[Note des spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Pearl
Mère : Elsa Amiel
Date de naissance : 2018
Majorité : 30 janvier 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h22 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Julia Föry, Peter Mullan, Arieh Worthalter…
Signes particuliers : Intéressant à défaut d’être totalement réussi.
UNE COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE
LA CRITIQUE DE PEARL
Synopsis : Léa Pearl s’apprête à concourir pour le prestigieux titre de Miss Heaven. Son entraîneur, Al, espère, grâce à elle, revenir sur le devant de la scène et rien ne pourra les détourner de cet objectif… Mais à quelques heures de la finale, Ben, l’ex-mari Léa débarque avec Joseph, leur enfant.
Avec Pearl, son premier long-métrage, la réalisatrice Elsa Amiel nous plonge dans l’univers méconnu du culturisme féminin. Mais ce cadre d’action n’est qu’un prétexte pour la cinéaste, qui s’en sert (plutôt bien d’ailleurs) comme d’un miroir déformant et métaphorique pour révéler le fond de son propos plus que pour illustrer une simple plongée dans un milieu étonnant n’appelant à rien. À travers son héroïne musclée, Elsa Amiel étudie la fragilité humaine en l’opposant à ces corps incarnant l’absolu inverse. Dans le monde du culturisme, tout n’est qu’apparence, façade travaillée et idéalisée, tout n’est que sourires crispés pour photographes et juges de compétition. Mais derrière ces corps imposants symbolisant puissance et esthétisme, se cachent des femmes aux fêlures nombreuses, aux histoires parfois sordides, aux regrets un peu laids ou à la psychologie vacillante, comme ce personnage principal qui a sacrifié son fils et sa vie de femme pour ce graal sportif. Comment conjuguer passion et vie de mère voire de vie femme ? Est-ce même possible ? Est-ce tout simplement moral ? C’est tout l’enjeu de Pearl, qui oublie vite la simple peinture clinique d’un monde et ses rouages, pour se pencher ce qu’il appelle en fond et montrer des colosses aux pieds d’argile puissants de l’extérieur, égratignés de l’intérieur. Un joli drame à l’écriture fine et à la mise en scène travaillée (quoiqu’un peu systématique dans sa lassante utilisation du gros plan), au passage formidablement interprété par la culturiste Julia Föry et l’excellent Peter Mullan.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley