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WHIPLASH de Damien Chazelle [Critique – Sortie DVD/Blu-ray]

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Spectateurs

345974.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 8 -10
Carte d’identité :
Nom : Whiplash
Père : Damien Chazelle
Date de naissance : 2014
Majorité : 06 mai 2015
Type : Sortie DVD/Blu-ray
(Éditeur : Ad Vitam)
Nationalité : USA
Taille : 1h46 / Poids : 50 M$
Genre : Drame, Musical

Livret de famille : Miles Teller (Andrew), Melissa Benoist (Nicole), J.K. Simmons (Fletcher), Paul Reiser (père d’Andrew), Austin Stowell (Ryan), Jayson Blair (Travis)…

Signes particuliers : Un film sur le jazz ? Vraiment ? Oui, vraiment. Whiplash est au film musical ce que Rocky est à la boxe ou ce que Full Metal Jacket est au film de guerre. Une sorte de combat tendu et magistral entre un élève et un professeur sur fond de musique terriblement entraînante. Une expérience incroyable et inoubliable.


UN FACE À FACE INTENSE ET ÉLECTRISANT !

LA CRITIQUE

Résumé : Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence…512302.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx L’INTRO :

Sensation à Sundance, sensation au dernier Festival de Cannes où il a été présenté dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs, puis ovationné quelques semaines plus tard au Champs Elysées Film Festival 2014, Whiplash du jeune québécois Damien Chazelle (29 ans) faisait office de candidat poids lourd à Deauville. Et c’est très logiquement que ce film sur le jazz a remporté le Prix du Public et le Grand Prix. Damien Chazelle se sera battu pour ce projet de second long-métrage après Guy and Madeline on a Park Bench en 2009. Comme il aura pu nous l’expliquer dans notre entretien avec lui (bientôt en ligne), le jazz n’était pas considéré comme un sujet très sexy. Le cinéaste aura donc dû passer par la case court-métrage afin de pouvoir présenter une ébauche de son idée. Fort d’un résultat plus que convaincant tourné en 2013, il aura pu trouver les financements nécessaires (grâce au pape du cinéma de genre, le producteur Jason Blum !!) pour mettre en boîte la version longue, portée par deux noms, l’étoile montante Miles Teller (The Spectacular Now, Divergent) et l’inénarrable J.K. Simmons. Bilan : la plus longue standing ovation vue à Deauville !135044.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxL’AVIS :

Drame musical parlant de jazz, de perfection d’un art, de persévérance et de lutte jusqu’au-boutiste pour atteindre ses rêves, Whiplash est un enchantement de chaque instant. Que l’on aime ou pas ce courant musical majeur, le film de Damien Chazelle saura toucher n’importe qui. Parce que le cinéaste ne s’enferme jamais dans l’élitisme de son sujet et livre une composition hallucinante avec une histoire forte et électrisante qui transporte dans un autre monde, l’espace de deux heures intenses et haletante. Sublime de bout en bout et grisant comme pas deux, Whiplash épate surtout pour deux choses. D’abord, pour sa distribution, entre un Miles Teller transcendé et habité, qui se livre à une véritable performance tout ce qu’il y a de plus oscarisable, et un J.K. Simmons impressionnant en prof tyrannique rappelant l’instructeur sadique du Full Metal Jacket kubrickien. Et puis, il y a cette incroyable mise en scène inspirée et géniale, comprenant une chose essentielle : cinéma et musique, même combat, tout est une question de tempo. Et du montage à la réalisation, Whiplash fait mouche sur toute la ligne et le trouve ce sens du tempo, entre ses scènes musicales tournées comme un film d’action, son rythme endiablé et son énergie communicative.126919.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxInfluencé par les plus grands, avec une pointe d’esprit artistique détonnant rappelant la Nouvelle Vague (le Godard dès débuts, entre autres) Damien Chazelle signe un film absolument énorme, une œuvre au canevas classique mais à la retranscription filmique géniale, laissant filtrer en permanence les talents réunis, de ceux de ses comédiens à celui de son jeune auteur déjà devenu un « grand ». Art et masochisme, art et amour, art et cruauté, art et exigence, recherche passionnée de la perfection, dépassement de soi, poursuite d’un rêve et de ses idéaux, Whiplash est un choc frontal, à la fois enivrant et exaltant, douloureuse expérience initiatique et réaliste, et feel good movie jouissif et explosif conférant au bijou d’une richesse impressionnante. Et le jazz dans tout ça ? Si vous appréciez, Whiplash est fait pour vous. Si vous n’appréciez pas, Whiplash est aussi fait pour vous et vous le fera apprécier. Dieu que c’est bon !

whiplash Blu-ray

LE TEST BLU-RAY

Whiplash de Damien Chazelle nous aura marqué pour bien des raisons et son esthétique en faisait partie. Le Blu-ray de cette sortie très attendue se devait donc d’être à la hauteur, tant sur l’aspect visuel qu’auditif. Et il l’est. L’édition parue sous la bannière Ad Vitam se dote d’une image splendide fidèle à la palette chromatique déployée par le cinéaste. Elle est notamment fidèle aux couleurs chaudes de son image et de sa photographie, malgré un piqué parfois un poil excessif dans la colorimétrie mais cela reste du pinaillage qui s’efface devant la netteté de l’image. Le son, quant à lui, propose un 5.1 puissant qui épouse parfaitement les envolées musicales jazzy et supporte à merveille le prodigieux travail effectué pour rendre toute la richesse et la subtilité du montage et du mixage son.

Côté suppléments, ils se scindent essentiellement en deux parties. D’un côté, trois interview courts et efficaces, faisant dans la « promo intelligente » et de l’autre, le cout-métrage originel à la base du film. D’abord, s’expriment dans trois petits modules d’environ 5 minutes chacun, Damien Chazelle, J.K. Simmons et Miles Teller. Le réalisateur survole la naissance et les contours de son projet au détour de morceaux choisis d’un entretien qui résume les grandes lignes des nombreux interview promo donnés par le jeune cinéaste donné à l’époque de la sortie du film (pour plus de détails, voir notre rencontre avec lui ici). Vient ensuite J.K. Simmons, qui raconte non sans humour sa rencontre avec Chazelle. Passé les éloges au talent du jeune metteur en scène, l’acteur évoque ce qu’il a attiré sur le projet, son personnage et le film en général. Même chose avec Miles Teller, enregistré (à l’arrache) au détour d’une intense journée promotionnelle à Deauville. L’acteur parle à son tour du tournage physiquement éprouvant et de son admiration pour le travail de Damien Chazelle.whiplash_court_metrage_short

L’excellente initiative de cette édition est surtout d’avoir associé au film, le court-métrage originel duquel il est tiré. Un court de 17 minutes, en l’occurrence un passage spécifique de ce qui deviendra le long (le premier cours du personnage dans la classe d’un J.K. Simmons déjà de l’aventure) qui nous permet de mesurer le travail d’adaptation et de développement du projet en long-métrage, et d’observer notamment la maîtrise métronomique de Chazelle, les plans présents dans la scène du film étant finalement déjà là dans le court. Dommage qu’il n’y ait pas une piste son alternative où le réalisateur s’exprimerait sur cela.

BANDE-ANNONCE :

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