Mondo-mètre
Nom : Bad Grandpa
Mère : Jeff Tremaine
Livret de famille : Johnny Knoxville (Grand-père Irvin), Jackson Nicoll (Billy), Greg Harris (Chuck), Georgina Cates (Kimmy)…
Date de naissance : 2013
Majorité au : 11/12/03 (en salles) / 23 avril 14 (en vidéo)
Nationalité : USA
Taille : 1h32
Poids : 15 millions $
Signes particuliers (+) : Mauvais film de cinéma, ce nouveau délire de la bande des Jackass pourra éventuellement satisfaire les fans purs et durs.
Signes particuliers (-) : Mauvais sur le plan cinématographique (mais ça, on s’en doutait), ce ramassis de caméras cachées et autres séquences tournées s’amuse à faire de la provocation vulgaire une profession de foi affligeante qui ne mène à rien. Aucun intérêt, même pas drôle et pire, d’une ringardise absolue.
DANS LE NÉANT DE LA DÉBILITÉ, PERSONNE NE VOUS ENTEND CRIER
LA CRITIQUE
Résumé : Le vieux Irving Zisman, quatre-vingt-six ans, parcourt les Etats-Unis avec un improbable compagnon : son petit-fils de huit ans, Billy.L’INTRO :
L’équipe de trublions tarés des Jackass fait son retour au grand écran avec pour la première fois, un long-métrage de fiction. Traditionnellement, leurs précédents méfaits ont toujours été estampillés « documentaire » (à défaut de trop savoir où classer leurs bêtises régressives). Avec Bad Grandpa, ils resurgissent avec une histoire, un script, des comédiens et tout le toutim. Bref, un vrai film de cinéma à mille lieux de leur crédo ? Minute, pas si vite papillon… Un peu à la manière du Borat de Sasha Baron Cohen, Bad Grandpa est en réalité un mélange de fiction écrite et de caméras cachées improvisées, imaginées pour être insérées dans la logique du scénario auquel toute la bande a participé y compris… Spike Jonze. Oui, oui, on parle bien du talentueux bonhomme derrière Dans la Peau de John Malkovich, Adaptation ou Her. Un fidèle de la bande avec lesquels il collabore depuis des années, généralement en tant que scénariste et surtout producteur voire parfois même acteur. Jeff Tremaine est à la réal mais l’événement est surtout le retour devant la caméra de l’emblématique Johnny Knoxville, l’acteur fou ayant pris quelques distances depuis deux ans suite au décès d’un acolyte. Il est donc ce fameux Bad Grandpa, pépé acariâtre, vulgaire, exécrable, inconscient et complètement dévissé du ciboulot, qui se retrouve du jour au lendemain avec un encombrant petit-fils sur les bras qu’il doit conduire chez son père, dans un autre État.L’AVIS :
Amis de la finesse et de la poésie, bonsoir. Au sens propre, on veut dire, car vous pouvez aller vous coucher ou vaquer à vos occupations, Bad Grandpa n’aura strictement rien qui pourrait vaguement vous interpeller. Ce n’est pas une nouvelle de première main que les Jackasseries sont des crétineries qui s’emploient à battre des records de débilité assumée dans une foire foutraque où les clowns en présence sont aussi pathétiques qu’une troupe de musiciens alcooliques jouant avec de l’accordéon avec leurs genoux. Mais cette fois, la team semble s’être surpassée avec ce modèle de nullité crasse qui donnerait presque envie d’aller ensuite se taper un bon bouquin de 700 pages signé Heidegger histoire de se laver le cerveau avant d’attaquer le visionnage d’un film contemplatif ouzbèke de 5h30 sur l’histoire d’amour entre une femme aveugle et un fermier muet dans les plaines de l’Oural pour retrouver un semblant de sensibilité oculaire. La vache, que c’était douloureux…Jusqu’à présent conditionnés au slapstick avec des pitreries expérimentales où généralement il était question de faire marrer en se faisant mal un peu partout dans des gags potachement cons, les Jackass passent cette fois-ci la vitesse supérieure avec la caméra cachée de mauvais goût. Bad Grandpa est une enfilade interminable de situations provocatrices filmées en pseudo cachette. On a droit à un faux enterrement qui part en sucette quand le cadavre tombe du cercueil, à un pépé qui essaie d’envoyer son petit-fils par la Poste etc… le tout bien entendu filmé soi-disant sous le manteau, c’est à dire comme on peut et avec une absence totale de sens artistique. En même temps, le but n’était clairement pas de faire du Kubrick. Reste du coup dans ces cas là l’efficacité d’un humour bas du front et régressif censé soutenir une couillonnade ras du bulbe. Et là… On atteint quelques sommets dignes d’un triple Empire State Building.D’une bêtise éprouvante associée à une vulgarité qui ferait passer un candidat de Secret Story pour un génie siégeant à l’Académie Française, Bad Grandpa est par ailleurs aussi drôle qu’une journée à regarder la Chaîne Parlementaire ou une pub pour les animaux abandonnés soit un mélange de tragique navrant et de révoltant devant l’effort d’abrutissement ravageur opéré. Autant dire qu’il est préférable d’ingérer une petite dose de Prozac avant de se lancer, histoire de tuer dans l’œuf toutes envies suicidaires en cours de projection d’un film qui en fait n’en est pas un, accessoirement une comédie qui n’en est pas une. Pas drôle pour un sou et aussi vilain qu’une pintade estropiée, Bad Brandpa redéfinit le concept de nanar dans une ânerie délirante éprouvante de ringardise.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux