Nom : La Pampa
Père : Antoine Chevrollier
Date de naissance : 05 février 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Sayyid El Alami, Amaury Foucher, Damien Bonnard…
Signes particuliers : Bouleversant.
Synopsis : Willy et Jojo, deux ados inséparables, passent leur temps à chasser l’ennui dans un petit village au cœur de la France. Ils se sont fait une promesse : ils partiront bientôt pour la ville. Mais Jojo cache un secret. Et quand tout le village le découvre, les rêves et les familles des deux amis volent en éclat.
LES RAVAGES DE L’HOMOPHOBIE
NOTRE AVIS SUR LA PAMPA
De loin, La Pampa ressemble un peu à du Lukas Dhont (Close) ou éventuellement à du Techiné. De près, aussi. Mais si la filiation avec le cinéaste belge ou son homologue français est assez évidente, La Pampa n’en demeure pas moins un film personnel, très fort tant dans son propos que dans les émotions bouleversantes qu’il charrie autour de sa tragédie du quotidien. Les schémas tissés par Chevrollier sont assez communs, l’univers viril du moto-cross face à la soi-disante fragilité des « pédés », l’intolérance face à la honte, le drame redouté face à la peine quand c’est trop tard. En cela, La Pampa est assez schématique dans son approche érigée sur des archétypes. Mais des archétypes qui sonnent vrais et c’est ce qui fait la différence et booste la puissance d’un film aux allures de témoignage sur l’authenticité d’une réalité terrible. L’homophobie est encore un sujet trop fréquent, à plus forte raison loin des grandes villes plus ou moins inclusives, et l’homosexualité un tabou dans ces milieux où règne une culture du « bonhomme ».
Essayant de déjouer le programmatisme de son histoire en amenant parfois le récit là où on ne l’attend pas forcément, La Pampa est un cri qui hurle très fort sa peine de voir qu’en 2025, le rejet et l’intolérance causent encore des mal-êtres profonds voire des drames que l’on regrette à posteriori quand il est trop tard. Formidablement interprété, notamment par le jeune et excellent duo Sayyid El Alami et Amaury Foucher, et mis en scène avec un œil aiguisé capable de jongler adroitement entre intimisme et élans de cinéma fougueux, La Pampa est un film émouvant qui secoue et interroge par sa réflexion intelligente sur le sens de la masculinité et le déterminisme social.
Par Nicolas Rieux