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FREAKY de Christopher Landon : la critique du film

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Spectateurs

Carte d’identité :

Nom : Freaky
Père : Christopher Landon
Date de naissance : 2020
Majorité : 23 juin 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h42 / Poids : NC
Genre : Épouvante, Slasher, Comédie

Livret de Famille : Vince Vaughn, Kathryn Newton, Celeste O’Connor…

Signes particuliers : Une revisite très sympathique.

 

 

QUAND FREAKY FRIDAY RENCONTRE SCREAM

NOTRE AVIS SUR FREAKY

Synopsis : Pas très sûre d’elle, Millie Kessler, 17 ans, tente de se faire remarquer le moins possible au lycée et de s’endurcir face aux sarcasmes des élèves les plus populaires. Jusqu’au jour où elle croise la route du Boucher, terrifiant tueur en série de la ville : sous l’effet du mystérieux poignard de l’assassin, Millie et son assaillant se retrouvent chacun dans le corps de l’autre ! La jeune fille ne dispose désormais que de 24 heures pour récupérer son corps – passé ce délai, elle restera coincée dans la peau d’un psychopathe de 50 ans ! Avec ses fidèles amis Nyla et Joshua, elle se lance dans une course contre la montre pour inverser le sort. Sauf qu’elle a le physique d’un tueur activement recherché par la police, tandis que le Boucher, lui, s’aperçoit que ressembler à une adolescente au visage angélique est une couverture idéale pour commettre son carnage…

Vous vous souvenez de Freaky Friday ? La comédie de Mark Waters avec Jamie Lee Curtis a pas mal inspiré le réalisateur Christopher Landon, spécialiste des petits slasher à concept rigolo. Après ses deux Happy Birthdead où un joli p’tit brin d’étudiante revivait en boucle la journée de sa mort assassinée par un tueur masqué en cherchant comment conjurer le sort, le cinéaste, roulant toujours pour le compte de l’écurie Blumhouse, reprend à son compte le principe de l’inversion des corps avec Freaky, un slasher humoristico-parodique où une ado se retrouve dans le corps d’un tueur en série sauvage… et vice versa. Grâce à l’aide d’une prof d’espagnol intermittente qui passe une tête dans le film juste histoire d’aider à faire avancer le script, elle comprend qu’elle a 24 heures pour accomplir un rituel et retrouver son corps auquel elle restera bloquée. Mais pour ça, encore faut-il échapper à la police qui traque le sadique dans toute la ville alors que dans le même temps, le vrai tueur s’éclate à zigouiller de l’ado par kilo-douzaine en utilisant son identité à elle !

Mercredi 11, jeudi 12 puis vendredi 13, un tueur masqué, une ville qui finit par « field », un campus ensoleillé, un mec qui s’appelle Strode, un style très vintage, des meurtres d’ados qui évoquent des souvenirs en pagaille… Christopher Landon étale pelletée de références aux plus grands classiques du slasher d’un bout à l’autre de son Freaky. C’est bien simple, y’en a partout ! Halloween I et II, Vendredi 13, Scream, Massacre dans le train fantôme, Massacre à la tronçonneuse… Le réalisateur des Happy Birthdead nous montre bien qu’il maîtrise le genre, qu’il connaît ses pépites sur le bout des doigts et qu’il a envie de jouer avec le spectateur et sa culture slasheresque. Sauf que faire le glouton du fan service et multiplier les clins d’œil amusés, ça ne suffit pas à faire un bon film. Et encore moins une bonne comédie horrifique.

En regardant Freaky, on se souvient lointainement de Tucker and Dale Fightent le mal, la petite réjouissance de Eli Craig sorti en 2012. Lui aussi s’amusait des codes du genre, lui aussi jouait avec notre nostalgie et nos souvenirs, lui aussi voulait faire frissonner et marrer. Sauf que lui y était arrivé. Parce que son film était une vraie réussite horrifique, ce qui lui donnait une assise pour supporter l’irruption d’un humour au passage inspiré et désopilant. Avec Freaky, Christopher Landon ne rencontre pas le même succès. Dans l’horreur, il se débrouille pourtant pas trop mal. Si l’on craignait que le côté gore du slasher soit gommé au profit d’un esprit plus PG-13 comme c’était le cas sur ses Happy Birthdead, on est vite surpris par l’entame du film très Scream dans l’âme. Le cinéaste montre qu’il n’a pas l’intention de laisser le sanguinolent sur le bord de la route et ses premières tueries sont très explicites, très graphiques, très old school aussi avec un fort esprit 80’s. Ok, il y aura du gore donc, bonne nouvelle, on va peut-être pouvoir profiter d’un vrai slasher des familles bien comme il faut. Mais quand la comédie entre en piste, Freaky déraille. Si le sanglant reste présent, l’humour lui patine car Landon n’exploite au final que sa mono-idée de l’échange des corps avec tous les passages obligés qu’elle va produire. Freaky tombe alors dans une certaine facilité dépersonnalisée. Très lambda, le film ne fait que recycler du connu sans vraiment apporter sa pierre à l’édifice. Plus embêtant, son comique est quand même assez pauvre et comme il est censé dicter l’une des deux branches motrices de l’ensemble…

Le vrai faible de Freaky est finalement sa conduite. Très paresseux, le film de Christopher Landon se met trop vite en mode pilotage automatique et s’il n’est finalement pas désagréable (grâce à son gore plutôt fun et surtout grâce à un Vince Vaughn qui fait le show en grand gaillard au look sadique habité par l’esprit d’une ado introvertie), il paye un scénario très simple, très mécanique et sans réelles surprises. Le résultat n’est pas désagréable dans l’absolu mais il est surtout trop peu mémorable et ambitieux.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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