Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : Fences
Père : Denzel Washington
Date de naissance : 2016
Majorité : 22 février 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h18 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Denzel Washington, Viola Davis, Stephen Henderson, Jovan Adepo, Russell Hornsby, Mykelti Williamson…
Signes particuliers : Denzel Washington mériterait bien un nouvel Oscar.
DENZEL N’EST PAS QU’UN GRAND ACTEUR
LA CRITIQUE DE FENCES
Résumé : Dans les années 1950 à Pittsburgh, Troy Maxson, ancien joueur de la Negro League de baseball, est devenu éboueur. Il vit aujourd’hui avec son épouse Rose, son fils Cory et son jeune frère Gabriel, ancien soldat handicapé suite à une blessure à la tête.
Pour son troisième long-métrage en tant que réalisateur, dix ans après The Great Debaters, Denzel Washington adapte la célèbre pièce de théâtre d’August Wilson, Fences, récompensée du prix Pullitzer en 1987. L’histoire d’un père afro-américain dans l’Amérique des années 50, qui porte les cicatrices d’un passé difficile au point d’en faire subir les conséquences aux siens, ses deux fils, sa femme, son frère handicapé ou son meilleur ami. Un rôle en or que Denzel Washington n’a pas hésité à endosser, multipliant les casquettes comme il l’avait fait sur ses deux précédents longs-métrages. Sa performance remarquable et remarquée, lui aura valu une nomination à l’Oscar, sa partenaire Viola Davis ayant quant à elle raflé un Golden Globe bien mérité.
Fences n’est pas un film fait pour plaire. C’est un film fait avec le cœur, avec les tripes, avec l’âme. Car Fences n’a pas d’intrigue à proprement parler, pas de péripéties ou de rebondissements pour le rythmer, pas de suspense pour tenir le spectateur en haleine. Fences n’a pour lui, que son formidable personnage central, ce père que l’on tente de cerner, au fil de ses échanges ou confrontations avec les siens. Petit à petit, il se dévoile, volontairement ou involontairement, petit à petit, son passé et son vécu se dessinent, éclairant son présent et posant les premières pierres de son avenir, expliquant ce qu’il est, d’où il vient, pourquoi est-il ainsi, entre la joviale bonhommie et la dureté intransigeante. Et progressivement, avec minutie et intelligence, Denzel Washington de brosser le portrait d’un homme complexe au caractère complexe, tour à tour fascinant ou irascible, aimant ou cruel, philosophe ou entêté, attachant ou antipathique. Un rôle difficile, fort, exigeant, sans cesse sur le fil, et que l’acteur-réalisateur embrasse dans toute sa vertigineuse splendeur, livrant au passage, l’une des prestations les plus étourdissantes de sa carrière, pourtant bien riche en performances exceptionnelles.
On pourra voir dans Fences, un long tunnel verbeux, « monocentré » sur un personnage épuisant d’égocentrisme, sorte de figure excessivement grandiloquente, qui a ce don de rebuter par son omniprésence pesante. Oui, Fences est long. Oui, Fences est bavard. Oui, Fences tourne entièrement autour de ce paternel exténuant. Mais les défauts que lui reprocheront certains, seront exactement les qualités que loueront d’autres. Fences est le genre de film à diviser, le genre de film qui parlera à la sensibilité personnelle de chacun, sans qu’aucun ne détienne la vérité. Valsant avec ivresse tout autour de son imposante figure patriarcale qui a cette force de remplir l’espace, Fences capture des tranches de vie et parle à travers elles, de l’existence, de spiritualité, d’amour, d’amitié, de loyauté, de la discrimination, de la vieillesse, de la fierté, du sens du devoir, de l’honnêteté et de l’honneur, des conflictuelles relations père-fils, des erreurs du passé que l’on assume ou que l’on se reproche à jamais… Beaucoup de choses animent cette fabuleuse composition dramatique de Denzel Washington, trônant supérieurement dans le registre du cinéma « théâtral ». Si la sagacité de la mise en scène s’y fait discrète, l’écriture et le montage auront en revanche plus de mal à cacher leur génie. Fences repose sur une construction dont la finesse n’a d’égale que sa virtuose adresse. Pendant longtemps, on ne comprend pas bien où l’œuvre se dirige, avec un tel personnage aussi captivant à l’écran que frustrant avec ses contours flous. Puis il parle. Encore et encore. Sans arrêt. Verbiage inutile ? Jamais. Sans même que l’on s’en rende compte, ces longues tirades déclamées jusqu’à la lie, construisent le protagoniste, édifient son background, et nuancent son image et notre ressenti à son égard, alors que le spectateur assiste à un étalage de paroles dont il doit démêler le vrai du faux, entre délires alcoolisés, joyeux élans mythomanes et réinterprétation des choses dans le but de se dédouaner de ses fautes passées.
Fin et fertile, alors que tout ce qu’il sème croît et se transforme en or, Fences brille par sa maturité, par sa sagesse, par sa profondeur résonnante, et par la puissance qui se dégage de chacune de ses scènes, toutes plus iconiques les unes que les autres, qu’elles soient drôles, légères, graves ou poignantes. Porté par des acteurs au sommet de leur art, Fences est un coup de génie, un petit chef d’œuvre qui a beaucoup trop de modestie en lui, pour se réclamer d’un tel statut. Néanmoins, avec un film épousant une trajectoire circulaire autour d’un personnage dont le pouvoir aimantant hypnotise l’image et le récit, Denzel Washington signe un drame aux allures de fable universelle sur la vie, dans laquelle beaucoup pourront se retrouver, dans des lignes droites évidentes ou dans des virages nichés en creux. Formidable et riche, suffisamment riche pour faire oublier sa très grande théâtralité.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
Sympa au début, détestable ensuite, le personnage principal est assez abject. Il parle trop.Les personnages secondaires sont plus intéressant. Et le film a les défauts du théâtre filmé.
Denzel je respecte!!! franchement, je ne sais plus quoi dire
merci
Pas encore vu mais je ne suis pas étonné par votre enthousiasme. J’adorerais mettre aussi la main sur son film « The Great Debaters », introuvable par chez nous…