Nom : Un Mundo para Julius Mère : Rossana Diaz Costa Date de naissance : 2021 Majorité : 20 avril 2022 Type : sortie en salles Nationalité : Pérou Taille : 1h34 / Poids : NC Genre : Drame
Signes particuliers : Un drame politique sur les tensions sociales qui tiraillent le Pérou.
Synopsis : Fin des années 1950. Julius est un jeune garçon d’une famille de la classe aisée de Lima. Insouciant, il voit son monde s’ébranler lorsqu’il perd sa sœur aînée Cinthia. Un évènement traumatique qui le fait brutalement sortir de l’enfance et découvrir les inégalités du monde qui l’entoure. À mesure qu’il grandit, Julius va peu à peu perdre ses illusions sur la société qui l’entoure, partagée d’un coté entre les nantis et de l’autre, les laissés-pour-compte.
UN PORTRAIT SOCIAL DU PEROU
NOTRE AVIS SUR UN MONDE POUR JULIUS
On peut résumer Un Monde pour Julius ( sorti en salles après sa présentation à Paris à l’occasion du 1er Festival du film du Pérou) par le dernier plan du film. On y voit, de nos jours, un petit garçon seul devant la piscine d’une belle villa d’architecte tandis qu’un drône montre l’étendue des villas luxueuses des hauteurs de Lima, l’image bascule de l’autre côté de la montagne (le moins bien exposé au soleil) et laisse entrevoir un entremêlement de pauvres cabanes décharnée habitées par une majorité de « négritos » comme aime à les moquer la classe dirigeante blanche et d’ascendance européenne. Autre enfant, autre époque. Fin des années 1950. Julius est un jeune garçon d’une famille de la classe aisée de Lima. Insouciant, il voit son monde s’ébranler lorsqu’il perd sa sœur aînée Cinthia. Un évènement traumatique qui le fait brutalement sortir de l’enfance et découvrir les inégalités du monde qui l’entoure. À mesure qu’il grandit, Julius va peu à peu perdre ses illusions sur la société qui l’entoure, partagée d’un côté entre les nantis et de l’autre, les laissés-pour-compte.
Un Monde pour Julius explore la veine sociale du nouveau cinéma sud-américain et la tradition des films sociaux et politiques dont les enfants sont les principaux protagonistes (Fanny et Alexandre, Cria Cuervos). En termes de traitement dramatique, on est ici plus proche du cinéma brésilien (Une seconde mère) ou argentin (Bombon) que du radicalisme du cinéma mexicain (Nuevo orden). On y retrouve un académisme un peu polychrome et des incursions fantastiques propre au cinéma de Raoul Ruiz (Les mystères de Lisbonne). Rossana Diaz Costa a choisi une narration proche d’un conte de fée raconté à regard d’enfant et qui se fissure au fur et à mesure où celui-ci grandit, interroge son environnement et enfin se révolte contre l’injustice sociale à laquelle il fait face. L’avant dernière scène est particulièrement parlante puisque devenu presqu’adolescent, Julius, à l’opposé de normes sociales invisibles, décide de rendre hommage à une bonne « morte à la tâche » faisant emprunter à son cercueil, non pas les couloirs de service, mais les salons de sa maison-palais et ceci jusqu’au majestueux perron. Tiré d’une nouvelle, le film n’échappe pas à une romantisation un peu édulcorée qui pourrait affaiblir la portée politique du récit. Néanmoins l’ensemble fonctionne et on sort du film avec une meilleure compréhension des tensions sociales qui tiraillent ce pays peu connu d’Amérique Latine.