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STAR WARS – LE RÉVEIL DE LA FORCE de J.J. Abrams : la critique du film

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note 8 -10
Carte d’identité :
Nom : Star Wars: Episode VII – The Force Awakens
Père : J.J. Abrams
Date de naissance : 2015
Majorité : 16 décembre 2015
Type : Sortie cinéma
Nationalité : USA
Taille : 2h15 / Poids : 200 M$
Genre : SF, Aventure,

Livret de famille : Daisy Ridley (Rey), John Boyega (Finn), Oscar Isaac (Poe), Harrison Ford (Han Solo), Carrie Fisher (Leia), Mark Hamill (Luke Skywalker), Adam Driver (Kilo Ren), Lupita Nyong’o (Maz), Andy Serkis (Snoke), Peter Mayhew (Chewbacca), Domhnall Gleeson (Général Hux), Anthony Daniels (C3PO), Max von Sydow (San Tekka), Kenny Baker (R2D2)…

Signes particuliers : Il l’a fait ! J.J. Abrams a réussi à ressusciter Star Wars avec panache !

LE RÉVEIL D’UNE SAGA

LA CRITIQUE

Résumé : Dans une galaxie lointaine, très lointaine, un nouvel épisode de la saga « Star Wars », 30 ans après les événements du « Retour du Jedi ».

Star Wars: The Force Awakens L to R: Rey (Daisy Ridley) and Finn (John Boyega) Ph: David James © 2015 Lucasfilm Ltd. & TM. All Right Reserved.

L’INTRO :

Bon…. Ça y est…. On y est. Après une paire d’années d’attente dont quelques mois sous le signe de l’impatience et des derniers particulièrement intenses, le film le plus attendu de l’année 2015 (voire plus) s’est enfin dévoilé, entouré d’une étrange sensation balayant toute l’étendue du spectre émotionnel. Excitation, crainte, ferveur, envie d’y croire, peur des ravages du cinéma moderne sur une saga culte appelant à notre nostalgie la plus précieuse… Le Réveil de la Force est le film de tous les enjeux. Le film qui pouvait relancer totalement l’une des plus célèbres aventures cinématographiques de l’histoire ou, à contrario, détruire les dernières illusions qui n’auraient pas succombé à la seconde (et trop inégale) trilogie de l’ami George Lucas. Et c’est un J.J. Abrams conscient du péril, qui s’est chargé de raviver la flamme. Pour le cinéaste, c’était tout ou rien, consécration et adoubement ou trahison impardonnable et haine viscérale des fans meurtris dans leur chère passion. On avait envie d’y croire, on avait besoin d’y croire, et on y cru jusqu’au bout, malgré le doux appel du côté obscur de la foi, celui menant vers la réticence apeurée. Flippé à l’idée de voir son bébé entre d’autres mains que les siennes, George Lucas a aimé le film, Steven Spielberg l’a déjà revu trois fois. Dieu que ça sentait bon !

Star Wars: The Force Awakens Ph: Film Frame © 2014 Lucasfilm Ltd. & TM. All Right Reserved..

L’AVIS :

C’est à un exercice critique pas loin de la haute-voltige que l’on a du se livrer pour parler du Réveil de la Force. Parvenir à rendre le sentiment éprouvé devant ces retrouvailles merveilleuses sans dévoiler une seule ligne de l’intrigue et de l’histoire. Car le spoiler est le pire ennemi du cinéphile, et il est hors de question pour nous de vous gâcher la moindre minute de plaisir face à un divertissement attendu depuis bien trop longtemps. Par conséquent, c’est en toute connaissance de cause, que nous allons rester le plus évasif possible, pour préserver toute la saveur de la découverte qui vous attend.

Star Wars: The Force Awakens L to R: Kylo Ren (Adam Driver), Finn (John Boyega), and Rey (Daisy Ridley) Ph: David James © 2015 Lucasfilm Ltd. & TM. All Right Reserved.

Lawrence Kasdan au scénario (L’Empire contre-Attaque et Le Retour du Jedi), John Williams à la musique, Harrison Ford, Carrie Fisher ou Mark Hamill devant la caméra… Presque tout le monde était de retour sous la houlette d’un J.J. Abrams sous pression. Et la première bonne nouvelle, c’est que le réalisateur n’y a pas cédé, restant concentré sur son film, sur ses intentions, faisant fi du battage ambiant, comme sûr de lui et de son affaire. Et il a bien fait « Gigi« . Car indéniablement, il a réussi un tour de force, celui de rallumer une flamme que l’on n’avait plus vu aussi scintillante depuis la trilogie originelle. C’est bien simple, J.J. Abrams a réussi avec Star Wars tout ce qu’il avait raté avec Star Trek, à savoir s’immerger dans l’essence même de la saga pour en tirer un nouvel opus fantastique, loin du salopage en règle de la néo-franchise adaptée de Roddenberry. Aventureux, drôle, magique, terrifiant, rêveur, iconique, référentiel, trépidant, émouvant, parfois même bouleversant… Le Réveil de la Force est bel et bien un VRAI Star Wars, réunissant tous les ingrédients espérés pour relancer un nouveau chapitre dans l’histoire de la saga, avec souffle, panache, densité et intensité. Si l’on n’avait pu reprocher à Star Trek de basculer dans le space opera en mode bouillabaisse visuelle cédant au tout-action décérébré sans maîtrise narrative ou de l’univers, ce septième chapitre de Star Wars esquive ces défauts, ne s’imposant pas simplement comme un « bon film », mais comme « un très bon », en nous propulsant dans un voyage sous le signe du divertissement total tout en respectant l’âme précieuse du matériau de base !

Star Wars: The Force Awakens L to R: Finn (John Boyega), Chewbacca (Peter Mayhew), and Han Solo (Harrison Ford) Ph: Film Frame © 2014 Lucasfilm Ltd. & TM. All Right Reserved..

Dans le détail, J.J. Abrams déploie de nouveaux enjeux (quoique très empruntés à l’initial Un Nouvel Espoir dont ce nouvel opus reprend les clés de la trame). Il sublime les anciens protagonistes, en introduit de nouveaux que l’on adopte instantanément (Daisy Rey Ridley notamment ou ce fameux et si mignon droïde BB-8), il les oppose à un nouveau grand méchant iconique (Adam Kilo Ren Driver) incarnant avec un sombre pouvoir de fascination, toute la dimension noire et tétanisante nécessaire à un affrontement épique, d’autant que l’histoire se chargera de le rendre à la fois charismatique, terrifiant et haïssable. Il semblait presque mission impossible de prendre la relève de Darth Vador, Kylo Ren y parvient. Abrams fait aussi parfaitement fonctionner les liens entre l’ancienne et cette nouvelle trilogie, il trouve le juste équilibre entre renouveau du spectacle et références nostalgiques, il charge son film en action flamboyante sans tomber dans l’excès abrutissant, il injecte de l’émotion vibrante, il apporte toute sa maîtrise des effets spéciaux, dont la beauté n’aura d’égale qu’un production design somptueux dénichant le savant dosage entre le respect visuel du côté rétro de ses aînés et une néo-modernité bienvenue… Enfin, Abrams conserve ce sous-texte politique qui a toujours fait de Star Wars, une superbe allégorie science-fictionnelle des manœuvres occultes et de l’instauration d’une dictature se déployant dans l’ombre. Les premiers était une illustration de la Seconde Guerre Mondiale version space opera, ce nouveau chapitre garde cette essence et y ajoute quelques idées plus contemporaines, comme sur les dangers de l’après-renversement d’un pouvoir en place, la manipulation de la jeunesse perdue par des organisations aux sombres desseins ou les dilemmes moraux qui peuvent animer certaines « soldats » au service d’une cause qu’ils remettent en question. Oui, Le Réveil de la Force est une réussite quasiment sur toute la ligne, même si l’on trouvera forcément un peu à redire. En même temps, on ne s’attendait pas à la perfection non plus, ne soyons pas trop exigeants. En première ligne des petites ou plus notables déceptions, on ne pourra manquer de souligner la faiblesse de certaines prestations, le duo Oscar Isaac ou John Boyega en tête. Ensuite, quelques menues facilités ou ficelles expéditives viennent s’insérer ça et là dans un script pourtant longuement retravaillé d’abord par Michael Arendt, puis par Kasdan, mais qui manquent d’un brin d’ampleur dans le développement de certains ressorts ou dans le développement de certains personnages pour l’heure sous-exploités, ou à l’arc assez prévisible. Et pour terminer, le score d’un John Williams qui semble s’être reposé sur ses lauriers, ne jouant pas assez avec les thèmes originaux ou frustrant le spectateur en se contentant de quelques notes sans leur laisser la liberté de se déployer totalement, à l’exception de quelques rares séquences.

Star Wars: The Force Awakens Ph: Film Frame © 2014 Lucasfilm Ltd. & TM. All Right Reserved..

Avec Le Réveil de la Force, on sent l’amoureux de La Guerre des Étoiles qui est aux commandes et qui s’applique à ne pas saborder son jouet. Abrams régale au-delà de ce dont on le pensait capable. Ce retour de Star Wars est formellement splendide, traversés de grands moments de cinéma, et narrativement palpitant grâce à un scénario séduisant et captivant. Et alors qu’Abrams propose un mastodonte de 2h15 vrombissant, on se prête vite à en vouloir plus, à vouloir la suite maintenant, sans plus attendre. Car désormais, l’ennui de cet acte hautement adoubé, est que l’attente du chapitre VIII va être aussi interminable que celle qui nous a mené à ce chapitre VII. On n’a pas encore toutes les réponses aux questions que l’on se posait, seulement quelques-unes, comme en 1977 au lancement de l’aventure. On vous laisse la surprise mais une chose est sûre, ce retour dans les étoiles est un régal, auquel la 3D (à plus forte raison quand elle couplée avec l’IMAX) donne du coffre et du relief.

Star Wars: The Force Awakens L to R: BB-8 and Poe Dameron (Oscar Isaac) Ph: David James © 2015 Lucasfilm Ltd. & TM. All Right Reserved.

Ce que l’on retiendra en définitive du Réveil de la Force ? J.J. Abrams a su parfaitement cerner, comprendre et respecter les mécanismes de la trilogie originelle, en plus d’avoir corrigé certains défauts de la seconde résultant de l’extrémisme idéologique d’un Lucas figé sur ses positions depuis trop longtemps (il a toujours clamé ne pas avoir voulu faire un space opera mais un drame familial, chose un peu dommage quand on appelle un film « Star Wars« ). Abrams nous sert le film que l’on espérait voir, malgré une trahison majeure à l’âme de Star Wars, avec un accroissement notable des scènes d’action, ce que Lucas utilisait avec une parcimonie presque dogmatique. A tous les égards, ce septième chapitre profondément crépusculaire et désenchanté, conjugue à merveille le old school que l’on aimait tant et la modernité qui vient le rendre encore plus magnifique, dans une prouesse étourdissante d’intelligence eu égard à la façon dont elle a été pensée dans son essence. Pourquoi ? On entend dire ça et là que ce Réveil de la Force manque de créativité, d’originalité, qu’il se contente de copier Un Nouvel Espoir. Oui et non. Oui, car c’est un fait, il s’adonne presque au « remake ». Mais non, dans le sens où ce reproche n’est pas tant un défaut au final. En ayant opté pour cette démarche, J.J. Abrams a juste fait preuve d’une formidable sagacité. Le fait de marcher à ce point sur les traces du film de 1977 lui permet de se faire adopter par le public, de lui faire accepter cette nouvelle saga presque « illégitime » car sans la présence à bord de son père fondateur. Maintenant que le public est satisfait, maintenant que J.J. Abrams s’est imposé et a imposé ce revival, il va désormais être possible de se laisser aller à davantage d’audace sur la suite et les libertés seront sans doute plus acceptables aux yeux de la fan-base. Et fort à parier que les chapitres VIII et XIX ne ressembleront pas aux chapitres V et VI. Finalement, Le Réveil de la Force n’est que l’opus destiné à empocher l’adhésion d’un public perdu par la seconde saga de George Lucas. En 1999, ce dernier avait comme balayé d’un revers de la main, tous les fondamentaux visuels de l’univers qu’il avait créé 22 ans auparavant. En 2015, Abrams les ressuscite. Et ça fait un bien fou ! Beau travail Gigi l’amoroso, c’était un bonheur, un grand spectacle, et le retour en force de Star Wars dans toute sa splendeur !

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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