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VERMINES de Sébastien Vaniček : la critique du film [DVD]

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Nom : Vermines
PèreSébastien Vaniček
Date de naissance : 02 mai 2024
Type : sortie en Blu-ray/DVD
Nationalité : France
Taille : 1h46 / Poids : NC
Genre : Horreur

Livret de Famille : Théo ChristineSofia LesaffreJérôme Niel, Finnegan Oldfield…

Signes particuliers : Une tuerie !

Synopsis : Face à une invasion d’araignées, les habitants d’un immeuble vont devoir survivre.

AH LES SALES BEBETES

NOTRE AVIS SUR VERMINES

Cinéma de genre et banlieues, acte… on a arrêté de compter. Après Kandisha, La Tour, La Gravité ou encore le récent Roqya (pour ne citer qu’eux), le mariage entre frissons horrifiques et discours sociétal sur le sort des laissés-pour-compte dans les cités a accouché d’un nouveau rejeton, au passage l’un des meilleurs films d’horreur de l’année 2023/2024 (selon si vous l’avez vu dès sa sortie fin décembre ou après le passage en 2024). Pour son premier long-métrage après quelques courts, le jeune réalisateur Sébastien Vaniček est allé puiser son inspiration dans une vieille marmite du cinéma d’horreur : l’épouvante arachnophobe. Aaaah les araignées… Huit pattes, des tailles variables, mais toujours ce même pouvoir de terreur dans l’inconscient collectif. Côté cinéma, les araignées ont souvent inspiré des classiques terrifiants ou des bisseries rigolotes. De Tarantula à Arac Attack en passant par Arachnophobie ou Spiders (auxquels on pourrait ajouter Starship Troopers et d’autres), les araignées sont une valeur fiable pour faire flipper. Et ce n’est pas Vermines qui dira le contraire car avec lui, on tient probablement l’un des films d’horreur les plus effrayants jamais pondus sur le sujet.

Direction une cité où vit Kaleb, un jeune homme passionné d’animaux exotiques. Quand il acquiert une araignée venimeuse dont il connaît pas le pouvoir létal, il va être à l’origine d’un drame. L’animal s’échappe et bientôt, c’est tout son immeuble qui va être infecté. Cité et créatures, Vermines c’est Attack The Block avec des tarentules.
Avec Vermines, Sébastien Vaniček nous projete dans un véritable cauchemar à l’état pur. Cauchemar à l’écran pour les personnages, cauchemar pour le spectateur qui va se ronger les ongles d’angoisse pendant 1h30. Son roller coaster horrifique fonctionne comme un quasi huis-clos sans porte de sortie ou tout un immeuble va devoir lutter pour survivre contre une prolifération foudroyante d’araignée particulièrement venimeuses… qui grossissent et qui pullulent. Construit de manière assez classique, Vermines n’a rien de fondamentalement ingénieux en soi, il est juste extrêmement solide sur ses tentacules, Vaniček déployant son horreur terrifiante avec adresse, efficacité et intelligence dans sa capacité à l’entretenir et à la relancer, jouant autant avec ses créatures qu’avec ses personnages ou ses décors formidablement exploités. Survival intense, suffocant et flippant au possible, Vermines dépasse le cadre du simple long-métrage d’épouvante pour se glisser dans la catégorie des expériences tétanisantes, là où l’on trouve ces films qui tutoie le Graal horrifique : faire vivre et ressentir la peur.

Mais la où Vermines va plus loin que le simple film d’horreur virtuose et ultra-efficace, c’est qu’il ose enrouler autour de son intrigue première, un réel propos sur les banlieues abandonnées et livrées à leur merde sans main tendue, sans échappatoire à leur drame contenu entre les murs piégeurs des barres d’immeubles. La métaphore est magistralement intelligente. Un fléau dans une cité (les araignées ou l’abandon social), les autorités qui murent le problème dans une quarantaine aux conséquences mortelles et les habitants qui restent cloîtrés le nez dans leur mouise. Vermines n’est pas qu’un film d’horreur qui se passe dans les banlieues, c’est aussi un film d’horreur sur les banlieues. Excellent et l’énième preuve de la très belle vitalité du cinéma de genre français.

Par Nicolas Rieux

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