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AMERICAN NIGHTMARE alias THE PURGE – critique

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Carte d’identité :
Nom : The Purge
Père : James DeMonaco
Livret de famille : Ethan Hawke (James), Lena Headey (Mary), Adelaide Kane (Zoe), Max Burkholder (Charlie), Tony Oller (Henry), Rhys Wakefield (Polite), Edwin Hodge (l’intrus), Tisha French (Mrs Halverson)…
Date de naissance : 2013 (sortie le 07/08/13)
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h25 – 3 millions $

Signes particuliers : Plus un thriller/survival qu’un film d’épouvante mais efficace et distrayant, soutenu par un postulat de départ posant un contexte original.

 

LE SUCCÈS SURPRISE RÉCOMPENSANT LA QUALITÉ ?

Résumé : Depuis l’effondrement du système traditionnel, les États-Unis sont dirigés par un nouveau type de gouvernement qui, pour enrayer la spirale de la crise et de la criminalité, a mis en place annuellement, la nuit de la « Purge ». une nuit où tous les crimes sont légalisés l’espace de 12 heures. Comme une bonne majorité de gens riches, les Sandin s’y prépare en s’enfermant chez eux, protégés par leur système de sécurité coûteux. Mais un grain de sable va briser leur tranquillité confortable…

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The Purge est la belle histoire du moment outre-Atlantique. Cette série B aux allures de survival horrifique, s’est hissée à la surprise générale en tête du box-office américain à sa sortie, devançant notamment le blockbuster de M. Night Shyamalan, After Earth, emmené par Will Smith et son fils Jaden. Un succès inhabituel pour un film de genre comme on en voit de temps en temps, Blair Witch ou Saw peuvent en témoigner. Pourtant, pas de stars indestructibles et ultra-bankable au générique de ce second long-métrage de James DeMonaco (après Staten Island), réalisateur dont a aperçu aussi le nom pour son travail de scénariste ou producteur sur des films comme Le Négociateur de F. Gary Gray ou le remake Assaut sur le Central 13, sur le plateau duquel il fera la connaissance du comédien Ethan Hawke, devenu depuis un fidèle ami. Hawke, déjà présent dans son premier film en 2009, renouvelle l’expérience avec DeMonaco et sera la caution sur laquelle se montera ce projet de thriller en huis clos. Un projet à tout petit budget (3 millions $) qui se remboursera dès son premier jour de sortie, véritable aubaine marquant la fructueuse association de deux firmes ayant le vent en poupe dans le cinéma de genre, d’un côté la Blumhouse Productions du renifleur de bonnes affaires Jason Blum (derrière des succès comme Paranormal Activity, Sinister ou Insidious) et de l’autre Platinum Dunes, la société de Michael Bay spécialisée dans l’horreur et les reboots de classiques du genre (Vendredi 13, Amytiville, Massacre à la Tronçonneuse ou Freddy).

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Programmé en France pour le 07 août prochain, la grande question qui se pose pour nous concernant The Purge (qui sortira sous le titre d’American Nightmare, chose aisément compréhensible vu l’ambiguïté qu’aurait insinuée le titre original) est : le succès est-il le reflet de sa qualité ? Car il faut bien l’avouer, la bande-annonce du film était méchamment alléchante et laissait espérer une bonne petite péloche nerveuse et terrifiante, séduisante d’une part pour son côté survival avec sa famille assaillie par de mystérieux agresseurs et retranchée dans sa maison transformée en forteresse, et d’autre part (et surtout) pour le contexte de départ de son histoire, prenant place lors de la redoutée nuit de « la purge ». Kézako ? En deux mots, une tradition annuelle instaurée dans un futur proche par le gouvernement américain confronté à la pire crise socio-économique de son histoire. Pour endiguer la montée record de la criminalité et la pauvreté galopante, le nouveau type de gouvernement a l’idée au demeurant folle mais qui s’avérera être un terrible succès, de légaliser tout type de crime commis l’espace de 12 heures chaque année. Ainsi, pas besoin d’être dans l’illégalité les 363 autres nuitées et surtout, la population dite « faible » (comprenez clochards, pauvres, parias etc. qui n’ont pas les moyens de se protéger en se procurant des systèmes de sécurité ultra-performants) diminue drastiquement pour laisser place aux nantis que l’Etat aime tant pour les impôts qu’ils payent. Un moyen de se diriger vers une société « propre » et « fortunées » et de créer un Etat riche pour riches s’assainissant de ses « rebus » jugés médiocres. Gerbant mais voilà, l’Amérique n’a jamais été aussi florissante !

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Sur la base de ce postulat plutôt malin et original, James DeMonaco accouche en effet d’un thriller plutôt solide au demeurant, et d’une facture honnête et efficace. Ceux qui s’attendaient fermement à une bonne série B énervée et flippante, risqueront en revanche d’être déçus. Plus un petit thriller en forme d’actionner distillant quelques moments tendu, American Nightmare fonctionne un peu sur le principe d’un Assaut ou d’un Panic Room pour parler plus moderne. En gros, pas mal de tension et d’action, mais en revanche, rien qui ne viendra satisfaire les amateurs d’horreur car clairement, l’exercice de James DeMonaco n’en est pas un.

The Purge

Pas désagréable sur le principe, il faut tout de même se rendre à une évidence, sans ce bouche-à-oreille inattendu dû à son succès chiffrés au box-office, on aurait certainement pas autant parler de The Purge qui, sans être une, est loin de la pépite espérée. Série B correcte, réalisée et conduite sans génie mais regardable et distrayante sans s’avérer mémorable, elle est essentiellement une énième relecture du Assaut carpenterien (pas étonnant de la part du scénariste de son remake direct) sans une folle originalité autre celle proposée par son postulat de départ, maligne et intéressante critique de la société américaine qu’il essaie de développer à son mince niveau. Mais cousu de fil blanc, prévisible avec ses clichés détournés (le héros est un anti-héros cynique caricatural) et avec les ficelles de son intrigue trop vite dévoilées, The Purge est par ailleurs handicapé par son final théâtralisé qui bascule dans le grand n’importe quoi à mi-chemin entre le grotesque et l’incohérent. L’excitation de le découvrir s’évapore finalement très (trop) vite passé le plaisir de l’immédiateté avec une amère sensation de frustration et déception. N’est décidément pas un Fincher ou un Carpenter qui veut.

Bande-annonce :

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