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45 ANS de Andrew Haigh : la critique du film

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45 ansnote 2.5 -5
Nom : 45 Years
Père : Andrew Haigh
Date de naissance : 2015
Majorité : 27 janvier 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h35 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Charlotte Rampling, Tom Courtenay, Geraldine James…

Signes particuliers : L’adaptation d’une nouvelle qui fait briller une Charlotte Rampling nommée aux prochains Oscars.

LE PRÉSENT FACE À UN AMOUR DU PASSÉ

LA CRITIQUE

Résumé : Kate et Geoff Mercer sont sur le point d’organiser une grande fête pour leur 45e anniversaire de mariage. Pendant ces préparatifs, Geoff reçoit une nouvelle : le corps de Katya, son premier grand amour, disparu 50 ans auparavant dans les glaces des Alpes, vient d’être retrouvé. Cette nouvelle va alors bouleverser le couple et modifier doucement le regard que Kate porte sur son mari…45_ans_filmL’INTRO :

Troisième long-métrage du britannique Andrew Haigh (Greek Pete, Week-end), 45 ans aura un peu fait l’effet d’un nommé surprise aux prochains Oscars, où il sera représenté via la comédienne Charlotte Rampling, qui tentera de briguer la précieuse statuette récompensant la « meilleure actrice ». Il faut dire que la nouvellement septuagénaire à la carrière immense, trouve dans cette adaptation d’une nouvelle de David Constantine, l’un de ses plus beaux rôles depuis longtemps, incarnant une femme vieillissante dont le couple de 45 ans d’âge, bat soudainement de l’aile sous l’impulsion d’un retour d’outre-tombe tapi dans l’ombre du souvenir.529208L’AVIS :

Parce que l’histoire était forte et favorable à une proposition intéressante et originale au regard de la peinture qu’offre régulièrement le cinéma sur le troisième âge empêtré dans l’immobilisme, In Another Country ne pouvait que satisfaire un metteur en scène capable de grandes choses. Mais pour cela, il était impératif de retravailler le matériau originel, trop court pour nourrir l’essence d’un long-métrage tout entier. C’est ce à quoi s’est employé Andrew Haigh, modifiant énormément de fondamentaux de l’histoire couchée jadis sur papier par David Constantine. Des changements, pour le meilleur et pour le moins bien.45-years-3-74c97d151c8489526c8d84bb910a0e51Un couple qui se fissure sur le tard après la résurrection d’un lointain amour du passé oublié refaisant surface dans la monotonie d’un quotidien vieillissant, la thématique de la jalousie à l’encontre d’un souvenir passionnel fantomatique… 45 ans reposait sur les bases alléchantes d’un drame intimiste, mélancolique et crépusculaire, craquelant un amour solide en le confrontant au poids d’une résurgence amoureuse rétrospective. Malheureusement, Andrew Haigh exploite fort mal et sans conviction ses éléments narratifs passionnants sur le papier, ne parvenant jamais à vraiment incarner son postulat psychologique plombé par un académisme souffrant d’arthrite cinématographique. Tournant en rond autour de son idée sans trop savoir comment l’aborder frontalement, 45 ans passe à côté du brillant drame qu’il aurait pu être avec plus d’audace. Le meilleur du film s’abîme derrière dans une chronique à la mollesse pachydermique, et ce n’est qu’au bout d’une heure qu’il essaie enfin de s’articuler davantage sur le cœur de son sujet. Au risque de s’y prendre un peu trop tard et d’avoir égaré le spectateur en cours de route. Malgré une immense Charlotte Rampling, clairement le point fort de l’exercice, 45 ans demeure comme un effort inabouti, mélo tout en pudeur qui semble ne pas avoir dit tout ce qu’il avait à dire, ou aurait pu avoir à dire.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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