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LA ROUTE SAUVAGE d’Andrew Haigh : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Lean on Pete
Père : Andrew Haigh
Date de naissance : 2018
Majorité : 25 avril 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h01 / Poids : NC
Genre
: Drame

Livret de famille : Charlie Plummer, Chloë Sevigny, Steve Buscemi, Travis Fimmel, Steve Zahn…

Signes particuliers : Un drame vagabond entre tendresse, mélancolie et lumière.

LE JEUNE HOMME QUI MURMURAIT À L’OREILLE DU CHEVAL

LA CRITIQUE DE LA ROUTE SAUVAGE

Résumé : Charley Thompson a quinze ans et a appris à vivre seul avec un père inconstant. Tout juste arrivé dans l’Oregon, le garçon se trouve un petit boulot chez un entraineur de chevaux et se prend d’affection pour Lean on Pete, un pur-sang en fin de carrière. Le jour où Charley se retrouve totalement livré à lui-même, il décide de s’enfuir avec Lean on Pete, à la recherche de sa tante dont il n’a qu’un lointain souvenir. Dans l’espoir de trouver enfin un foyer, ils entament ensemble un long voyage…. 

Présenté en compétition officielle au dernier festival de Deauville, La Route Sauvage est le nouveau long-métrage du réalisateur Andrew Haigh, dont on avait beaucoup parlé il y a deux ans après que son 45 ans ait été couronné de succès à la Berlinale, avec des prix d’interprétation pour Charlotte Rampling et Tom Courtenay. Changeant complètement du sujet en adaptant un roman de Willy Vlautin, Haigh prouve encore une fois qu’il est un grand directeur d’acteur puisque son jeune comédien Charlie Plummer (l’adolescent kidnappé Tout l’argent du Monde de Ridley Scott) a vu sa performance récompensée à la Mostra de Venise et au festival des Arcs. Il faut dire que l’étoile montante, bien entourée de solides seconds rôles joués par Steve Buscemi ou Chloë Sevigny, porte magnifiquement cette ballade sociale dans l’Amérique profonde, dont l’équilibre dramatique est aussi fragile que d’une extrême sensibilité.

Avec La Route Sauvage, Andrew Haigh signe un joli film initiatique suivant les pas d’un adolescent pas forcément gâté par la vie, élevé sans présence maternelle par un père peu responsable. Pour le cinéaste, la tentation de verser dans le misérabilisme était latente mais intelligemment, Andrew Haigh a opté pour un regard plus lumineux, ou la tendresse de l’approche grignote très vite les rebords faussement déprimants de l’histoire. Après un premier tiers tournant autour de son beau personnage que l’on prend vite en affection, La Route Sauvage glisse peu à peu pour épouser lointainement les codes du road movie existentiel, vagabondant dans le sillage de ce jeune homme et « son » cheval, qui partagent plus de choses qu’on ne pourrait le croire. L’un comme l’autre ne trouvent pas leur place dans leur monde, l’un comme l’autre sont condamnés à un avenir assombri, l’un comme l’autre sont à la recherche d’un foyer. Fort d’une simplicité qui lui confère une grande authenticité, La Route Sauvage est un film délicat, émouvant, qui se savoure comme une parenthèse éphémère à la fois aérienne et incarnée.

BANDE-ANNONCE :


Par Nicolas Rieux

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