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NOUS FINIRONS ENSEMBLE de Guillaume Canet : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Nous Finirons Ensemble
Père : Guillaume Canet
Date de naissance : 2018
Majorité : 01 mai 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 2h15 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de famille : François Cluzet, Gilles Lellouche, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Laurent Lafitte, Pascale Arbillot, Valérie Bonneton, José Garcia, Clémentine Baert…

Signes particuliers : Une suite ratée et agaçante.

FINISSEZ ENSEMBLE… MAIS SANS NOUS !

LA CRITIQUE DE NOUS FINIRONS ENSEMBLE

Synopsis : Préoccupé, Max est parti dans sa maison au bord de la mer pour se ressourcer. Sa bande de potes, qu’il n’a pas vue depuis plus de 3 ans débarque par surprise pour lui fêter son anniversaire ! La surprise est entière mais l’accueil l’est beaucoup moins…   

Neuf ans après le succès des Petits Mouchoirs, le film de potes aux 5,5 millions d’entrées, Guillaume Canet renoue avec ses personnages pour une suite aux allures de retrouvailles du cœur. François Cluzet, Gilles Lellouche, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Laurent Lafitte, Pascale Arbillot, Valérie Bonneton, toute la bande de copains s’est de nouveau réunie du côté du Cap Ferret, pour de nouvelles aventures hautes en couleurs alors que bien des choses ont changé en dix ans. Et avec eux, les spectateurs de caresser l’espoir d’une nouvelle fresque célébrant l’amitié entre éclats de rire et poussées d’émotions. Dans ce second volet, Max (Cluzet) est parti se ressourcer dans sa maison du sud alors qu’il patauge dans un divorce houleux avec Véronique (Bonneton). Ses amis, qu’il n’a plus vus depuis trois ans, lui font la surprise de débarquer pour ses 60 ans. Mais la comédie du bonheur va vite s’effondrer. Il y a neuf ans, il était question de mettre des petits mouchoirs sur ses problèmes et ses douleurs. Aujourd’hui, il est question de les enlever, de les assumer, et de voir à quel point l’amitié peut être précieuse dans la tourmente.

Après la séduction, place au malaise. Il y a neuf ans, Les Petits Mouchoirs, souvent décrié par la presse pour son indécence émotionnelle, avait su nous emporter dans son maelstrom fait de rires et de larmes. Parce qu’aux contours d’une impression de nombrilisme bobo, Guillaume Canet avait réussi à injecter un peu de sincérité dans son ouvrage, et sans tutoyer les sommets pour se faire l’égal d’un Claude Sautet, le cinéaste était parvenu à offrir une belle célébration de l’amitié à travers une prise de conscience née dans le drame d’un décès. Un peu dans la veine de comédies dramatiques cultes telles que Les Copains d’abord et consorts, le tout avec une galerie de personnages qui dépassaient leur visage parfois agaçant pour devenir terriblement touchants et attachants. Mais neuf ans ont passé, les stars du film sont devenues l’incarnation de quelque chose de complètement déconnecté du public, et la sincérité d’antan a laissé place à un cynisme gluant qui rend cette suite tout simplement effroyable.

Au centre, des personnages insupportables et à vomir, que Canet ne rattrape jamais en cours de route pour les rendre sympathiques. Il essaie pourtant, maladroitement, poussivement, à l’image du film d’ailleurs, mais rien n’y fait. Régulièrement abject, Nous Finirons Ensemble ne tarde pas à devenir un enchaînement de scènes gênantes au possible, agencées dans un scénario proche du vide intersidéral et qui, pire, se croit génial et profond là où il n’est que misère. Cette suite tardive n’est qu’un long désagrément inconfortable et dérangeant qui transpire l’arrogance, l’égocentrisme et l’autosatisfaction. Tout ce que beaucoup avait critiqué dans le premier film (mais que l’on continue de défendre ici) est malheureusement indéfendable cette fois. Nous Finirons Ensemble est un festival de beaufitude incarnée dans des personnages méprisables, vulgaires et unidimensionnels, qui évoluent dans des situations malaisantes avec lesquelles Canet croit faire rire comme si rien n’était un problème. Sauf que l’on ne rit pas avec ce couple gay au paroxysme de la caricature gênante. Sauf que l’on ne rit pas avec ces parents qui se contrefoutent de leurs enfants (mention à ce personnage de nounou moquée alors qu’elle n’a de cesse d’essayer de sauver un bébé des griffes de cette bande égoïste et insouciante). Sauf qu’on ne rit pas de ces relations d’amitié qui oscillent entre petite hypocrisie et crasse méchanceté.

Mais dans l’œil de Guillaume Canet, il n’est pas question de se marrer dans un esprit de gaudriole gratuit. Il est question de montrer les travers de ces personnages pour mieux souligner leur évolution vers une « humanité » retrouvée. Soit, mais c’est raté. Peut-on rire de choses aussi sérieuses ? Bien évidemment que oui, mais tout dépend comment et c’est là que le talent entre en piste. Du haut de sa supériorité et de sa condescendance, Nous Finirons Ensemble n’est pas drôle. Sur le couple gay avec Benoît Magimel, il fait même pire qu’un Épouse-moi mon Pote, qui au moins assumait sa lourdeur délirante. Sur ces parents maladroits, il expose des scènes et dialogues profondément incommodants. Sur ces relations d’amitié, il banaliserait presque l’irrespect en en faisant un trait gagesque. Au final, reste seulement derrière le miroir sans teint de sa pseudo-morale loupée, une bande de bobos autocentrés qui se marrent entre eux, assis sur une montagne de vacuité. Et en chef d’orchestre de cette tragicomédie plus proche du tragique nauséabond que de la comédie intelligente, un Guillaume Canet qui ose se voir en nouveau Sautet ou Pialat. Rance et insultant. Surtout que Pialat savait diriger ses comédiens là où Canet laisse tout le monde en roue libre, au point de voir un Cluzet jouer les De Funès du pauvre dans des sommets de ridicule, et pas mieux côté Lafitte qui se voit réduit à un nouveau Jean-Claude Dusse du pauvre. Et puisqu’on évoque ce brave Jean-Claude, Les Bronzés Font du Ski est justement un parfait exemple de satire ironique faisant rire et grincer des dents sur la foi de personnages minables voire exécrables. Mais l’ami Canet se prend tellement au sérieux que le second degré échappe totalement à son film. Pénible.

BANDE-ANNONCE :

Par Wilfried R.

8 thoughts on “NOUS FINIRONS ENSEMBLE de Guillaume Canet : la critique du film

  1. Assez d’accord avec cette critique. Il est toujours dangereux d’écrire des suites de films. Voir les Bronzés 3 ou camping 3 totalement ratés. Là le réalisateur se plante car à force d’hésiter entre tragédie et comédie il se discrédite totalement. Un sel exemple, la scène du suicide de François Cluzet, se terminant dans 1 mètre d’eau à cause d’une longueur de cordage trop importante pour assurer une pendaison réussie.

  2. Je partage l’analyse de l’article sauf à dire que les petits mouchoirs étaient tout aussi nul
    Les acteurs surjouent et Canet ne sait pas traiter le genre satirique
    En outre beaucoup beaucoup trop long

  3. Délire total ! En fait, c’est exactement l’inverse, un film très réussi, attachant, très « vacances réussies » où tout le monde arrive fatigué, fait une pause, fait le point et en repart grandis. Un film de l’amitié !

  4. Haineux honteux quel acharnement gratuit quelle fatuité cette critique ce flingage est affligeant de la masturbation intellectuelle vous avez j’espère au moins pris du plaisir à vomir votre diatribe boursoufflée.

  5. J’espère que vous avez pris votre pied en démolissant le travail de toute une équipe. Comme il est facile de se cacher derrière un clavier.. heureusement nous n’avons pas besoin de vos critiques car nous sommes grands et pouvons juger par nous même. Je ne n’ai aucun respect pour votre travail puisque vous ne respectez pas le travail des autres. Je ne vous salue pas

    1. Merci de descendre le film, mais on se passe de cette destruction-analyse, chacun se fera sa propre opinion !
      Antony Boue au moins ne nous gâche pas notre plaisir.

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