Mondociné

DANCING PINA de Florian Heinzen-Ziob : la critique du film

Partagez cet article
Spectateurs

Nom : Dancing Pina
Père : Florian Heinzen-Ziob
Date de naissance : 2022
Majorité : 12 avril 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h52 / Poids : NC
Genre : Documentaire

Signes particuliers : Une passionnante plongée dans l’art de Pina Bausch par d’autres regards. 

Synopsis : Iphigénie en Tauride / Le Sacre du printemps. Au Semperoper en Allemagne et à l’École des Sables près de Dakar, de jeunes danseurs, guidés par d’anciens membres du Tanztheater de Pina Bausch, revisitent ses chorégraphies légendaires. Pour ces artistes, issus de la danse contemporaine, du hip hop ou du ballet classique, danser Pina, c’est questionner ses limites, ses désirs, et métamorphoser une œuvre tout en se laissant soi-même métamorphoser par elle.

 

LE SACRE DE PINA

NOTRE AVIS SUR DANCING PINA

Aux côtés de quelques autres, Pina Bausch est l’un des plus grands noms de l’histoire de la danse contemporaine. Son héritage n’a de cesse de perdurer, influençant encore aujourd’hui de très nombreux artistes à travers le monde. Parmi ses travaux les plus légendaires, Iphigénie en Tauride et sa version du célèbre Sacre du Printemps de Vasclav Nijinski. Deux œuvres que l’on retrouve au cœur de Dancing Pina, documentaire de Florian Heinzen-Ziob qui suit l’évolution de deux re-créations basées sur le travail de l’immense artiste allemande. D’un côté, en Europe du côté de Dresde, de jeunes danseurs guidés par d’anciens collaborateurs de Pina Bausch travaillent sur une nouvelle version « bauschienne » d’Iphigénie en Tauride. De l’autre, près de Dakar en Afrique du Sud, des danseurs africains revisitent son fabuleux Sacre du Printemps.

Dancing Pina est une plongée passionnante dans l’univers de Pina Bausch sous un nouvel angle, la métamorphose, la transmission, la réappropriation. Des documentaires sur l’artiste, il y en a eu une palanquée. Un nouveau n’aurait pas forcément apporter grand-chose à l’histoire artistique. Ce qui rend le travail de Florian Heinzen-Ziob si intéressant, c’est qu’il nous emmène au cœur du travail de Pina Bausch, au plus proche de son génie, disséqué selon un prisme différent. C’est par le travail d’autres qui essaient de le comprendre, que le spectateur est lui-même amené à se frotter au brio de ce qu’elle a pu produire. En somme, Dancing Pina, c’est comprendre Pina Bausch en essayant de travailler du Pina Bausch, en essayant de se ré-approprier Pina Bausch. Et par extension, Florian Heinzen-Ziob propose une réflexion pertinente sur la transmission, ou comment aborder l’œuvre d’une autre en la retravaillant selon un mélange de respect et de réinvention. Par leur travail de longue haleine, les jeunes danseurs de deux continents que l’on suit, cherchent à métamorphoser une base formidable tout en y apportant leur personnalité et leur univers sans trahir l’essence de ce à quoi ils se frottent. Du besoin de dépassement de soi (surtout pour faire face aux exigeantes chorégraphies de la maître) à l’émotion qui se dégage quand on parvient à toucher du doigt un début de perfection, Dancing Pina est une belle odyssée, un peu longue parfois, mais exaltante. Cela dit, le documentaire se destine essentiellement aux connaisseurs tant il s’avère pointu à l’égard de son sujet.

 

Par Nicolas Rieux

One thought on “DANCING PINA de Florian Heinzen-Ziob : la critique du film

  1. Un film totalement dédié à la danse avec une volonté d’exprimer le langage du corps plutôt que la perfection du geste. Mais cela n’exclut pas l’exigence, un travail intense et la précision.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux