GRAND PARIS de Martin Jauvat : la critique du film

On a croisé un OFNI, il s’appelle Grand Paris. Du nom du projet de super métro express qui reliera à terme les principales villes de banlieue. Ça va être pratique pour le référencement du film sur Google, tiens. Bref. Donc outre le chantier XXL en cours, Grand Paris c’est aussi un film, un premier long-métrage du jeune réalisateur Martin Jauvat, dans lequel deux jeunes glandeurs de banlieue trouvent un objet bizarre sur un chantier du métro express. Persuadés d’avoir mis la main sur un trésor archéologique, ils se retrouvent embarqués dans une folle nuit aux quatre coins de l’île de France avce leur artéfact en poche.

De loin, Grand Paris rappelle un peu Les Étoiles Restantes de Loïc Paillard. Non pas que les deux films partagent un quelconque bout d’histoire ou des thématiques en commun, mais parce que leur existence repose finalement sur des choses simples assez similaires. Une allure très minimaliste (comprenez désargentée), un récit doucement lunaire, de nouvelles têtes à l’écran, des idées, une bonne louche d’humour, un soupçon de tendresse et une petite dose de poésie. Et voilà comment on livre un objet filmique non identifié. Une sorte de rêverie comique qui souffle une légère brise de fraîcheur dans le paysage actuel. Grand Paris est un petit film. En soi, un film presque inexistant sur la carte du cinéma. Mais justement, il existe. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour lui ça veut dire beaucoup. C’est fait avec trois bouts de ficelle mais surtout avec beaucoup d’amour et on se laisse embarquer sans résistance dans ce périple cocasse capable de partir dans n’importe quelle direction sans crier gare. C’est ça que l’on aime au fond dans ce genre de cinéma, cette liberté totale qui le rend imprévisible et au fond, savoureux.