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UN SIMPLE ACCIDENT de Jafar Panahi : la critique du film [Cannes 2025]

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Nom : Un simple accident
Père : Jafar Panahi
Date de naissance : 1er octobre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : Iran, France
Taille : 1h41 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Vahid MobasheriMaria AfshariEbrahim Azizi

Signes particuliers : Le nouveau geste politique de Jafar Panahi.

Synopsis : Après un simple accident, les événements s’enchaînent…

UNE PALME D’OR POLITIQUE

NOTRE AVIS SUR UN SIMPLE ACCIDENT

Et dire que tout partait d’un simple accident anodin… Et à l’arrivée, une palme d’or à Cannes. Jafar Panahi, probablement le cinéaste iranien le plus contestataire envers le régime islamique, signe une nouvelle charge dont la déflagration risque de résonner très fort du côté de Téhéran – et de mettre en pétard les autorités. D’autant que le cinéaste l’a tourné… à peine sorti de prison ! Opposant un jour, opposant toujours.

Tourné à l’économie comme souvent avec le roi de la débrouille qu’est Panahi, Un Simple Accident réunit quelques personnages autour d’un élément central qui fait ressurgir l’horreur d’un régime théocratique dictatorial et répressif. Difficile d’en dire plus sans deflorer une intrigue jalousement gardée par le cinéaste et le synopsis (lapidaire et éingmatique) du film. Mais toujours est-il qu’une nouvelle fois, le cinéaste signe une charge virulente contre les dérives du régime islamique iranien adepte de persécutions, emprisonnements faciles et tortures à l’encontre de tous ses opposants ou considérés comme tel. Palme d’or éminemment politique, Un Simple Accident n’était pas forcément le meilleur film de la compétition mais indéniablement l’un des plus engagés et l’un des plus risqués. Cinématographiquement, Jafar Panahi trompe son monde durant une première heure qui ne déborde pas de génie mais qui passe avec aisance du drame douloureux à la drôlerie presque burlesque, avec quelques éclaircies de poésie. Et puis le film gagne en chair autant qu’en virtuosité, engrangeant des réflexions philosophiques et existentielles pour se terminer sur un dernier quart d’heure saisissant et notamment un dernier plan lourdement symbolique qui résonnera comme l’un des plus grands moments de cinéma de l’année. En reste une question obsédante : si la haine et la soif de vengeance vous pousse à devenir comme vos bourreaux, qu’êtes-vous ?

 

Par Nicolas Rieux

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