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THE INSIDER de Steven Soderbergh : la critique du film

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Spectateurs

Nom : The Insider
Père : Steven Soderbergh
Date de naissance : 12 mars 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h33 / Poids : NC
Genre : Thriller, Espionnage

Livret de Famille : Michael FassbenderCate BlanchettTom Burke, Marisa Abela, Regé-Jean Page, Pierce Brosnan, Naomi Harris…

Signes particuliers : Esbrouffe ou coup de génie ?

Synopsis : L’histoire d’un couple d’agents secrets, George Woodhouse et sa femme Kathryn. Lorsque Kathryn est soupçonnée de trahison envers la nation, George doit faire face à un dilemme déchirant : protéger son mariage ou défendre son pays.

THRILLER EMBERLIFICOTÉ

NOTRE AVIS SUR THE INSIDER

Il a annoncé à plusieurs reprises prendre sa retraite et voilà qu’il sort deux films coup sur coup en deux mois. L’usure mentale qui frappait Steven Soderbergh il y a quelques années semble largement dissipée. À peine le fantôme de Presence effacé des écrans que voilà les espions de The Insider. Soderbergh, qui n’a jamais aimé la simplicité conventionnelle, passe du film-concept horrifique au film de hard espionnage. « Hard » car The Insider n’est pas un thriller facile à appréhender. Racontant l’histoire d’une poignée d’espions qui se suspectent les uns les autres à commencer par un couple, le film se plaît à emberlificoter une intrigue pourtant pas très complexe en soi, mais dont on ne comprend pas toujours tout… Et ce n’est pas grave. Car comme le dit le personnage de Cate Blanchett lui-même à la moitié du film, « je ne vois pas encore très bien tous les angles, mais je visualise la forme générale ». Un ressenti qu’elle pense et que le spectateur partage car c’est exactement ainsi que procède The Insider. On ne comprend pas forcément toutes les subtilités du récit aiguisé signé David Koepp (L’impasse, Jurassic Park, Spider-Man) mais l’on comprend l’idée générale faite de trahisons supposées, de soupçons, de méfiance et de double-jeu.

Comme souvent avec Soderbergh, une épineuse question domine cette nouvelle proposition qui, à n’en pas douter, sera toute aussi clivante que la plupart des précédentes. The Insider est-il un petit bijou réellement malin ou un soufflé faussement brillant ? Cinéaste peu discret derrière sa caméra, Steven Soderbergh joue encore les expérimentalistes et teste mille et un trucs de mise en scène, allant jusqu’à tordre le cou à certaines règles d’or du cinéma comme le franchissement de la ligne à 180º (traditionnellement interdit) pour souligner la tension dans une scène de repas captivante. Un pied de nique juste pour se faire remarquer ? On pourrait le penser si l’effet n’avait pas un réel sens dans la logique d’une scène cherchant l’opposition et l’affrontement. Mais au-delà de ses élans artistiques virtuoses pour certains, c’est surtout l’impressionnante précision d’écriture et de mise en scène qui épate avec The Insider, film très fortiche dans sa manière de captiver malgré un rythme globalement lancinant, pour ne pas dire lent. Soderbergh installe minutieusement un climat paranoïaque à la force d’une minutie horlogesque amenant son film vers le whodunit au suspens alléchant. Alors que tout le monde espionne tout le monde dans ce microcosme cloisonné, le spectateur est en quête d’indices et de réponses, et se perd à son tour dans cet habile dédale truffé de faux-semblants. Un film astucieux… ou plus malin qu’il ne pense l’être. Toujours le même débat avec Soderbergh et ce petit dernier ne changera sûrement pas les avis tranchés des uns et des autres. Une chose mettra au moins tout le monde d’accord, la performance épatante de Michael Fassbender, et celle de Cate Blanchett à ses côtés.

 

 

Par Nicolas Rieux

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