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BABYCALL (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Babycall
Parents : Pal Sleutone
Livret de famille : Noomi Rapace, Kristoffer Joner, Vetle Qvenild Werring, Henrik Rafaelsen, Stig Amdam…
Date de naissance : 2011
Nationalité : Norvège
Taille/Poids : 1h36 – 3,3 millions €

Signes particuliers (+) : Un bon départ (mais qui s’avèrera être un faux départ) avec une ambiance angoissante et une psychologie du personnage principal très intéressante.

Signes particuliers (-) : Assez monotone, sans grande imagination et prévisible. Un pseudo-twist foireux qui décrédibilise tout.

 

NOOMI PASSE ET REPASSE

Résumé : Fuyant son ex-mari violent qui a manqué de peu de tuer son fils, Anna et son bambin sont relogés dans un lieu tenu secret. Mais la peur d’être retrouvée la hante quotidiennement…

S’engouffrant dans la brèche de la vitalité du cinéma d’horreur et de terreur à la nordique, Babycall est le quatrième film du réalisateur norvégien Pal Sleutone (oui, je sais, c’est dur) qui en signe aussi au passage le scénario, après son plutôt bien côté Next Door, en 2005. Offrant un rôle fort de femme psychologiquement blessée et terrifiée par son récent passé traumatisant à l’actrice Noomi Rapace, révélée par la trilogie scandinave des Millenium (et qui est vachement moins moche du coup, à la normale), Babycall est surtout pour le cinéaste, l’occasion de signer un film à la croisée des chemins entre du Polanski, du Hitchcock et l’esthétique épurée sur un tempo lent et angoissant comme le voisin suédois Morse.

Film austère s’évertuant à développer une ambiance lourde et oppressante, Babycall nous colle aux côtés de son omniprésente héroïne, femme traumatisée se sentant traquée, ne parvenant pas à se défaire du drame vécu et vivant dans la peur et l’angoisse constante. Anna est sur le qui-vive, paniquée au moindre événement, bruit ou anormalité, couvant son enfant dans un protectionnisme démesuré et étouffant. Une angoisse permanente qui conduit progressivement la jeune femme au bord de la folie psychotique, anticipant et imaginant le drame possible, hallucinant parfois, dérivant vers l’hystérie. Pal Sleutone cerne bien la psychologie de son héroïne sur laquelle il s’attarde grandement à retranscrire toute sa terreur mentale de sa protagoniste qui petit à petit, la dévore de l’intérieur au point de brouiller l’écart qui sépare la réalité du cauchemar. En ajoutant une sous-intrigue fantastique accroissant la peur panique et désormais plus maîtrisable pour une Anna au bord de la rupture, le metteur sn scène cherche à signer un thriller aux accents horrifiques fonctionnant entièrement sur une atmosphère légèrement fantastique, légèrement horrifique mais dans tous les cas prenante d’angoisse sourde.

Pal Sleutone semble aimer, adorer son personnage, lui cédant l’entièreté de son film et c’est probablement là son erreur. Il en oublie ainsi de développer une quelconque intrigue autour d’un film uniquement centré sur le basculement psychologique progressif d’une femme mais dans lequel il ne se passe finalement pas grand chose. Assez ennuyeux, on peine à entrevoir vers quoi se dirige un film énigmatique et bien mystérieux laissant planer le doute sur ses intentions comme sur son discours et sa finalité. Et quand celle-ci tombe, le constat est amer. Sleutone nous assène un twist final faisant la lumière sur toute la direction prise par le film et expliquant les intentions que l’on avait tant de mal à percevoir. Tout s’éclaire. Et c’est à se demander si l’on n’aurait pas préféré rester dans le noir. Sortant de son chapeau un « truc » aussi éculé que ringard depuis des années, Babycall prend toute sa pleine mesure alors que dans le même temps il s’effondre lamentablement. Cette fin vient apporter cohérence et logique à un film qui paraissait en être dénué jusque là et qui prend enfin une unité d’ensemble. Dommage que le résultat à postériori, ne soit finalement qu’une fumeuse entreprise décevante nous faisant errer une heure et demi durant dans des méandres psychologiques pour nous affliger d’une explication comme on ne veut plus en voir au cinéma à force d’avoir trop souvent tirer sur la corde de la chose. Alors qu’on commençait en prime à la voir venir depuis un moment, sans certitude, tout en espérant que Sleutone ne nous conduisait pas droit dedans vers une telle ânerie, le final de Babycall vient détruire tout un film qui déjà, était fort ennuyeux et pesant. Reste la belle prestation de Noomi Rapace et une belle écriture de son personnage bien qu’il ait tendance à trop phagocyter un récit trop auto-centré sur lui. Primé à Gerardmer, Babycall est un exercice d’écriture intéressant mais bancal en souffrant d’une absence de rythme handicapante.

Bande-annonce :

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