un film pétri d’humanité, d’amour, de douceur et de noirceur, porté par des images magnifiques et une mise en scène gracieuse et jamais boursoufflée. Porté aussi par une distribution étincelante (Odessa Young en tête). On en ressort étourdi par deux heures d’amour amer, de poésie, d’émotion et de résilience. Sans être un grand film, Entre les Lignes est en tout cas un beau film, qui dépasse son statut de « romance à l’eau de rose très classique » pour embrasser celui d’oeuvre poignante, sensible et politique, dont les plus jolis élans s’inscrivent justement entre les lignes de son histoire.
Par Nicolas Rieux