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LA DAMNÉE de Abel Danan : la critique du film

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Nom : La Damnée
Père : Abel Danan
Date de naissance : 02 octobre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h20 / Poids : NC
Genre : Horreur

Livret de Famille :  Lina El Arabi, Ouidad Elma, Hicham Belaoudi

Signes particuliers : Un bon film d’horreur français.

Synopsis : Yara, une jeune marocaine de 25 ans venue étudier à Paris, n’a pas quitté son domicile depuis plusieurs mois, car elle est agoraphobe depuis son enfance en raison de terribles événements familiaux. Un soir, une mystérieuse apparition vient perturber son quotidien, et l’oblige à revivre ses pires craintes, la poussant au bord de la folie…

 

L’ANTRE DE LA FOLIE

NOTRE AVIS SUR LA DAMNÉE

Présenté en compétition au festival de Gérardmer, La Damnée marque les premiers pas dans le long-métrage du jeune réalisateur Abel Danan. Après les vampires sur son court-métrage Canines, c’est aux sorcières que s’attaque Abel Danan, plus particulièrement celles du folklore marocain.

Yara, une jeune marocaine venue à Paris pour ses études, se cloître chez elle quand une pandémie mondiale (le virus zéro, variation fictive du Covid) frappe la planète. Déjà instable mais sous traitement, l’isolement total va la faire basculer alors que des événements étranges se produisent et qu’une mystérieuse sorcière semble la poursuivre.

Film d’épouvante psychologique majoritairement en huis-clos dans un appartement de la capitale, La Damnée déploie une atmosphère profondément anxiogène et claustrophobique où s’affrontent folie et surnaturel. À moins que ce ne soit que de la folie ? À moins que ce soit réellement du surnaturel ? Abel Danan entretient le doute le plus longtemps possible en jouant habilement avec les marqueurs d’une pandémie similaire à celle que l’on a tous vécu collectivement avec le Covid en 2020. De quoi renforcer l’impact et le sentiment de connexion envers le personnage et son isolement à devenir fou.

Efficace, La Damnée exploite bien son postulat du huis-clos suffocant et se montre même plutôt malin tant dans sa manière de l’illustrer que dans le propos qu’il sous-tend. Au fur et à mesure que l’isolement dure, Yara bascule comme son appartement où tout lâche, d’un plafond victime d’un dégât des eaux à un néon capricieux. Les ordures et la vaisselle s’amoncelle, comme les traumas du passé qui deviennent de plus en plus envahissant dans l’esprit d’une gentille fille qui progressivement décline, disjoncte, dégringole physiquement et mentalement. Jusqu’à quel point peut-on vivre avec ses angoisses et ses traumas ? C’est toute la question. Et Lina del Arabi, qui donne de sa personne avec beaucoup intensité, n’est pas étrangère à la crédibilité de tout ça. Viscéral et parfois malaisant, cette première partie du film est épatante de maîtrise formelle, narrative et surtout horrifique. Le dernier tiers, plus explicatif, parvient à tenir le cap même s’il est inférieur. Film oppressant qui bouscule, La Damnée est un bon film d’horreur, énième preuve de la belle vitalité du genre français.

 

 

Par Nicolas Rieux

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