Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : The Legend of Hercules
Père : Renny Harlin
Livret de famille : Kellan Lutz (Hercule), Liam McIntyre (Sotiris), Scott Adkins (Amphitryon), Liam Garrigan (Iphicles), Johnathon Schaech (Tarak), Roxanne McKee (Alcmene), Gaia Wess (Hebe), Rade Serbedzija (Chiron)…
Date de naissance : 2013
Majorité : 19 mars 2014 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 1h39
Poids : 70 M$ de budget
Signes particuliers (+) : x
Signes particuliers (-) : Un navet de luxe hautement inflammatoire pour la rétine et corrosif pour le cerveau. Renny Harlin rate à peu près tout ce qui peut être raté sur une grosse machine telle que celle-ci, son péplum musculeux dopé aux anabolisants se noyant dans sa propre bêtise, enfoncé par sa laideur. C’est bien simple, on se croirait sur un gros budget copieur made in Asylum.
BLOCKBUSTER HOMÉRICAIN : LE COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE
LA CRITIQUE
Résumé : Hercule est le fils de la reine Alcmène que lui a donné Zeus en cachette du roi Amphitryon pour renverser celui-ci une fois l’enfant devenu adulte. Amoureux d’Hébé, Hercule est trahi par le roi qui la destine à son autre fils, Iphiclès. Le demi-dieux est exilé et vendu comme esclave. Devenu gladiateur et renversant tous ses adversaires, Hercule, avec l’aide de Sotiris, son compagnon d’armes, va tenter de libérer le royaume de la tyrannie d’Amphitryon, arracher Hébé aux griffes de son frère, et prendre enfin sa vraie place, celle du plus grand héros que la Grèce ait jamais connu…
L’INTRO :
Le beau héros grec tout badigeonné d’huile végétale Hercule se retrouve au centre d’une bataille de studios en cette année 2014 et les cinémas en sont le ring. A notre gauche, le candidat La Légende d’Hercule, signé d’un Renny Harlin de retour au blockbuster et emmené par les colosses Kellan Lutz (Cullen dans Twilight) et Liam McIntyre (la série Spartacus). Cette production catégorie mi-lourd pèse 70 millions et nous vient de chez Millennium Films. A notre droite, Hercule tout court, du tâcheron Brett Ratner. Portée par la montagne Dwayne Johnson, cette production estivale nous vient de la Paramount et la MGM et pèse quelques 110 millions de dollars. Qui l’emportera ? Premier élément de réponse avec le coup d’envoi du combat donné par la version Harlin qui débarque en salles en ce début de printemps.
L’AVIS :
Quand Asylum s’attaque à Hercule… Ah pardon, autant pour nous, ce n’est pas Asylum. On reprend. Quand Millennium Films s’attaque à Hercule… C’est mieux. On s’excuse mais la confusion était justifiée vue la tronche que se paye ce nanar bodybuildé, gonflé aux stéroïdes de mauvaises qualité achetées à un revendeur bulgare sur un marché clandestin. Ex-faiseur plutôt honnête du temps où il pondait des 58 Minutes pour Vivre, Au revoir à Jamais et autres Cliffhanger, Renny Harlin s’est depuis reconverti en tâcheron bas de gamme, alignant les bisseries tout juste bonnes à sortir en DTV. On se demandait si c’était la faute à un certain talent parti en fumée ou par manque récurrent de budget sur chacun de ses nouveaux projets. La réponse est là avec La Légende d’Hercule. Donnez lui 10 millions et Renny Harlin vous fera de petites crottes inoffensives. Donnez-lui en 70, et il vous chiera une bouse tout entière, papier cadeau compris.
Ça commence on se croirait dans 300. En plus moche et plus ringard. Puis ça continue façon La Caverne de la Rose d’Or. En plus moche et plus ringard. Bon, non là, c’est vrai, on exagère un peu. Mais pas tant que ça. Puis ça déroule dans une espèce d’ambiance débilo-nanardesque affreuse à faire passer un troll pour un Mister Univers. La Légende d’Hercule ressemble davantage à une parodie des frères Wayans qu’à un péplum sérieux, repeignant son contenu à grands coups de pinceaux trempés dans Gladiator, Conan, Excalibur, Fight Club version Grèce antique, Lawrence d’Arabie et on en passe des vertes et des pas mûres. Sourires ultra bright sponsorisés par Colgate, costumes achetés au Interfêtes du coin, acteurs recrutés parmi les rejetés du casting de 300 qui avaient sans doute postulés par ailleurs au concours « du plus bel ahuri au charisme de moule séchée » de l’année, festival de jupettes seyantes, d’effets spéciaux commandés chez « tout à un dollar » (avec une 3D offerte en cadeau), le tout agrémenté de jolies petites erreurs de débutant ou faux raccords hilarants, histoire d’occuper le cinéphile attentif pas encore assommés par le gourdin cinématographique (pas de problème Renny, laisse les rails du traveling dans le champ de la caméra, on fera comme si on avait rien vu)… Et on ne parle pas du méchant de service, impayable ersatz neuneu du charismatique Gerard Butler dans le néo-classique de Zack Snyder ou de « la belle » de service, naïade insipide qui donne l’impression de loucher pendant tout le film.
Heureusement que le ridicule ne tue pas. Car à n’en pas douter, ce navet brûleur d’yeux aurait eu des problèmes avec les assurances pour assassinat massif de spectateurs. Entre deux muscles esquissés, on aurait peut-être aimé un peu de chair pour donner de la consistance à cette purge famélique conférant au tragi-comique. Avec son scénario écrit l’espace d’une séance de pompes, sa direction artistique guidée par un enfant de 8 ans lâché en plein Disneyland, sa photo réglée via skype par un chef op en vacances, sa BO pondue par un compositeur adepte de la torture acoustique et sa mise en scène évaporée en même temps que l’antique civilisation grecque, La Légende d’Hercule n’est rien si ce n’est une distraction bourrine sans âme ni qualités, ambitionnant visiblement de faire de la laideur, un art majeur.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux
Tout à fait d’accord pour dire que ce film est très mauvais sur tous les aspects, et coûte cher pour la blague qu’il est, mais cette critique…elle brûle autant les yeux que le film. Je l’ai suivie du lien laissé sur allociné car je trouvais vraiment le film indéfendable et le début de critique intéressant…Mais la en lisant ce « machin » plus haut je me disais: si on retire les métaphores et autres figures de style bon marché, il doit rester quoi, 2 lignes à tout casser? C’est quoi le deal ici? S’écouter parler?
Je suis d’accord sur le fond (hormis sur la prestation de Scott Adkins), ce film est nullissime, mais la forme…je suis estomaqué de lire autant (en quantité) pour finalement n’avoir que très très peu de contenu…