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THE COLLECTION (critique)

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Carte d’identité :
Nom : The Collection
Père : Marcus Dunstan
Livret de famille : Josh Stewart (Arkin), Christopher McDonald (Mr Peters), Lee Tergesen (Lucello), Emma Fitzpatrick (Emma), Andre Royo (Wally), Johanna E. Braddy (Missy), Shannon Kane (Paz), Randall Archer (The Collector), Tim Griffin (Dre), Erin Way (Abby)…
Date de naissance : 2011
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h21 – 10 millions $

Signes particuliers (+) : Ultra-gore, ultra-trash, ultra-second degré, Dunstan ouvre les vannes du hardcore et laisse l’horreur se déverser à outrance.

Signes particuliers (-) : Des improbabilités par caissons. Dommage aussi que le second degré soit le seul créneau, évacuant toute tension.

 

LA MAISON DES 1000 MORTS

Résumé : Une équipe de mercenaires infiltre l’antre du pire tueur en série jamais découvert pour délivrer la fille d’un riche homme d’affaire capturée. Piège et cadavres au programme…

Prêt à passer un sale quart d’heure horrible, craspec, démesuré et douloureux ? Voici The Collection de Marcus Dunstan, second film de ce fou furieux de cinéma d’horreur hardcore. Second film parce que bien sûr, il y a eu un premier, qui n’est autre que The Collector dont The Collection est la suite. Tout a commencé quand Dunstan et son pote Patrick Melton rédigèrent le script d’un court-métrage à la fac, en 1999. Un court qui devient un long, qui était censé s’inscrire dans la saga Saw (Dunstan n’est autre que le scénariste des opus IV, V et VI de la célèbre franchise du torture porn mais aussi celui des Feast I et II de John Gulager) qui a été finalement produit à part par Dimension avant que la boîte connue pour son travail dans le genre n’ait plus les fonds pour le sortir. Racheté par une autre société, le film aura finalement droit de voir le jour et connaîtra même une carrière très réussie. Au point qu’une séquelle est enclenchée avec pour principe, l’éternelle et bien connue rengaine « encore plus, encore pire ». Et dire que The Collector avait déjà placé la barre assez haut…

Alors voilà, The Collection respecte son parti pris et autant dire que Dunstan ne va pas faire dans la demi-mesure. On peut faire confiance au bonhomme rien qu’en voyant à quel point la saga Saw a pris une tournure sacrément plus trash lorsqu’il s’est mis a en écrire les scénarios. On préfèrera d’ailleurs se raccrocher à cette idée plutôt que de penser au fait que le mec vient tout juste de signer avant de s’atteler à ce film là, ce qui sert de « support narratif » à la purge nanardesque qu’était Piranha 3DD. Nanti d’un solide budget pour une série B du genre de 10 millions de dollars, Dunstan, toujours accoquiné à son ami Melton, laisse libre court à son imagination débordante pour matérialiser l’univers de ce qui pourrait bien être le pire serial killer jamais vu au cinéma, tellement « pire » qu’il en devient totalement improbable. Des centaines de cadavres démembrés, torturés, ayant subi ou allant subir sous nos yeux les pires sévices, vont défiler sur la petite 1h30 que constitue le film. Le spectacle s’annonce fun et disons le d’emblée, il va falloir impérativement passer sur la palanquée d’improbabilités et de détails tirés par les cheveux qui jalonnent l’histoire, pour se concentrer sur le seul plaisir d’une péloche ultra-bourrine, ultra-hardcore et dégueulasse mais nerveuse et généreuse comme aucune autre car on entre ouvertement dans une sorte d’épisode de la série Esprits Criminels version méga-trash et insoutenable.

Un petit mot sur le casting tout de même car il nous réserve quelques tronches connues notamment pour les aficionados de séries TV (c’est souvent le cas dans les films de genre, remarquez) avec pour commencer Lee Tergesen, le mémorable bleu Tobias Beecher du TV show carcéral culte Oz qui depuis n’a fait qu’errer d’une série à l’autre (Les 4400, Rescue Me, Wanted, Desperate Housewives, Generation Kill ou The Big C et The River récemment). Autre tête de série, même si lui a également une belle carrière au cinéma (Requiem for a Dream, Thelma et Louise…) Christopher McDonald, génial en avocat mégalo dans la série emmenée par l’inénarrable Kathy Bates Harry’s Law, également au casting de Broadwalk Empire. Egalement de la partie, Josh Stewart (New York 911, Dirt, Esprits Criminels, No Ordinary Family, Walking Dead) et la petite mignonne Emma Fitzpatrick, la seule a ne pas faire partie du réservoir télévisée, jeune actrice débutante vu lointainement dans The Social Network ou Time Out (bon, elle a quand même fait un bref passage dans Undercovers et Les Experts mais c’était anecdotique). Et pour être complet, même si on ne voit jamais son visage, le grand méchant de l’affaire qui a quand même une place importante, est interprété par le colossal Randall Archer, un cascadeur de métier, qui a bourlingué entre films et séries US et qui pour une fois, décroche aussi un vrai rôle. En même temps, on voit pas sa tronche, il parle pas, c’est pas grave s’il joue comme un cul.

Amis du fendard, bonsoir. Marcus Dunstan ne se concentre ni sur la tension, encore moins sur la psychologie de ses personnages ou sur l’ambiance de son film, pas plus qu’il ne s’intéresse à la crédibilité de son histoire. On est quand même face à un serial killer qui a capturé dans son antre (un monstrueux hôtel abandonné en périphérie de la ville, imposant et voyant, le Argento Hôtel pour le clin d’œil, repaire vachement discret pour un type censé être traqué par toutes les polices du pays) des centaines de personnes, qu’il charcute, jouant avec leur corps ou cadavres selon les états, les expose, les torture sadiquement etc… Le tout sans jamais être inquiété, ni débusqué. Alors soit la police américaine est sacrément stupide, soit il évolue dans un univers parallèle qui le met à l’abri. Car quand on dit « centaine », c’est bien « centaine ». Et le mec se permet même de faire des carnages en plein centre-ville. Un survivant réussit à lui échapper mais les flics n’ont même pas la brillante idée de l’interroger. Et comme le gars a eu la perspicacité de noter le chemin sur son avant-bras lors de son kidnapping, il sait où se cache le méchant terrible qui l’a fait souffrir mais ne pense pas une seconde à le dire voyons, pourquoi donc, ça tuerait l’histoire dans l’œuf. Bref, on surnage en pleine hallu scénaristique mais qu’importe, Dunstan s’en contrebalance et franchement, nous aussi. Car c’est de l’improbabilité de son script que The Collection va devenir un joujou monstrueusement rigolo, lorgnant du coté de Saw en pire ou de Cube, en bien bien pire. En plus con aussi. Oui, The Collection est totalement idiot et c’est ça qu’on va aimer d’ailleurs.

Dunstan va nous déverser à la gueule des flots sur-excessifs de macabres, de gore gerbant, de tripailles, de litrons de sang et de hurlements dans un jeu complètement déjanté de chat et la souris entre une équipe de mercenaires venue récupérer une victime potentiellement encore vivante et un « collectionneur » patibulaire mais presque, complètement dévissé du ciboulot qui a transformé son antre en musée de l’horreur et de la torture. Pièges mortels imaginatifs à tous les étages, charnier humain où se chevauchent quantité de corps découpés, nombreuses pièces à tiroir où le psychopathe se garde sous le coude des dizaines de victimes avec lesquelles s’amuser ultérieurement, salles spéciales à thème, couloirs jonchés de cadavres… Le labyrinthique décor du film est l’occasion pour Dunstan de mêler torture porn cradingue et slasher déglingué alors qu’une traque humaine s’agite sous nos yeux mi-dégoutés mi-hallucinés. The Collection propose une vaste marrade pour amateurs de jeux vidéo gores, ne se refusant rien, ne reculant devant rien, poussant le vice jusqu’à rechercher le pire par tous les excès possible pour être classé NC-17. Il choppera un bon rating R… presque décevant ! Bien évidemment déconseillé aux âmes sensibles, The Collection est du bonheur en barre pour les autres, marqué par un premier quart d’heure totalement frappadingue et une boucherie en boîte de nuit se rangeant aussi bien dans le grand n’importe quoi que dans le summum de la grosse marrade gore qui tâche. Une centaine de victimes en quelques secondes, on en redemande !

The Collection ne restera pas dans les annales du cinéma d’horreur, loin s’en faut. Mais ce divertissement craspec furieux est super-divertissement ultime pour amateurs de torture porn qui a le mérite d’une, d’assumer pleinement ce qu’il est, et de deux, de jouer la surenchère facile avec un second degré tel, qu’on lui pardonnerait tout, y compris sa facilité. Là où de nombreux films du genre, style les Train ou les A Serbian Film, ne recherchent que le choquant comme fin en soi, d’où leur nullité crasse, Marcus Dunstan met les bouchées doubles sur la question  et ouvre les vannes de l’horreur visuelle mais avec comme seule point de mire à l’horizon, l’éclate grotesque débridée ragoûtante comme plaisir coupable régressif absolu. Un kiff ! Faut juste aimer le crédo.

Bande-annonce :

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