Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Walk of Shame
Père : Steven Brill
Livret de famille : Elizabeth Banks (Meghan), James Marsden (Gordon), Gillian Jacobs (Rose), Sarah Wright (Denise), Ken Davitian (le chauffeur de taxi), Alphonso McAuley (Pookie)…
Date de naissance : 2014
Majorité : 21 mai 2014 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 1h37
Poids : Budget 15 millions $
Signes particuliers (+) : Elizabeth Banks met du coeur à l’ouvrage pour animer cette gentille comédie qui se transforme vite en ode humoristique à son sex-appeal.
Signes particuliers (-) : Trop facile, trop sage, trop limité, trop insipide, Blackout Total glisse très rapidement du sympathique vers un doux ennui par manque de folie et d’originalité.
DRAMES DE L’HISTOIRE vs DRAMES PERSONNELS
LA CRITIQUE
Résumé : Meghan, présentatrice télé d’une trentaine d’années, a passé une sale journée. Non seulement elle vient de se faire larguer par son fiancé, mais elle n’a pas obtenu la promotion qu’elle convoitait… Pour lui remonter le moral, ses copines l’emmènent faire la fête toute la nuit. Mais le lendemain matin, elle se réveille dans le lit d’un parfait inconnu, sans argent, ni téléphone portable. Alors qu’elle parvient tout de même à consulter sa messagerie vocale, elle apprend qu’elle est de nouveau en lice pour décrocher le boulot de ses rêves. Arrivera-t-elle à temps à la chaîne de télé pour passer une audition ? Rien n’est moins sûr… L’INTRO :
Acteur dont la carrière sur grand écran n’a jamais vraiment décollée, Steven Brill s’est rapidement tourné vers la mise en scène pour accomplir ses rêves de cinéma. Le réalisateur s’est spécialisé dans la comédie où on lui doit quelques insipides Adam Sandler-eries telles que Mister Deeds ou Little Nicky. Avec Blackout Total, il signe une de ces gentillettes petites comédies américaines estivales sans prétention autre que divertir avec légèreté, le tout en se rinçant l’œil devant la plastique parfaite de la sexy Elizabeth Banks, qui porte littéralement sur ses épaules le récit de cette folle nuitée délirante où tout part en vrille pour une pauvre journaliste malchanceuse, embarquée dans un amoncellement de galères qui vont faire effet boule de neige, animant ainsi un joyeux cauchemar sans fin qui va de mal en pis.
L’AVIS :
Blackout Total porte tous les oripeaux et les stigmates de la comédie de seconde zone, film-concept au pitch léger comme un mouchoir en papier, s’essayant au gentiment déglingué en passant en revue tous les clichés possibles caractérisant le vaste Los Angeles, au gré des mésaventures de sa sympathique héroïne dont le chemin de croix va finir par devenir un long parcours de galérien nécessaire, initiatique et libérateur. Le cinéaste cite en référence l’Odyssée d’Homère, nous, on y verra plutôt un ersatz du Crazy Night de Shawn Levy (avec Steve Carell et Tina Fey) mais en version très sage et surtout légèrement fainéante. Malgré l’énergie déployée par l’attachante comédienne qui donne de sa personne dans sa terrible robe moulante jaune poussin, pour essayer de faire vivre cette douce folie délurée, Blackout Total reste bien trop terne et poussif pour réussir à nous entraîner dans son affaire virant rapidement au lourdingue, plus proche du subrepticement grotesque que du génie comique décomplexé. Brill peine à emballer par manque de folie d’écriture et ses effets humoristiques à base de quiproquos lassant de redondance, finissent par tomber dans le no man’s land du regardable sans réel déplaisir mais sans provoquer non plus le moindre sourcillement, alors que l’accumulation de situations toutes plus éculées les unes que les autres nous pousse doucement vers un semi-ennui. Une fausse bouffée d’air frais prévisible et formatée selon un modèle commercial peu inspiré qui n’a rien de honteux en soi mais qui vire vite au passe-plat déroulant son enchaînement mécanique de sketches. Et le film de s’oublier aussi sec.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux