Nom : Absolutely Anything
Père : Terry Jones
Date de naissance : 2015
Majorité : 12 août 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de famille : Simon Pegg (Neil), Kate Beckinsale (Catherine), Robin Williams (le chien), Rob Riggle (Grant), Sanjeev Bhaskar (Ray), Joanna Lumley (Fenella), Marianne Oldham (Rosie), Eddie Izzard (le directeur), Terry Jones (un alien), Michael Palin (un alien), John Cleese (un alien), Terry Gilliam (un alien), Eric Idle (un alien)…
Signes particuliers : Les Monty Python sont de retour et recrute Simon Pegg dans leur équipe pour leur nouveau film marquant, au passage, l’une des dernières performances de Robin Williams.
LES MONTY PYTHON SONT DE RETOUR !
LA CRITIQUE
Résumé : Neil Clarke, un enseignant désenchanté, amoureux de sa voisine du dessous qui sait à peine qu’il existe, se voit attribuer par un conseil extraterrestre le pouvoir de faire absolument tout ce qui lui passe par la tête. Neil l’ignore mais la manière dont il va se servir de ce nouveau pouvoir va dicter le destin de l’humanité. Un seul faux pas de sa part et les extraterrestres anéantiront la planète Terre.L’INTRO :
Il y a des projets comme ça où rien que les noms en présence excitent immédiatement le nerf reliant directement notre globe oculaire à la case « nostalgie » de notre cerveau. Absolutely Anything est de ceux là puisqu’il marque le grand retour de la troupe des Monty Python, ces farceurs anglais qui avaient tant déridé nos zygomatiques avec les bijoux d’humour britanniques cultes qu’étaient Le Sens de la Vie, Sacré Graal ou La Vie de Brian. Au cinéma, la troupe s’est faite très rare de nos jours, même si leur dernière apparition ne remonte qu’à 2012, avec l’animé A Liar’s Autobiography : The Untrue Story of Monty Python’s Graham. Pour Absolutely Anything, non seulement tous les Monty Python reprennent du service (exception faite de Graham Chapman, bien entendu, décédé en 1989), mais ils s’associent en prime à une nouvelle génération du comique anglais en offrant le premier rôle de leur nouveau méfait, à l’irrésistible Simon Pegg, qui a toujours ouvertement confessé sa passion pour la bande. Et histoire de compléter une distribution éclatante, le tristement disparu Robin Williams, dont c’est là l’un des derniers rôles, fait également partie de l’aventure en prêtant sa voix au chien de Neil Clarke, aspirant écrivain qui va se retrouver du jour au lendemain, doté du pouvoir de réaliser tout ce qu’il veut, pouvoir accordé par des extraterrestres désireux de tester les humains pour savoir si leur race mérite d’exister dans le paysage intergalactique. Amis du loufoque, bonjour, les Monty Python sont de retour !L’AVIS :
La troupe est de retour, mais la question était de savoir si leur talent les avait suivi jusque vers ce nouveau long-métrage tardif. Une chose est sûre, le potentiel de Absolutely Anything était dément. Non pas pour sa folle originalité, Jim Carrey s’en était déjà amusé chez Tom Shadyac avec Bruce Tout-Puissant, mais placé entre les mains des Monty Python avec toute leur drôlerie loufoque et leur sens de l’observation grinçante du genre humain, il avait la possibilité de s’exprimer dans une toute autre dimension, moins régressive et clownesque, et assurément plus fine et intelligente. C’était en tout cas ce que l’on attendait de ce rendez-vous avec la crème anglaise, mais malheureusement, triste constat, les retrouvailles sont partiellement gâchées.Non pas que Absolutely Anything ne soit pas drôle, au contraire. La troupe trouve le moyen de faire rire au détour de pas mal de gags usant du concept de l’être humain capable de réaliser tout ce qu’il souhaite mais qui va s’enliser dans le grand n’importe quoi à force de ne pas avoir l’acuité nécessaire pour maîtriser son nouveau pouvoir. Et les Monty Python, non sans un joyeux cynisme grinçant, de plaisanter avec l’égoïsme et le nombrilisme du genre humain, sa petitesse médiocre et son avidité destructrice dès lors qu’un petit pouvoir le place au-dessus des autres ou lui permet de satisfaire à tous ses caprices. Mais le vrai problème de Absolutely Anything, c’est que les Monty Python tourne autour de leur concept pendant 1h30 sans trop savoir quoi en faire. Peinant à développer une intrigue qui viendrait soutenir adroitement leur ressort comique unique, les voilà qui se retrouvent à livrer un long-métrage décevant dans ses ambitions, un peu rabougri et replié sur son idée, qu’il ne parvient pas à exploiter pour autre chose que pour son potentiel humoristique assorti à un très vague questionnement autour de la morale personnelle. Et au final, Absolutely Anything de lasser à répéter les mêmes blagues tournées différemment d’un bout à l’autre. S’il reste plaisant et aléatoirement amusant, ce dernier effort « Monty Pythonesque » n’a plus le lustre d’antan, ni la férocité, ni la verve, ni l’inspiration. Reste Simon Pegg, qui met beaucoup de cœur à l’ouvrage face à la toujours aussi fade Kate Beckinsale et le plaisir de retrouver ces joyeux drilles, qui n’apparaissent cependant que via leurs voix, prêtées à des extraterrestres scrutant notre monde et nous-même avec dépit et consternation. Peut-être justement le vrai message adressé par les farceurs britanniques dans cet effort un peu trop léger pour convaincre vraiment.
LA BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux