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MISSION : IMPOSSIBLE – THE FINAL RECKONING de Christopher McQuarrie : la critique du film

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Nom : Mission: Impossible – The Final Reckoning
Père : Christopher McQuarrie
Date de naissance : 21 mai 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h49 / Poids : 400 M$
Genre : Thriller, Action

Livret de Famille :  Tom CruiseHayley AtwellSimon Pegg, Ving Rhames, Pom Klementieff, Esai Morales, Angela Bassett…

Signes particuliers : Un bouquet final qui s’auto-détruira dans 2h49.

Synopsis : Nos vies sont la somme de nos choix. Tom Cruise est Ethan Hunt dans Mission: Impossible – The Final Reckoning.

UN FINAL AU BOUT DE L’ENNUI

NOTRE AVIS SUR MISSION : IMPOSSIBLE – THE FINAL RECKONING

Clap de fin ? En presque 30 ans et 8 films, Tom Cruise a beaucoup donné pour incarner Ethan Hunt. Au point que l’on parle presque plus des exploits spectaculaires de l’acteur-cascadeur que des films eux-mêmes. Il est monté tout en haut du Burj Khalifa de Dubaï, il s’est accroché à un Airbus A400M en plein décollage, il a fait un saut de l’ange en moto au sommet d’une falaise… Mais toutes les bonnes choses ont une fin et il était peut-être temps que la saga Mission : Impossible entamée en 1996 par Brian de Palma tire sa révérence avant qu’elle ne s’autodétruise comme ses fameux messages. Parce que le danger d’aller trop loin est bien réel. Le précédent volet s’est payé un gadin au box office avec moins de 600 millions récoltés dans le monde (pour un budget de 300 M$). L’essoufflement n’est plus un risque, il est une réalité.

Le (soit-disant) final de la saga nous est proposé en deux longs volets prétendument épiques (« gigantesque » même selon le marketing de ce dernier chapitre). D’abord Mission : Impossible Dead Reckoning, puis maintenant The Final Reckoning. Total cumulé, pas loin de 5h30 ! Cette ultime aventure mesure 3 heures à elle-seule et vient clore cette intrigue très « bondienne » autour de l’Entité, une IA auto-évolutive qui menace d’éradiquer l’espèce humaine et que beaucoup de gens aimeraient contrôler. Avec comme idée de raccorder les wagons jusqu’aux prémisses de la saga et de nous faire croire que « tout avait été pensé depuis le début ». Malins les types. En tout cas, 3 heures selon la police peut-être… mais 8 heures selon les manifestants.

Si ce dernier opus de la franchise made in Tom Cruise ambitionne de faire oublier les résultats très décevants du précédent opus, il va devoir se lever de bonne heure. On avait déjà pointé du doigt les grosses longueurs de Dead Reckoning qui avaient fortement affecté la qualité du film. Mauvaise nouvelle, elles sont bien pires cette fois : elles ne font pas que l’affecter, elles le plombent carrément. À défaut d’être bien équilibré, Dead Reckoning pouvait au moins compter sur l’intensité de son aventure qui regorgeait de séquences d’action efficaces et marquantes. Dans l’histoire générale de la saga, on pourra en retenir aux côtés d’autres scènes emblématiques dans les précédents, le saut en moto à flanc de falaise, la scène des visages à l’aéroport, la course-poursuite dans Rome, la séquence à Venise, le final avec les wagons de train qui tombent… De ce Final Reckoning, que retiendra t-on ? Pas grand-chose. Une séquence assez impressionnante dans un sous-marin et puis c’est à peu près tout. La grosse cascade du film sur lequel le marketing s’est excité est une scène aérienne où le kamikaze Cruise s’est accroché aux ailes d’un avion en plein volt, subissant des vents à 190 km à 3000 mètres d’altitude. Ok…. Mais l’acteur s’est déjà accroché à la carlingue d’un Airbus en plein décollage dans Rogue Nation. Autant dire que l’on n’est pas ébahi pour la folle nouveauté de l’exploit. Mais à la limite, si rien ne dépasse vraiment au sommet de l’iceberg, on espérait au moins savourer un blockbuster solide, divertissant et bien fichu, car rappelons que le credo de ces nouveaux Mission : Impossible et de son metteur en scène Christopher McQuarrie, est de faire du blockbuster intelligent. Du genre supra-produit (on murmure un budget pharaonique de près de 400 millions) mais avec de vraies ambitions de cinéma et un scénario plus travaillé que la majorité des âneries fadasses hollywoodiennes. Sauf que l’on ne savoure pas grand-chose dans The Final Reckoning qui prend vite des allures de longue torture…

On a rarement vu un blockbuster de cette trempe (catégorie A+, Super Lourd, XXL) sombrer dans un tel ennui. L’intensité s’y concentre seulement dans quelques séquences d’action éparpillées sur les trois heures du film entrecoupées de tunnels de dialogues sur-explicatifs rabâchant en boucle les noeuds d’une intrigue que l’équipe sait de toute façon au mieux semi-compréhensible. Beaucoup trop étiré, MI8 endort, réveille, re-endort, re-réveille et ainsi de suite pendant trois longues heures qui feraient presque dans l’anti-spectacle s’il n’y avait pas les traditionnels morceaux de bravoure attendus. On attendait un final explosif, The Final Reckoning vise complètement à côté. Les compilations d’images des sept précédents opus déboulent sans arrêt avec une finesse pachydermique, les personnages secondaires peinent à exister derrière le tout-puissant Cruise, le scénario est d’une effarante poussivité, le spectacle n’impressionne pas plus que ça, la mise en scène de McQuarrie tire la langue… Pour un supposé final, la saga s’offre sûrement son plus mauvais film. Comme une marmite dans laquelle on aurait mis un peu de tout avec l’espoir qu’en la secouant bien, il en ressorte un film qui tienne la route. Bah non.

 

Par Nicolas Rieux

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