SMILE de Parker Finn : la critique du film

Smile tire sa principale qualité de ses nombreuses faiblesses, ou l’inverse on vous laisse le choix dans l’ordre des choses. Ses faiblesses sont à aller chercher dans son cruel manque d’épaisseur qui le propulse dans le panier des thrillers d’épouvante lambdas alignant les codes du genre telle une maîtresse d’école organisant sa cohorte d’enfants. Smile joue beaucoup (trop) avec le jump-scare au point que l’on peine à marcher dans ses effets de manche, son canevas est aussi basique que ses coutures sont peu solides et de fil en aiguille, aucune originalité ne vient animer cette broutille cinématographique génératrice de demi-frissons évanescents. D’autant que le modeste exercice de Parker Finn remue un schéma archétypal éculé par une longue lignée de films (bien meilleurs) tels que Ring, It follows, The Bye Bye Man, The Grudge, Sinister et on en passe. En somme, ces « épouvanteries » à base de malédiction qui se transmet provoquant des chaînes de victimes. Néanmoins, le tableau n’est pas complètement noir, du moins pas autant que l’on pourrait le croire à la lecture de ces défauts énumérés. La seule vraie qualité de Smile, c’est sa modestie. En ne s’embarrassant pas de détails et en cherchant pas à développer une quelconque mythologie poussivement expliquée, Smile en vient à se concentrer sur la pure efficacité du divertissement horrifique. Et au final, le film de se laisser regarder sans déplaisir. On sent le manque de consistance mais l’effort cale l’estomac sur l’instant, comme un concentré de junk food un lendemain de cuite. Quelques scènes bien orchestrées fonctionnent (la séance de psy du début, l’anniversaire du neveu) et l’ensemble est mollit pas, assurant le minimum syndical de ce que l’on était venu y chercher. Et Smile d’être loin du pire dans le panier à séries B horrifiques.

 

 

Par Nicolas Rieux