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Nom : West Side Story
Père : Steven Spielberg
Date de naissance : 2021
Majorité : 08 décembre 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h37 / Poids : NC
Genre : Drame, Comédie musicale
Livret de Famille : Ansel Elgort, Rachel Zegler, Ariana DeBose…
Signes particuliers : Un remake magnifique signé d’un Spielberg en forme.
NON… NON… RIEN N’A CHANGE…
NOTRE AVIS SUR WEST SIDE STORY
Synopsis : WEST SIDE STORY raconte l’histoire légendaire d’un amour naissant sur fond de rixes entre bandes rivales dans le New York de 1957.
C’était l’une des grosses curiosités de cette fin d’année, Steven Spielberg qui s’attaquait à un remake du musical West Side Story, le classique de Robert Wise d’après l’œuvre d’Arthur Laurents, sorti en 1961. Pourquoi ? Comment ? On avait hâte de le découvrir. Pourquoi ? Parce que réaliser une comédie musicale est un très vieux rêve pour tonton Steven. Et que West Side Story a toujours été sa favorite depuis l’enfance. Quand a germé l’idée d’un remake, il s’est vite mis sur les rangs. L’affaire a pris plus de temps que prévu mais il y est arrivé. Comment ? Spielberg a choisi de garder l’essentiel du film originel, même histoire, même personnages, même décorum et surtout même époque. Pas de transposition ni de modernisation, Spielberg rêvait de toute manière d’une comédie musicale à l’ancienne. Avec juste « quelques réajustements ».
Meilleur ou moins bon, le débat est finalement stérile. Est-il vraiment nécessaire de chercher un vainqueur d’ailleurs ? Non, car ce n’est pas un combat de coqs. 60 ans après Robert Wise, Spielberg propose une nouvelle version et ce qui est follement emballant, c’est de se dire que les deux films sont superbes, le classique de Robert Wise comme cette version 2021 qui affiche d’innombrables qualités. Après, parce qu’il existe un original, il est presque impossible de ne pas les comparer, quand bien même on voudrait éviter de céder à cette facilité. Mais c’est inhérent à ce type d’exercice. Même Spielberg, lucide, le sait bien. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’esquive pas le sujet et qu’il n’hésite pas à évoquer sa volonté de « corriger certaines erreurs » du film de Robert Wise. Il en gomme certaines, sociétales notamment. A l’époque de Wise, le whitewashing était de mise dans le cinéma hollywoodien des années 60 avec un casting très « blanc » y compris du côté des personnages portoricains. A l’époque de Wise, la plupart des comédiens avaient été doublés vocalement aussi. Rien de tout cela chez Spielberg avec un casting choisi en fonction de ce que les comédiens incarnent, comédiens qui au passage chantent et dansent vraiment. Au-delà, le cinéaste « corrige » aussi le statisme de certaines scènes de l’original (le fameux « who knows » par exemple, bien plus vivant dans cette version 2021).
En terme de mise en scène justement, avouons que le film de Spielberg pilonne lourdement celui de Robert Wise avec sa ribambelles d’idées visuelles et ses mouvements de caméra aériens qui confèrent une toute autre grâce et dynamisme transporteur. Ne perdons pas de vue qu’à sa décharge, le Wise de 1961 n’avait pas à sa disposition les technologies du Spielberg de 2021. Cela n’enlève en rien la sublime beauté de cette nouvelle version mais ça atténue quand même l’argument dans la comparaison d’avec son ancêtre.
Si les chansons et mélodies de Stephen Sondheim et Leonard Bernstein sont toujours aussi belles et puissantes, le film de Spielberg a les qualités de ses défauts. D’un côté, il a le mérite de les voir interprétées réellement par ses comédiens là où le Wise avait recours aux évoquées doublures vocales. Problème, elles sont ici moins bien interprétées par des chanteurs/ses qui ne le sont pas forcément de base (pas tous mais certains). Des acteurs et actrices au passage moins charismatiques, qui irradient moins la pellicule. En revanche, là où l’on pouvait vraiment attendre Spielberg dans sa revisite, c’était par exemple dans la mise en place de cette romance impossible sur laquelle reposait toute l’histoire et les enjeux. Elle était très abrupte dans son élaboration à l’époque et elle l’est toujours -voire plus- sous la houlette de tonton Steven qui ne parvient pas à lui insuffler la magie espérée. La magie, elle habite son film au niveau de sa flamboyance, de son rythme, de sa beauté. Ce nouveau West Side Story est porté par une luminosité virtuose. Il garde les fondamentaux, l’esprit et le discours anti-racial de l’original (qui résonne encore à notre époque) et il imagine de nouvelles chorégraphies, de nouvelles manières en scène les passages emblématiques. Le résultat est un régal. Il ne fera certes pas oublier la magnificence de l’original mais il lui associe un petit frère dont la hardiesse émerveille tout autant.
Par Nicolas Rieux
inutile !!!