Mondociné

THE CROW de Rupert Sanders : la critique du film

Partagez cet article
Spectateurs

Nom : The Crow
Père : Rupert Sanders
Date de naissance : 21 août 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h51 / Poids : 50 M$
Genre : Action, Fantastique

Livret de Famille : Bill Skarsgård, FKA Twigs, Danny Huston

Signes particuliers : Une certaine idée de l’enfer cinématographique.

Synopsis : Eric et sa fiancée Shelly sont sauvagement assassinés par un gang de criminels. Mais une force mystérieuse ramène Eric d’entre les morts, qui, doté de pouvoirs surnaturels, entreprend de se venger pour sauver son véritable amour.

ALLEZ, REPOSE EN PAIX MAINTENANT

NOTRE AVIS SUR THE CROW

30 ans après le film culte d’Alex Proyas avec le regretté Brandon Lee, la machine hollywoodienne fête l’anniversaire de The Crow avec un reboot porté par Bill Skarsgård. L’aboutissement d’un projet qui remonte à 2008 et qui est passé entre de nombreuses mains dont celles de Stephen Blade Norrington, avant d’atterrir entre celles de Rupert Sanders (Blanche-Neige et le Chasseur, l’adaptation live de Ghost in the Shell). Nouvelle adaptation du comics de James O’Barr, The Crow 2024 a reçu des critiques assassines à sa sortie. Avouons qu’elles n’avaient pas tort. Avec sa direction artistique donnant dans le pseudo-dark pour fragiles (mais en réalité plus proche d’un design faussement trashouille à la Venom ou Morbius) et son formatage faible du genou, cette nouvelle version réussit l’exploit de faire pire que le The Crow : La Citée des Anges avec Vincent Perez.

On l’attendait comme de la prochaine inflation sur le prix de l’essence. The Crow 2024 n’est pas loin de l’irregardable. On ne lui reproche pas de ne pas ressembler au chef-d’œuvre d’Alex Proyas car lui-même était en son temps une libre adaptation d’un mythe préexistant imaginé par James O’Barr dans son comics. Par conséquent, cette nouvelle version n’est pas un remake, au mieux un reboot, et ne peut être attaquée sur ce terrain. Mais par sa vision géniale, Alex Proyas a prouvé en 1994 qu’il y avait bien mieux à tirer de la légende que ce pauvre navet porté par un personnage au look de Pete Doherty discount croisé avec un punk emo fuité d’Instagram. Ce The Crow n’a aucun viscère apparent, aucune vision, il se contente d’une fade et ennuyeuse simplicité là où le film de Proyas trouvait du beau dans l’horreur, de la lumière dans les ténèbres, du philosophique dans le récit vengeur. Rupert Sanders ne fait que cracher une formule dont aucune image marquante n’émerge. Un comble pour une œuvre aussi graphique que The Crow.

On ne sent pas la douleur de la tragédie amoureuse. On ne sent pas la chair, le poisseux, les ténèbres et l’appel du sang vengeur. Le film n’appelle aucune mélancolie, aucune rage, aucune classe et surtout aucun mystère. Pire, il est tellement terre à terre que toute son histoire s’effondre dans la bêtise là où Proyas avait eu l’intelligence d’en faire quelque chose de fantasmagorique pour incarner la légende dans une sorte de réel irréel (à la Gotham par exemple). Et dans ce naufrage consternant, on se demande ce qui est le pire. Le jeu forcé de Bill Skarsgård qui plombe toute nuance ou empathie ? Les apparitions ridicules du frenchie Sami Bouajila ? Les dialogues d’un film bien trop bavard pour intriguer et laisser du mystère ?

La seule chose que l’on sauvera de cette purge décérébrée, c’est sa bascule dans l’ultra-violence dans la dernière demi-heure. À défaut d’être capable de la moindre once d’intelligence, ce The Crow accepte de se contenter de faire dans la bête efficacité « johnwickienne ». Ça ne sauve pas les meubles de cette connerie congénitale pas bie belle à voir de surcroît, mais ça réveille un peu les neurones endormis après avoir flirté avec l’assoupissement.

 

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux