2900 prises pour tourner une scène ! C’est le record complètement dingue que détiendrait le film Dragon Lord de et avec Jackie Chan. Sortie en 1982, cette comédie d’action hongkongaise narre les tribulations de deux copains, Dragon et Cow Boy, qui mènent une vie oisive jusqu’au jour où ils croisent accidentellement la route d’un voleur poursuivi par ses anciens acolytes. En acceptant de l’héberger, ils vont s’attirer les foudres du chef des brigands qui va se mettre sur leurs traces.
Pour les besoins d’une scène particulièrement complexe car très longue, nécessitant une organisation logistique phénoménale et requérant la participation de très nombreux acteurs et figurants, Jackie Chan et ses équipes auraient tourné plus de 2900 prises durant… 40 jours ! 2900 fois la même chose… Déjà que faire la vaisselle 2 fois par jour, c’est chiant…
Il est pourtant courant au cinéma de faire un certain nombre de prises pour une même scène. Au rayon « à s’arracher les cheveux », on se souviendra du perfectionnisme de Stanley Kubrick qui retourna plus de 90 fois une scène où Tom Cuise passait une porte. Pire, sur City Lights, Charlie Chaplin fît refaire 340 fois une banale ligne de dialogue à la malheureuse Virginia Cherrill qui devait simplement dire « flower, sir ?« . Mais la rumeur (car l’histoire n’a jamais été officiellement confirmée) de cette histoire de 2900 prises sur Dragon Lord propulserait le film directement en tête de liste dans le Guinness Book !
Quelle est donc cette scène qui aurait demandé des efforts aussi surréalistes ? Les versions divergent à ce sujet. Seule certitude, c’est une scène de sport. Selon certains, il s’agirait de la scène d’ouverture ultra-spectaculaire mêlant rugby et pyramide humaine géante. Une séquence d’environ 8 minutes aussi impressionnante que dangereuse. Regardez par vous-même (notamment la fin quand la pyramide s’effondre)…
L’autre hypothèse parfois évoquée est qu’il s’agirait d’une séquence où les protagonistes participent à un match de Jianzi, une sorte de mix improbable entre le foot et le badminton. En gros, du foot avec un volant de badminton qui ne doit jamais toucher le sol. Compte tenu de la difficulté de la chose, on peut comprendre qu’un grand nombre de prises eut été faites, quoiqu’avec l’art du montage (ce n’est pas un plan-séquence en l’occurrence), la prouesse est plus limitée et l’on verrait mal comment le passage aurait pu demander 40 jours de tournage.
Mais que l’anecdote soit vraie ou fausse, qu’elle soit authentique ou grossièrement exagérée pour entrer dans à la légende, une chose est sûre, les deux séquences évoquées ont dû en effet prendre un sacré paquet de temps pour être mise en boîte et le nombre de prises a du être conséquent. A l’époque, c’était le plus gros budget que Jackie Chan ait jamais eu pour tourner un film donc en tant que jeune réalisateur (sa troisième réalisation seulement), on peut imaginer qu’il ait pu être tatillon pour obtenir le résultat réellement souhaité. A l’inverse d’un Bryan Singer sur Usual Suspects par exemple. Lors du tournage de la scène où les différents suspects se présentent devant la police pour identification, le cinéaste s’est arraché les cheveux. Ce jour-là, ses comédiens n’arrivaient pas à garder leur sérieux et chaque tentative finissait par capoter car l’un ou l’autre disait une bêtise ou se mettait à rire. Dépité, Singer a fini par garder une prise où ses acteurs étaient dissipés… ce qui a donné une scène culte à la fois drôle et inattendue !