SUBSTITUTION - BRING HER BACK : la critique du film

Partagez cet article

Spectateurs

Nom : Bring Her Back
Père : Danny & Michael Philippou
Date de naissance : 30 juillet 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : Australie
Taille : 1h32 / Poids : NC
Genre : Horreur

Livret de Famille : Sally Hawkins, Billy Barratt, Sora Wong…

Signes particuliers : Terrifiant !

Synopsis : Un frère et une sœur découvrent un rituel terrifiant dans la maison isolée de leur nouvelle famille d’accueil.

LES PHILIPPOU N’ONT PAS PERDU LA MAIN

NOTRE AVIS SUR SUBSTITUTION – BRING HER BACK

Il y a deux ans, les frangins Philippou (Danny et Michael de leurs p’tits noms) avaient frappé fort avec leur premier film, l’horrifique La Main. Roller coaster d’une efficacité imparable, La Main utilisait ses cinq phalanges pour asséner une bonne petite baffe terrifiante. Tout cela sans être pourtant d’une folle originalité avec son énième histoire d’esprits faisant la misère à une bande de jeunes. C’est encore marqué par ses scènes les plus chocs que l’on attendait le retour du duo australien. Et parce que tout vient à point à qui sait attendre, voilà Substitution – Bring Her Back, une nouvelle montée d’angoisse dans laquelle deux orphelins placés vont croiser la route d’une mère d’accueil très perchée s’adonnant à des rites… particuliers.

Décidément, force est de reconnaître que les Philippou savent y faire pour faire jaillir la terreur dans leurs histoires pourtant pas nécessairement hyper novatrices sur le papier. L’intrigue de Substitution revisite un ressort mainte et mainte fois abordé dans le cinéma d’épouvante : le refus catégorique d’un deuil. Le Kingien Simetierre surgit en tête quasi instantanément, par exemple. Mais si le cinéma des frères Philippou ne réside pas dans l’originalité de leurs propositions, il brille dans ce qu’ils en font. Au fond, qu’attendons-nous d’un film d’épouvante ? D’être épouvanté. Comme on attend de rire devant une comédie, de s’émouvoir devant un drame ou d’être excité par un film d’aventure. Et de se dire qu’il vaut parfois mieux être terrifié par un film d’horreur peu original que s’emmerder copieusement devant un film d’horreur très novateur.

Non sans intelligence dans l’écriture et la construction de leur drame horrifique, Danny et Michael Philippou signent un film bousculé par une atmosphère dérangeante voire perturbante qui s’élabore par la rencontre de plusieurs faisceaux inquiétants convergents. D’un côté, une horrible double tragédie intime, de l’autre un surnaturel qui prend racine dans un écroulement psychologique. Là où trop de films modernes recherchent les effets rapides pour atteindre très vite une prétendue efficacité, Substitution – Bring Her Back préfère déployer une toile insidieuse retenant une tension de plus en plus lourde et prête à envahir l’écran à la moindre brèche. L’épouvante infiltre les pores d’un drame pour mieux s’installer en profondeur et quand elle éclatera, le choc n’en sera que plus brutal, déchirant et sans concession faite.

D’une maîtrise assez épatante, Substitution – Bring Her Back parvient à équilibrer le drame implacable sur l’amour en révolte contre le deuil et le fantastique viscéral. Pas loin du film choc à la fois déchirant et horrifiant, Substitution confirme tout le talent des Frères Philippou, nouveaux maîtres de l’épouvante à l’adresse saisissante. Emmené par une exceptionnelle Sally Hawkins qui convoque tous les sentiments et émotions, Substitution est un long métrage dont la cruauté est sublimée par la douleur et son exécution par une indéniable maestria horrifique.