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LA 9eme VIE DE LOUIS DRAX d’Alexandre Aja : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : The 9th Life of Louis Drax
Père : Alexandre Aja
Date de naissance : 2015
Majorité : 21 juin 2017
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : Angleterre, USA, Canada
Taille : 1h48 / Poids : NC
Genre
: Drame, Thriller

Livret de famille : Aiden Longworth, Jamie Dornan, Sarah Gadon, Aaron Paul, Oliver Platt, Molly Parker, Barbara Hershey…

Signes particuliers : Une adaptation en demi-teinte.

QUELQUES MINUTES APRÈS LA CHUTE

LA CRITIQUE DE LA 9eme VIE DE LOUIS DRAX

Résumé : Le jour de son neuvième anniversaire, Louis Drax frôle la mort dans un accident. Bien décidé à connaitre les circonstances, le docteur Allan Pascal plonge dans une enquête qui va l’amener aux frontières du réel et du fantastique.

S’il enchaîne les films au poste de producteur, Alexandre Aja est en revanche  plus discret dès qu’il s’agit de se glisser derrière la caméra. A ce jour, le dernier long-métrage en date du français exilé aux Etats-Unis remonte à 2013, avec son mal-aimé Horns emmené par Daniel Radcliffe. Tristement privé de sortie en salles chez nous après une carrière outre-Atlantique houleuse où de nombreux problèmes de distribution l’auront conduit à faire un flop, La 9eme Vie de Louis Drax marquait le grand retour d’un Aja version réalisateur, ici à la tête d’une adaptation ambitieuse du célèbre roman de Liz Jensen. Initialement destiné à Anthony Minghella qui en avait acheté les droits avant son décès, l’adaptation a bien failli tomber aux oubliettes. Mais c’était sans compter sur la persistance de son fils, le comédien Max Minghella (Horns justement), qui l’a repris en main et en a conduit l’écriture. Pour resituer un peu, La 9eme Vie de Louis Drax narre l’incroyable histoire d’un petit garçon qui a enchaîné les accidents toute sa vie. Lors de son neuvième anniversaire, il glisse d’une falaise et tombe dans le coma. A l’hôpital, le docteur Allan Pascal va tenter de comprendre les circonstances de cet étrange accident.

Porter à l’écran Louis Drax n’était pas chose aisée, limite casse-gueule. Parce que la construction de son histoire est assez complexe, parce qu’elle entremêle beaucoup de choses dans sa narration, parce qu’elle croise plusieurs tons et registres très différents, et parce que le danger de se faire avaler par le sujet et la volonté de lui rendre justice, était bien réel. Loin de son registre de prédilection, bien que le film convoque quelques touches de fantastiques en toile de fond, Alexandre Aja a su s’en dépatouiller sans trop de dégâts, même si ce nouvel effort ne figurera sans doute pas parmi ses plus belles réussites. Il faut avouer à sa décharge, que le long-métrage sort dans une année marquée par le magnifique Quelques Minutes après Minuit de Juan Antonio Bayona, avec lequel il partage quelques thématiques, idées et motifs visuels. Mais si cette proximité ne pourra être reprochée au réalisateur, force est de constater qu’il n’affiche pas la même maîtrise que son homologue espagnol.

Sorte de film-puzzle remontant à rebours dans son histoire en se servant de ses voyages dans le passé pour faire progresser son histoire dans le présent, laquelle s’inscrit à cheval entre le drame familial, le thriller, la romance, le policier à enquête, la comédie burlesque ou le surnaturel fantasmagorique, La 9eme Vie de Louis Drax est une permanente oscillation, passant sans cesse de l’angoisse au merveilleux, du rire à la tristesse, du réel à l’onirique, du tangible à la rêverie métaphorique. Et Aja mène plutôt bien sa barque dans ce capharnaüm maîtrisé, même si on pourra lui reprocher quelques moments de confusion, davantage dus à une écriture qui manque un peu de fluidité pour faire glisser cette curiosité souvent troublante. Une écriture pas toujours fluide donc, illustrée par une mise en scène pas toujours bien imaginative, parfois même un peu terne, peinant à faire naître l’intensité qu’aurait réclamée cette histoire au fort potentiel émotionnel, lequel se dissipe d’ailleurs comme une brume matinale parce que le récit ne parvient pas à le saisir à vif, et parce que les comédiens rament pour l’incarner. Jamie Christian Grey Dornan se trimballe toujours ce cruel déficit de charisme derrière sa façade de bellâtre au jeu limité, la jolie Sarah Gadon alterne le meilleur et le moins bon, Aaron Paul est semi-convaincant, et le jeune Aiden Longworth n’est clairement pas le nouveau Jacob Tremblay.

Au final, on tombera un peu dans la  lapalissade enfonçant une porte ouverte mais en gros, La 9eme Vie de Louis Drax aurait pu être bien pire, comme il aurait pu être bien meilleur. Sans faire preuve de génie et troublé par un capital sympathie qui peine à s’imposer en raison d’une vision assez lisse déployée, il parvient au moins à s’offrir comme un modeste divertissement. C’est dommage car il semblait vouloir être bien plus que cela.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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