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THE DEVIL’S BATH de Severin Fiala & Veronika Franz : la critique du film

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Spectateurs

Nom : Des Teufels Bad
Parents : Severin Fiala, Veronika Franz
Date de naissance : 02 octobre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : Autriche
Taille : 2h00 / Poids : NC
Genre : Drame, Historique, Epouvante

Livret de Famille : Anja Plaschg, David Scheid, Maria Hofstätter

Signes particuliers : On n’a pas été trumpé sur la marchandise.

Synopsis : 1750. Haute-Autriche. Agnes, une jeune mariée, se sent une étrangère dans le monde rural et froid de son mari. Très croyante et sensible, elle se replie progressivement sur elle-même. Sa prison intérieure devient écrasante, sa mélancolie insurmontable. Sa seule issue lui apparaît alors sous la forme d’un acte de violence inouï. 

 

UN ENFANT POUR LE DIABLE

NOTRE AVIS SUR THE DEVIL’S BATH

Un film d’épouvante autrichien de deux heures présenté en compétition à la Berlinale, rien que par ça, The Devil’s Bath vendait une certitude, celle que l’on n’allait pas voir un roller coaster horrifique intensément divertissant, calibré pour les amateurs de cinéma de genre en quête de sensations fortes. La certitude d’avant se confirme pendant et après. Nouveau long-métrage du duo Veronika Franz & Severin Fiala auquel on doit notamment l’excellent Goodnight Mommy (2015), The Devil’s Bath nous plonge dans le folklore autrichien du XVIIIeme siècle et entre légendes et mythes, conte l’histoire d’une jeune paysanne qui se marie avec un quasi-inconnu. Isolée dans un mal-être dont elle n’arrive pas à se débarrasser, Agnes sombre progressivement.

The Devil’s Bath – Un Enfant pour le Diable (son sous-titre français) ne se réclame pas de l’horreur pure mais plutôt du drame d’épouvante cherchant à piéger le spectateur dans une atmosphère oppressante et anxiogène plus que de nourrir son appétit d’exactions horrifiques chocs ou graphiques. Lent et lancinant, le film de Veronika Franz & Severin Fiala tendrait ainsi davantage vers une épouvante à la The Witch. Sauf que si l’on pouvait trouver son compte chez Robert Eggers, c’est plus difficile dans la proposition de Franz & Fiala qui ploie complètement sous un ennui soporifique. Dire qu’il ne se passe pas grand-chose chose dans The Devil’s Bath serait un euphémisme très poli. Mis à part un final qui sort enfin le film de sa torpeur dramatique, on s’emmerde cordialement devant ce très long-métrage plus proche du drame historique que du film à suspens. Et si le problème n’était finalement pas là, plutôt d’ordre marketing ?

Pris pour ce qu il est à savoir un drame psychologique macabre sur la foi, l’obscurantisme théologique et la folie, The Devil’s Bath tient ses engagements. Veronika Franz & Severin Fiala scrutent avec minutie l’effondrement pathologique d’une jeune femme prise en étau entre ses conditions de vie difficiles et cles royances mystiques de son temps. Porté par l’extraordinaire performance de sa comédienne habitée (Anja Plaschg) et sa très pointilleuse reconstitution historique, le film est un tableau effrayant de la rudesse de la vie d’antan dans les campagnes impitoyables. L’épouvante se matérialise surtout dans le glaçant interstice qu’inspire cette rencontre entre fragilité psychologique, dépression et mysticisme obscur.

Et à l’arrivée de se demander si derrière son titre un peu raccoleur, The Devil’s Bath – Un Enfant pour le Diable ne serait pas plutôt (et surtout) un bon drame exigeant, plus qu’un film de genre décevant. Reste que cette perception différente n’occulte pas certains de ses défauts, en l’ocurrence longueurs et redondances.

 

 

Par Nicolas Rieux

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