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FRÈRES D’ARME de Sylvain Labrosse : la critique du film

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Spectateurs

Carte d’identité :

Nom : Frères d’arme
Père : Sylvain Labrosse
Date de naissance : 2020
Majorité : 14 juillet 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h21 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Vincent Rottiers, Kévin Azaïs, Pauline Parigot…

Signes particuliers : Un petit film au grand cœur.

 

 

ABEL ET CAÏN EN BRETAGNE

NOTRE AVIS SUR FRÈRES D’ARME

Synopsis : Emilijan et son jeune frère Stanko sont liés par un secret d’enfance qui les a contraints à quitter leur pays natal. Aujourd’hui, Emilijan s’est parfaitement intégré en France. Il travaille dans la zone portuaire de Brest et vit une histoire d’amour avec Gabrielle. Stanko, lui, vit dans la nostalgie du passé et attend impatiemment de rentrer au pays pour y retrouver leur vie d’avant. Tout bascule le jour où Emilijan lui annonce qu’il ne veut plus repartir…

En 1995, le rennais Sylvain Labrosse se faisait remarquer au festival de Cannes avec son court-métrage Virage Nord. S’il n’a jamais été inactif depuis, il lui aura fallu plus de 20 ans pour signer enfin son premier long-métrage. Et quel long-métrage ! Il devait sortir l’année dernière mais la pandémie a eu raison de son planning. Mais pas de sa sortie au cinéma. Deux ans après avoir été tourné, Frères d’armes s’apprête enfin à embraser les salles obscures. Drame familial porté par Vincent Rothiers et Kevin Azaïs, le film de Sylvain Labrosse suit les pas de deux frères immigrés puissamment liés par leur douloureux passé dans les Balkans. En France depuis de nombreuses années, l’heure est venue de faire des choix sur leur avenir et de se confronter aux non-dits qui les rongent depuis si longtemps.

Prix du Public au Champs-Elysées Film festival 2019, Frères d’armes est une tragédie fraternelle qui prend aux tripes. Un film puissant qui déploie ses émotions en faisant le choix d’un intimisme authentique plus que d’un lyrisme tapageur alors qu’il propose une relecture du récit biblique d’Abel et Caïn, les deux frères antagonistes symbolisant l’avènement du péché et le déclin de l’humanité. Ici, point de théologie à deux francs, Labrosse ne cherche pas à sur-intellectualiser son histoire à grands coups de métaphores pédantes. Ce qui bouleverse justement dans Frères d’armes, c’est la pureté de son histoire, la pureté de sa trajectoire, la pureté des sentiments conflictuels qu’il met en scène.. Et ce, sans jamais sombrer dans un manichéisme facile. Au contraire, les deux figures fraternelles demeurent aussi intéressantes l’une que l’autre, aussi follement attachantes, chacune à leur manière. Et le film de dérouler un récit d’envol contrarié par la peur de la perte.

Qu’il aurait été tentant de verser dans le mélodrame ampoulé aux ficelles aussi grosses que les cordages d’un bateau. Mais jamais Sylvain Labrosse ne se heurte à l’excès. Frères d’armes est digne, toujours, d’une justesse et d’une sensibilité qui fait mouche d’un bout à l’autre de ce drame aux accents fratricide dont le climax emporte les cœurs par sa force émotionnelle si saisissable. L’interprétation XXL de Vincent Rothiers et surtout Kévin Azaïs y est pour beaucoup dans ce que le film communique et dans l’intensité avec laquelle il le communique.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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