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INDEPENDENCE DAY RESURGENCE de Roland Emmerich : la « critique » du film

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note 0 -5
Carte d’identité :
Nom : Independence Day Resurgence
Père : Roland Emmerich
Date de naissance : 2016
Majorité : 20 juillet 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h01 / Poids : 165 M$
Genre : SF

Livret de famille : Liam Hemsworth, Jeff Goldblum, Bill Pullman, Maika Monroe, Judd Hirsch, Vivica Fox, William Fitchner, Charlotte Gainsbourg, Joey King, Jessie Usher, Sela Ward, Brent Spiner…

Signes particuliers : La suite tardive mais tant attendue d’un film culte des années 90.

LETTRE OUVERTE À ROLAND EMMERICH

LA CRITIQUE DE INDEPENDENCE DAY RESURGENCE

Résumé : Nous avons toujours su qu’ils reviendraient. La terre est menacée par une catastrophe d’une ampleur inimaginable. Pour la protéger, toutes les nations ont collaboré autour d’un programme de défense colossal exploitant la technologie extraterrestre récupérée. Mais rien ne peut nous préparer à la force de frappe sans précédent des aliens. Seule l’ingéniosité et le courage de quelques hommes et femmes peuvent sauver l’humanité de l’extinction.  independence_day_resurgence_2Cher Roland Emmerich,

En 1994, je n’étais qu’un adolescent facilement impressionnable car n’ayant pas eu l’occasion de mettre souvent les pieds au cinéma. C’est à ce moment de ma vie, que j’ai eu la chance de voir Stargate sur grand écran. Quelle aventure ! J’étais conquis. Je ne savais pas qui tu étais, ni avant ni après la projection, mais j’avais aimé ce spectacle grandiose et magique. J’avais été transporté dans un autre monde, et j’étais ressorti de la salle, la tête remplie de rêves. Deux ans plus tard, je commençais à peine à éprouver ce besoin d’aller un peu plus souvent au cinéma. Un beau jour, je tombe sur la bande-annonce d’un gros film de science-fiction avec des extraterrestres qui attaquaient la Terre, avec des batailles, avec des destructions, de l’humour et de l’action. Pour la première fois de ma vie, j’ai guetté une date : le 02 octobre 1996. Pour la première fois, j’ai attendu un film durant de longs mois. Ce mercredi-là, je me suis précipité au cinéma, à la première séance. 25 francs et deux heures trente plus tard, j’ai compris que dorénavant, le cinéma, j’allais aimer ça. Avec Independence Day, tu venais de m’offrir l’un des plus beaux souvenirs de ma jeunesse. C’était fou, impressionnant, spectaculaire. Je n’avais même pas quinze ans et j’avais dévoré l’aventure de ces deux héros que tout opposait, j’avais aimé ces effets spéciaux incroyables, j’avais vibré, j’avais ri des blagues de Will Smith, j’avais eu peur, j’avais eu les yeux écarquillés devant ces destructions massives, j’avais eu des frissons au son du discours de Bill Pullman. Puis j’ai su que le bonhomme qui avait fait « ça », c’était le même que celui qui avait fait Stargate. Dès lors, j’ai commencé à te vouer un culte presque indéfectible. Tu m’as souvent conquis, comme avec Le Jour d’Après ou Anonymous, tu m’as (parfois) déçu, comme avec 10.000 BC, et je t’ai défendu envers et contre tous, sur 2012, vu huit fois au cinéma ! J’ai aimé tes premiers films en Allemagne, j’ai aimé ton Universal Soldier et même ton Godzilla, en partie. Vingt ans plus tard, tu es de retour avec un cadeau. Tu ressuscites ce classique de mon enfance, que j’ai vu plus d’une centaine de fois depuis, et que je connais par cœur. Avec Independence Day Resurgence, tu avais d’emblée un fidèle acquis à ta cause. Un fidèle qui trépignait depuis l’annonce du projet et qui ce soir, vivait son grand moment avec une intense émotion. Cher Roland Emmerich, j’avais confiance en toi, je croyais en toi. Mais tu m’as déçu, trahi, tu as saboté mon enfance, tu l’as roulé dans la fange. Et je ne sais pas si je pourrais te pardonner de sitôt, d’avoir osé piétiner ainsi, mon film de chevet.independence_day_resurgence_5J’aurai aimé que mon fanatisme aveuglé prenne le dessus sur tout le reste. J’aurai aimé que mon amour indescriptible pour Independence Day anéantisse toute objectivité dans ma critique. Mais la déception a été tellement violente, probablement à la hauteur de mon attente, qu’en guise de critique, je me suis lancé dans cette lettre ouverte que tu ne liras jamais. Peu importe, elle est l’expression nombriliste de ma colère et je m’en fiche. Cher Mr Emmerich… Car à cet instant précis, je n’ai pas même pas envie de t’appeler « Roland » comme je l’ai toujours amusement fait… Cher Mr Emmerich, qu’as-tu fait ? Comment as-tu pu faire ça à tes fans et à ceux de ton sommet du divertissement pop-corn cool et fun ? Resurgence n’est pas seulement une suite manquée, c’est une insulte à son modèle et à la philosophie sur laquelle tu l’avais érigé, celle des maquettes et des trouvailles techniques inspirées. Il n’y a rien à sauver dans ce comeback tant attendu et qui arrive enfin vingt ans après, handicapé par l’absence de sa vedette numéro un, Will Smith. Resurgence est inutile, boursouflé, grotesque, un déversoir de CGI sans inspiration, que tu as torché visiblement à la va-vite, sans le moindre respect pour les adeptes du premier. Tu as tout raté sur ce coup, cher Roland (je recommence par habitude, tiens). Vous vous y êtes mis à plusieurs mains pour écrire le torchon qui a servi de script à ce navet de luxe aux allures de série B produite au rabais. 165 M$, ce n’était pas assez pour faire les choses correctement, alors pourquoi l’as-tu fait ? Ton scénario est mauvais, tes personnages sont plus fades que jamais, visuellement, c’est laid, narrativement, c’est d’un ennui mortel, c’est bête, incohérent, sans rythme, traversé de séquences inutiles, et peuplé de personnages qui le sont tout autant. Il n’y a aucune intensité, aucune progression dramatique, tout s’enchaîne mécaniquement, sans le moindre effort d’écriture et avec un enchainement de ficelles grosses comme les buildings que tu détruis. Resurgence est un film réalisé en roue libre, interprété par des comédiens en roue libre, pensé et exécuté en roue libre. Comment as-tu pu faire preuve d’un pareil je-m’en-foutisme, Roland ?!independence_day_resurgence_3Cher Roland Emmerich, je suis à la fois consterné, déçu et énervé. Tu t’en foutras sûrement, comme beaucoup d’ailleurs à la lecture de ces lignes personnelles qui viennent remplacer une critique classique et distancée. Mais je t’en veux profondément. Je m’étais préparé à ce grand moment, malgré les premiers retours américains désastreux. J’avais envie de te défendre, comme toujours, mais comment le pourrais-je ? Resurgence est un désastre. Aucun sentiment d’héroïsme s’en dégage, aucune tension l’anime, aucun climax le relève, on ne sait jamais si l’on en est au milieu ou à la fin du film tellement rien n’est construit. On appelle ça, un « passe-plat » chez nous. Tu amènes ton histoire sans aucune préparation, tu déroules ton truc sans jamais nous attacher à aucun personnage, tu balances tes effets spéciaux hideux dans une tambouille infâme. D’ailleurs cher Roland, comment as-tu pu pondre de tels fonds verts aussi ignobles en 2016 ? Toi qui est si bon d’habitude, question effets spéciaux… A mon triste regret, j’étais gêné pour toi. Le pire, c’est quand tu t’amuses à reprendre les scènes cultes du premier, pour les réinjecter n’importe comment et ridiculement, dans cette bouillie proche d’un nanar bisseux à voir sur syfy un dimanche après-midi. Tu fais preuve d’un irrespect peu pardonnable. Et je passerai sur le production design atroce, sur le montage abominable, sur les dialogues risibles, sur ta galerie d’acteurs sans charisme, ou sur la B.O. de ton ami Harald Kloser, dont tu aurais mieux fait de ne jamais croiser la route, tant son non-talent t’as porté préjudice, avant et ici. Et ton copain Dean Devlin à la production, jamais il ne t’a fait remarquer que tu allais dans le mur ? Et ce Jessie Usher qui campe le fils de Will Smith… Pourquoi ? Rarement on a pu voir un acteur aussi fade, sans la moindre présence à l’écran. D’autant qu’il ne sert à rien dans ton film, comme une nuée d’autres d’ailleurs (Maika Monroe, Sela Ward et Charlotte Gainsbourg par exemple). Aussi, pourquoi être allé repêcher Judd Hirsch et Vivica Fox, si c’était pour en faire ce que tu en as fait, à savoir rien ?independence_day_resurgence_4Je suis désolé cher Roland Emmerich, mais ce soir, je t’en veux terriblement au-delà de ma peine. Tu m’as vendu du rêve, puis tu l’as détruit en seulement deux heures. Beaucoup te détestent, beaucoup de critiquent inlassablement quoique tu fasses. Pas moi. J’ai toujours essayé de te défendre car tu restes à mes yeux, un cinéaste qui a compté et qui aura été à l’origine d’une passion m’ayant ensuite amené à explorer tous les âges du cinéma, de tout horizon, avec amour et bonheur. Mais là, il est impossible de défendre l’indéfendable. Je l’assume envers et contre tous, Independence Day est un chef d’œuvre d’entertainement, un classique de sa décennie. Du moins, c’est l’un de mes chefs d’œuvre à moi, un plaisir coupable dont je ne me lasse pas. Ce soir, tu as abîmé ce film de chevet. Tu l’as honteusement sali. A tel point que j’en avais les larmes aux yeux, et en 3D (inutile) les larmes… Resurgence est indigne de s’appeler Independence Day. Tu n’as jamais su reproduire le bon dosage entre sérieux et second degré, tout tombe à plat et le sens de l’épique est absent d’un film auquel on ne s’intéresse jamais, à l’image de sa distribution peu concernée. J’en suis navré d’avance mon cher Roland Emmerich, mais Resurgence une catastrophe dans laquelle il n’y a rien à sauver, et que je préfère oublier le plus vite possible. Je le répète encore et encore, mais comment as-tu pu me/nous faire ça ?

Un fan de toujours cruellement tombé de haut.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

7 thoughts on “INDEPENDENCE DAY RESURGENCE de Roland Emmerich : la « critique » du film

  1. P.S. Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11,20-24.
    En ce temps-là, Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties :
    « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties sous le sac et la cendre.
    Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous.
    Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville serait encore là aujourd’hui.
    Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. »

    Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

    Commentaire du jour :

    Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l’Église
    Commentaire de Joël 2, 12-14 ; PL 25, 967 (trad. bréviaire 21e vendr. rev. ; cf Orval)

    « Revenez à moi »

    « Revenez à moi de tout votre cœur », exprimez votre conversion « par le jeûne, les larmes et les signes de deuil ». Si vous jeûnez maintenant, plus tard vous serez rassasiés ; si vous pleurez maintenant, plus tard vous rirez ; si vous prenez maintenant le deuil, plus tard vous serez consolés… Je vous demande « de ne plus déchirer vos vêtements, mais vos cœurs », comme des outres qui, si elles ne sont pas déchirées, éclatent d’elles-mêmes.

    Lorsque vous aurez fait cela, revenez au Seigneur votre Dieu, dont vos péchés vous avaient éloignés. Ne désespérez pas du pardon, quelle que soit l’énormité de vos fautes, car sa grande miséricorde effacera de grands péchés. En effet, « le Seigneur est bon et miséricordieux » ; il préfère la conversion des pécheurs à leur mort. Il est « patient et riche de miséricorde » ; il n’imite pas l’impatience des hommes mais attend longuement notre repentir.

    (Références bibliques : Jl 2,12-13 Vulg; Lc 6,21; Mt 5,5; Ez 33,11)

  2. Cher Mr. Michel Adam de Villiers,

    J’ai bien lu votre commentaire. Et je suis directement devenu fan. Vos écrits ont un véritable style. C’est un tour de force de mettre autant de complexités dans un commentaire pour, au final, rien dire. Il est inutile, si vous me permettez le conseil, d’employer de grands mots. Car, et je suis au regret de vous l’annoncer, ça ne vous rend malheureusement pas plus intelligent.
    Néanmoins, à la suite de cela… et en bon fan que je suis… Je me dois de vous demander une chose.
    Qui vous a fourni ce que vous avez fumé (ou autres) ?
    J’ai bien entendu parler d’une chose qui rendait parfaitement idiot mais je souhaiterais en avoir la confirmation.
    Je reste dans l’attente de votre réponse, pour connaître le nom et l’adresse de ce fameux fournisseur.

    Bien à vous,
    Un fan.

  3. Arf, je comprends ta déception, perso je pense que je vais garder les images de ID4 premier du nom (j’avais 10 ans quand il est sorti, imagine la claque à l’époque) et éviter le film.
    Oh, et @Michel Adam de Villiers, c’est votre commentaire qui est « plus ridicule tu meurs ». Votre condescendance est presque palpable et il ne manque qu’un point Godwin pour la rendre plus stupide encore. Comme osez-vous perdre votre temps à lire ces critiques et à y répondre quand des enfants meurent de faim en Afrique ?

    1. @Michel Adam de Villiers … « Satan occupe toute la face de la terre ». Vous en êtes le témoin puisque vous vous permettez de juger et condamner sans rien savoir de cet « ex-enfant gâté devenu « adulescent » gâté ». Vous n’avez donc rien à faire en ce bas monde qui pourrait soulager les enfants du tiers-monde qui meurent de faim, de maladie, et de misère en ce moment même et qui sont de tout coeur et qui comptent sur vous ?
      Bon courage, je compatis, ça doit être terrible, et pour tout dire atroce de subir un tel choc!

      De tout coeur avec vous…

    2. Bien-sûr que je suis le témoin de la dévastation du monde par Satan qui occupe toute la terre! Car j’ai des yeux pour voir, moi… Ce n’est pas l’enfant devenu « adulescent » gâté que je juge, Dieu m’en garde, mais le ridicule de son commentaire(qui ne sera jamais lu par son destinataire, de toute façon), et de ses préoccupations, qui me paraissent si dérisoires au regard des enjeux de notre époque et du temps dramatique que nous vivons; mais encore faut-il le voir!…Et « il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir »… Temps perdu pour la prière, le jeûne, et l’action en faveur des plus faibles et des populations en souffrance.Persiste et signe.
      « Certains démons ne se combattent que par le jeûne et la prière. »(Jésus) …Comme celui du consumérisme, par exemple.
      De toute façon, faire la critique de la suite d’un navet commercial et inepte n’a jamais apporter grand-chose à l’humanité…
      Et je laisse les petits railleurs à leurs railleries.Car je ne cherche pas à « devenir plus intelligent », je le suis suffisamment, grâce à Dieu, merci!
      Bonne continuation! Puisse Dieu toucher votre coeur et vous ramener à Lui!

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