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LA CABANE DANS LES BOIS (critique)

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Carte d’identité :
Nom : The Cabin in the Woods
Parents : Drew Goddard
Livret de famille : Chris Hemsworth (Kurt), Kristen Connolly (Dana), Anna Hutchison (Jules), Jesse Williams (Holden), Fran Franz (Marty), Richard Jenkins (Sitterson), Bradley Whitford (Hadley), Brian White (Truman)…
Date de naissance : 2011
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h35 – 30 millions $

Signes particuliers (+) : Distrayant, fou, malin et frais. Utilise des codes éculés pour mieux les détourner. Un plaisir jouissif, fun et décomplexé pour les amateurs. Et pas de chichis, c’est classé R !

Signes particuliers (-) : Quelques menues facilités un poil grossières, un chouïa de roublardise mais rien de méchant.

 

VOUS CROYEZ CONNAÎTRE L’HISTOIRE…

Résumé : Cinq amis partent pour quelques dans une cabane au milieu des bois, récente propriété du frère de l’un d’eux. Ils n’ont aucune idée du cauchemar qui les attend, ni d’où ils mettent les pieds…

Telle est la tagline proposée sur l’affiche et censée vendre cette moyenne série B dirigée par deux gaillards très intéressants qui, a eux seuls, font de ce projet un petite péloche bien tentante. D’un côté, Joss Wheddon, créateur de la mythique série Buffy contre les Vampires et pas encore lancé à pleine vitesse sur le blockbuster phare du printemps 2012, The Avengers et de l’autre, rien ne moins que le scénariste de l’époustouflant Cloverfield (et d’un paquet d’épisodes de la série Lost) qui signe au passage ici, son premier film en tant que metteur en scène. La Cabane dans les Bois allèche et a tout intérêt à ne pas se rater au vu de son marketing vendant un film imprévisible où l’on a l’impression d’avoir face à des soi des familiarités qui vont être déconstruites, qui vont éclater en morceaux. Mais surtout, le film nous propose d’être surpris, chose rare dans le cinéma de genre actuel surtout pour un film roulant à fond la caisse sur les sentiers du slasher classique avec son histoire d’amis partant en vacances dans une cabane au fond des bois. En effet, on pense connaître la chanson, du début à la fin tellement on l’a vu et revue maintes et maintes fois. On connaît les lieux, on connaît les personnages, on connaît l’histoir… ah ben non, en fait, on connaît pas l’histoire !

Le tandem Wheddon / Goddard (l’amerloque, pas le suisse chiant, bien sûr) a semble t-il décider de nous offrir ne guise de cadeau en ce printemps pourri et pluvieux, un petit moment de répit, une coupure, une trêve sympathique qui fout la banane et qui respire l’éclate totale. Complètement fun et décomplexé, La Cabane dans les Bois est une réjouissance qui ne se prend pas la tête et qui s’amuse aussi bien toute seule, qu’avec nous, spectateur complètement happé par le délire sorti de la tête des deux compères. Jouant malicieusement avec les codes du genre pour mieux les détourner, ils sautent à pieds joints sur les genres, du fantastique et de l’épouvante à l’horreur gore, de la SF au slasher en passant par le film d’action qui n’a de con et de basique, que ses apparences. Partant comme un simple slasher comme on en a vu des tas, le film de Goddard part en vrille, pour rester poli, et pas qu’un peu. Dans un joyeux bordel loufoque à mi-chemin entre la grosse marrade potache et le bon vieux horreur qui tâche, c’est tout un ensemble de mythologies qui viennent se côtoyer dans un scénario retors, pas toujours fin et comportant son petit lot d’erreurs bancales (un humour corrosif mais peut-être un brin excessif), mais qui respire la fraîcheur d’une série B à mille lieux de ce que l’on a pu voir ces temps-ci.

Les deux auteurs s’inspirent de plusieurs choses du cinéma de genre en général mais aussi de leur passif propre. On retrouve certains éléments nous rappelant les mystères de la série Lost, d’autres évoquant certains passages et saisons de Buffy mais le tout est d’une fort belle cohérence dans la déconnade trash allant loin dans son concept loufdingue et convoquant le meilleur du genre à commencer par Evil Dead, auquel on ne manquera pas de penser en clin d’œil malin. Ultra-généreux, référentiel dans un style différent du Scream de Wes Craven, La Cabane dans les Bois s’amuse éhontément à jouer avec nos peurs, avec nos nerfs, avec nos attentes, pour mieux nous torturer de surprise. À ce petit jeu là, le pari est franchement réussi haut la main. Bourré d’idées visuelles et narratives, ce patchwork inspiré nous propose, non sans cynisme, un agréable moment de détente qui fait réfléchir sur pas mal de choses et qui n’hésite pas étayer bien des théories conspirationnistes qui l’enveloppent.

On n’aura presque eu peur de ne jamais voir cette Cabane dans les Bois. Touché par les problèmes financiers de son studio, la MGM, le film aura mis trois ans après son tournage, à nous venir en salles, sauvé par LionsGate qui aura injecté de l’argent pour lui permettre. Au point qu’entre-temps, son jeune comédien alors peu connu, Chris Hemsworth (vu dans A Perfect Getaway et quelques séries) est depuis devenu une star, vedette du Thor de Kenneth Branagh et membres des Avengers qui déchaînent le box-office mondial. Au point aussi que Whedon est depuis devenu un réalisateur d’une tout autre dimension malgré son statut déjà établi mais essentiellement à la télé. Mais heureusement, la destinée fut heureuse et c’est un petit vent d’air frais bien barré qui souffle dans nos salles. Astucieux, malin, riche en rebondissements et en pirouettes narratives et stylistiques, La Cabane dans les Bois amuse, horrifie et reste droit dans ses bottes avec assumant à 100% son concept jouant sur plusieurs tableaux avec un final « portes ouvertes » jubilatoire. Que c’est bon quand c’est classé « R » !

Bande-annonce :

2 thoughts on “LA CABANE DANS LES BOIS (critique)

  1. La Cabane dans les Bois est sans contexte parmi mes 10 films préférés de tous les temps, doublé de mon deuxième film d’horreur préféré. Il ne se contente pas d’enchaîner les clichés : il les dépasse. Le groupe d’adolescent stéréotypé avec la blonde sexy, le sportif, l’intello etc…; la surenchère de sang et d’allusions grivoises; les jumpscares à tout va… tous ces clichés de film d’horreur plus énervants et débiles les uns que les autres, les réalisateurs ont su les manipuler pour en jouer avec brio (rien que le titre du film reflète l’idée en soi…).
    Ce n’est pas un simple film d’horreur, mais une critique du monde du cinéma, et de la pression que peut subir une équipe de tournage vis-à-vis des producteurs, de l’attente des spectateurs etc…
    Ce fut un pari osé pour les scénaristes et réalisateurs que de mettre en oeuvre un tel long-métrage, défi qu’ils ont relevé haut-la-main ! Ce film nous invite à réfléchir sur la vie, les préjugés et le monde de la célébrité et du cinéma.
    Ne vous arrêtez pas au résumé paraissant dépourvu d’originalité (ceci est purement volontaire), et laissez-vous absorber par l’atmosphère unique de l’oeuvre. Même si la fin est susceptible d’en laisser certains perplexes, ce film vaut LARGEMENT le détour (autant en ce qui concerne le scénario que les effets spéciaux etc) !

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