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BENNI de Nora Fingscheidt : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Systemsprenger
Mère : Nora Fingscheidt
Date de naissance : 2019
Majorité : 22 juin 2020
Type : Sortie en salles
Nationalité : Allemagne
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Helena Zengel, Albrecht Schuch, Gabriela Maria Schmeide

Signes particuliers : Un drame puissant porté par une impressionnante jeune comédienne de neuf ans.

ITINÉRAIRE D’UNE ENFANT PAS GÂTÉE

NOTRE AVIS SUR BENNI

Synopsis : Benni a neuf ans. Négligée par sa mère, elle est enfermée depuis sa petite enfance dans une violence qu’elle n’arrive plus à contenir. Prise en charge par les services sociaux, elle n’aspire pourtant qu’à être protégée et retrouver l’amour maternel qui lui manque tant. De foyer en foyer, son assistante sociale et Micha, un éducateur, tenteront tout pour calmer ses blessures et l’aider à trouver une place dans le monde. 

Il aura fallu quatre ans à la réalisatrice Nora Fingscheidt pour créer Benni. Quatre années durant lesquelles la cinéaste allemande aura mené des recherches, visiter des centres sociaux et parcouru tout ce que le cinéma mondial a pu proposer comme films sur l’enfance, des Quatre Cents Coups à Mommy en passant par Nobody Knows, Rosetta, Stand By Me… Une montagne de films visionnés non pas pour y piocher de quoi faire un gigantesque mashup mais au contraire, pour voir et étudier ce qui a déjà été fait, comment cela a été fait, et pour cerner les pièges à éviter. Une démarche ambitieuse mais nécessaire car Nora Fingscheidt souhaitait trouver sa propre voie/voix pour explorer un sujet finalement rarement abordé au cinéma : les enfants sauvages et indomptables. C’est comme cela que la réalisatrice revoit son enfance avec le recul, et cet intense travail de recherches devait finalement nourrir un film très important pour elle, très personnel. Un film qui s’est envolé vers la Berlinale où il a été judicieusement récompensé, avant de briller ensuite aux Arcs.

Plus que n’importe qui, les enfants ont besoin d’amour pour se construire. C’est en définitive le propos qui jaillit dans un torrent d’émotion au sortir de Benni, drame déchirant sur une gamine rejetée par sa mère et trimballée de foyer en foyer par l’assistance sociale. Benni est une enfant très difficile mais bien souvent, les difficultés ont une explication profonde. Peut-on naître « enfant à problèmes » ? Il n’y a pas besoin d’être pédopsychiatre pour affirmer que non. Beaucoup de choses entrent en ligne de compte, l’environnement social et familial en premier lieu. Benni décrypte avec justesse ce maillon psychologique essentiel à la construction de soi qu’est le besoin d’affection, ici maternelle, indispensable pour bien grandir, s’équilibrer. Parce qu’elle a manqué de beaucoup trop de choses, la petite Benni de Nora Fingscheidt est aujourd’hui un mélange de violence, de tendresse et de mal-être. Un mal-être qu’elle exprime comme elle peut, et qu’un travailleur social va essayer de capter. D’une grande sincérité derrière une fausse impression d’une prise d’otage émotionnelle, Benni est un cri perturbant porté avec puissance par la jeune Helena Zengel, incroyable révélation de cette pépite brute de décoffrage. Benni laisse des traces et peut-être quelques larmes, de colère et d’émotion.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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