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COMPAGNONS de François Favrat : la critique du film

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Nom : Compagnons
Père : François Favrat
Date de naissance : 2021
Majorité : 23 février 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Najaa BensaidAgnès JaouiPio Marmaï

Signes particuliers : La volonté de raconter une belle histoire, la finalité d’un film boboïsant et réac. 

Synopsis : À 19 ans, passionnée de street art, Naëlle est contrainte de suivre avec d’autres jeunes un chantier de réinsertion, sa dernière chance pour éviter d’être séparée de ses proches. Touchée par la jeune fille, Hélène, la responsable du chantier, lui présente un jour la Maison des Compagnons de Nantes, un monde de traditions qui prône l’excellence artisanale et la transmission entre générations. Aux côtés de Paul, Compagnon vitrailliste qui accepte de la prendre en formation dans son atelier, Naëlle découvre un univers aux codes bien différents du sien… qui, malgré les difficultés, pourrait donner un nouveau sens à sa vie.

ET C’EST REPARTI POUR UN TOUR

NOTRE AVIS SUR COMPAGNONS

Il y a sept ans, François Favrat signait le thriller dramatique Boomerang avec Laurent Lafitte et Mélanie Laurent. Un film que l’on avait trouvé « trop mollement confectionné pour convaincre ». Ironique quand on constate que c’est à peu près le même reproche qui pourrait être formulé à l’encontre de Compagnons, son nouveau long-métrage réunissant Agnès Jaoui et Pio Marmaï autour de la jeune Najaa Bensaid. Dans Compagnons, Naelle est ce que l’on pourrait qualifier de « jeune en difficulté ». Dans sa banlieue où règne l’incivilité et les trafics divers, cette forte tête passionnée de street art se fout dans la mouise après avoir provoqué un petit dealer. Pour s’en sortir, elle accepte (au départ à contrecœur bien sûr) une proposition, rejoindre la Maison des Compagnons de Nantes où, aux côtés de Paul, un Compagnon vitrailliste, elle sera formée dans son atelier. La chance d’une nouvelle vie ?

Le coup du film initiatique où une figure tutélaire prend sous son aile un(e) jeune paumé(e) pour l’aider à s’affirmer dans quelque chose qui pourrait bien être sa voie, on connaît par cœur. Il s’agirait presque de l’un des principaux canons fondateurs d’histoires. Parmi les nombreuses fois où il a été employé, il y a celle menant au film initiatique à tendance « sociale » où une figure tutélaire prend sous son aile un(e) jeune de banlieue pour l’aider à s’affirmer dans quelque chose qui pourrait bien être sa voie… et qui pourrait le sortir de sa condition misérabiliste. Donner une liste d’exemples reviendrait presque à dresser une catégorie de 100 titres sur SensCritique tant ils sont légions (mais à la va-vite, on pourrait jeter en vrac Les Héritiers, La Mélodie avec Kad Merad, Les Grands Esprits avec Podalydès ou encore Au Bout des Doigts avec Lambert Wilson voire même, d’une certaine manière, Les Choristes ou la comédie Intouchables). Compagnons vient donc s’ajouter à cette (trop) longue série rabâchant la même chose en changeant juste deux-trois éléments histoire de justifier un nouveau film. Cette fois, la figure tutélaire est Agnès Jaoui, la jeune en difficulté est Najaa Bensaid (La Colle, A 14 Ans) et le vecteur qui pourrait changer sa vie c’est Les Compagnons Du Devoir. Alors pour ceux qui ne connaîtraient pas, Les Compagnons du Devoir est un mouvement (dit le compagnonnage) où des « Compagnons » confirmés prennent sous leurs ailes des jeunes à partir de 15 ans pour les former à des métiers traditionnels. Ils pourront à leur tour devenir des « Compagnons » à savoir des membres certifiés de cette organisation et ainsi transmettre à leur tour en se targuant d’appartenir à cette confrérie vantant l’excellence. Une confrérie que l’on pourrait vaguement situer (en prenant deux-trois raccourcis) quelque part entre la secte et la franc-maçonnerie mais chut, on n’a rien dit.

Le plus gros problème de Compagnons n’est pas tant de s’inscrire dans un quasi sous-genre en soi, son plus gros problème c’est qu’en plus de reprendre un schéma éculé, il en reprend tous les passages obligés au point d’en devenir archi-lisible, pour ne pas dire archi-pré-lisible. Le film de François Favrat multiplie les éléments clichés et joue la carte du sur-paternalisme jusqu’à noyer tant son propos que son personnage. Et au final, ce qui devait être une « belle histoire » devient presque une « gênance » tant le film appuie à l’excès ce côté « pauvre jeune de banlieue semi-analphabète et d’origine que le bon blanc éduqué va sortir de sa fange ». Pourquoi pas en soi, ce type d’histoires doit bien exister mais la méthodologie de Favrat manque autant de finesse que d’intelligence.

Par Nicolas Rieux

3 thoughts on “COMPAGNONS de François Favrat : la critique du film

  1. Film délicieux qui n a d autre ambition que les relations humaines et la culture (au sens noble du terme)..qui devraient composer les bases éducatives aujourd hui…on en ressort « ..grandi « …

  2. Vous manifestez votre totale ignorance en rapprochant le Compagnonnage de la Franc-Maçonnerie. Quant à la dérive sectaire… No comment. Il y a ceux qui travaillent, et ceux qui œuvrent…

  3. Vous parlez de clichés éculés mais vous en ressortez deux en qualifiant le Compagnonnage de quasi secte et de parenté avec la franc-maçonnerie.

    Si vous connaissiez vraiment la société française vous sauriez que de nombreuses corporations ou groupements professionnels ont leur propre parler et leurs us et coutumes. Les Compagnons sont des hommes libres , de toutes confessions ou tendances politiques qui s’effacent devant l’Institution qui pousse le savoir faire à un idéal de perfection, de solidarité et d’humanité et de fraternité.

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